mercredi 2 décembre 2009

Afghanistan

30 000 hommes de plus. Obama a un fusil sur la tempe. Je pense que c'est seulement avec un fusil sur la tempe que Obama a dû consentir à un renforcement de la présence militaire américaine en Afghanistan.

Il a dû clairement se sentir menacé de mort parce que c'est la seule raison, à mon avis, qui peut expliquer qu'il ne cherche pas à imposer sa politique de désengagement dans une cause perdue, non seulement impopulaire mais néfaste à l'équilibre de la région. Le Pakistan sera bientôt complètement déstabilisé. Mais les militaires voulaient absolument parfaire leur dispositif d'encerclement de l'Iran. En prévision d'une prochaine attaque, probablement au printemps de l'an prochain.

Le problème est que certains pays pourraient être tentés de se porter à la défense de l'Iran, par opportunisme, en échange d'un approvisionnement préférentiel en pétrole, pour tester le niveau atteint dans le déclin de la puissance américaine. Sera-ce la Chine, sera-ce la Russie... ou les deux !

Les armées américaines engagées pourraient trouver le temps très long dans une drôle de danse sous les feux croisés des ennemis, débarquant simultanément du nord (Russie) de l'ouest (Iran et coalition arabe) et de l'est (la Chine). Déjà ceux-ci fourbissent leurs armes. C'est ainsi que l'on cherchera à relancer l'économie. Les Chinois et les Russes comparent favorablement les mérites de leurs avions de chasse à celui, trop complexe, mal conçu, des Américains, qui ne pourront pas établir la couverture par supériorité aérienne.

Alors, ce sera de partout la chasse aux troupiers dans la plaine. Artilleries et tireurs embusqués dans les montagnes. Le défaite sera encore plus cuisante que celle du Vietnam car bien plus rapide !

Cela deviendra l'une des dernière oraisons prononcées sur le déclin, depuis longtemps annoncé, de l'Empire américain. Les Chinois auront l'Est et l'Afrique, la Russie dominera l'Europe, l'Amérique latine saura se fédérer et se défendre, et les Américains seront renvoyés chez eux, pour construire une forteresse défensive.

Les Japonais passeront un mauvais quart d'heure. L'Empire Chinois sera, peut-être pour longtemps, le plus fort. À moins que les Européens fassent le poids, aux côtés des Russes, qui maintienne les alliés provisoires dans un pat où ils s'étudieront pendant un siècle s'il le faut.

Le climat ? Pas le temps de sauver la planète dans ce décor d'apocalypse. La seule chose qui me rassure un peu du côté d'Obama et me donne même quelques espoirs, c'est qu'il a dit a Oprah Winfrey, qui l'interviewait dans un grand entretien spécial Noël à la Maison Blanche, qu'il était en constante prière. Si ses actes sont dictés par sa foi et encore guidés par Dieu, peut-être les affrontements qui se dessinent pour demain ne sont pas inévitables.

L'Europe pourrait se donner une politique de défense solide, les Russes en seraient pour leurs frais et s'occuperaient de contenir la poussée asiatique en Sibérie et le monde serait divisé en cinq ou six grands blocs, aucun assez fort pour imposer son hégémonie aux autres. L'avenir est ouvert, bien des possibles se profilent, mais franchement, je n'en voit aucun qui soit bien rassurant.

Live long and prosper, mes pauvres amis !

Jacques le Fataliste.

samedi 14 novembre 2009

Obama en Asie : la Chine !

Fidel Castro se dit impressionné par l'ampleur du programme d'activités déployé par le président Obama en Asie mais celui-ci prend acte de la puissante émergence de la Chine comme puissance économique mais aussi politique sur la scène mondiale.

Dans un important discours au Japon, hier, fait pour rassurer ses alliés Japonais mais aussi pour indiquer les lignes directrices de la politique américaine en Asie, rompant nettement avec l'ère de méfiance de la guerre froide, le président Obama a affirmé que les États-Unis ne cherchaient pas à "contenir" l'émergence en puissance de la Chine.

L'idée étant que dans un contexte de plus en plus grande interdépendance le jeu des pouvoirs international ne devait plus être considéré comme un jeu à somme nulle, ce qui signifiait dans le contexte d'affrontement que dans le passé ce qui était gagné par une puissance était perdu par une autre.

Obama insiste pour dire que l'heure n'est plus à la compétition pour les "sphères d'influence" mais plutôt à la collaboration pour intensifier les domaines de la coopération, et que la coopération seule pouvait permettre de rencontrer les défis du XXIe siècle. Pas naïf cependant, il admet que l'approche pragmatique de la relation à la Chine est dictée par la compréhension de ses intérêts.

Mais le réchauffement climatique s'accélère, aux abords de l'emballement redouté par les experts, ainsi que nous l'indique le comportement des glaciers un peu partout, à l'extrême nord comme à l'extrême sud, ainsi que pour les glaciers locaux en altitude et l'affrontement des intérêts divergents nord/sud menace encore de faire déraper la conférence de Copenhague !

Les États-Unis et la Chine, pourtant, seront parmi les premiers perdants, les plus durement touchés par les changements du climat à prévoir, et l'Afrique, déjà mi-cuite, sera déjà complètement brûlée ! Tous rament sur la même galère mais le Canada de Harper se croit à l'abri seul sur sa banquise. Nous touchons aux jours où la bêtise est criminelle !

Longue vie et prospérité !

vendredi 9 octobre 2009

Prix Nobel ! ...

Le comité de sélection a primé ses rêves et espoirs que les problèmes se règlent, que tout rentre dans l'ordre... Mais ce n'est pas ainsi que les choses se passent, que les améliorations et nouvelles constructions se produisent ; cela n'est pas ainsi que les véritables solutions arrivent. Il faut l'intervention concertée de sujets coopérants.

Le communiqué dit à peu près ceci : "Rarement dans l'histoire une seule personne aura symbolisé à ce point pour autant de gens l'espoir en un monde meilleur." Et c'est vrai, mais le mot est lancé : c'est l'espoir qui accorde le prix et il l'accorde... à l'espoir, c'est-à-dire à lui-même. Nous avons affaire à un procédé magique, incantatoire. L'autre mot-clé dans cette phrase est "symboliser", il nomme le symbole.

Il est un véhicule principal du sacré dans un monde à dominante visuelle, obsédés d'images, donc, la plupart profanes et qui cherche des points de repères, des poteaux indicateurs indiquant la voie pour se sortir de la tourmente, des enfers personnels ou collectifs. Que le chemin passe par l'intérieur du sujet, du questionnant et du voyeur qui doit devenir voyant, cela n'est pas immédiatement évident. Dans le monde des voyeurs, il faut des incitations et des influences qui rappellent l'exigence d'une discipline tournée vers l'intérieur.

Mais ce travail du sujet sur lui-même est irremplaçable et c'est bien la méditation nouvelle qui sera à la source de l'action nouvelle. Or les critiques nous disent que l'on accorde le Nobel à quelqu'un qui n'a encore rien prouvé, qui n'a pas encore accompli ce pourquoi il a été élu et qu'il n'a terminé de tenir aucune de ses promesses.

La justice a-t-elle progressé d'un seul pas aux États-Unis ? Peut-on le dire de façon certaine, à part, sûrement, le choix d'une dame d'extraction hispanique et issue d'un milieu désargenté à la tête de la Cour Suprême ? La bataille fait rage comme jamais et la religion de l'espoir suscite une ferveur nécessaire alors que les résultats se font attendre et que tous les enjeux sont en suspens.

vendredi 4 septembre 2009

Pas pouvoir

Je ne peux pas encore me permettre d'abandonner tout à fait l'écriture. Je ne peux pas me laisser aller à abandonner tout à fait les injonctions de ma culture, et pas parce que c'est condamnable moralement, mais parce qu'alors me menace l'effondrement dans l'indistinction et dans le vice, la saleté, l'indifférence, la haine sans objet : avide de tous les objets. Je vacille mais je me reprends et je me dis que je dois encore faire l'effort de vivre... une vie qui aurait encore des contours reconnaissablement humains.

Je dois donc encore faire l'effort de ponctuer mon rapport au monde pour contrôler ma respiration, garder mes distances et repérer les coins viables, où encore un peu d'eau et d'air frais permet un moment de survie. Je ne suis pas mort au monde et le monde ne s'acharne pas directement, tout de suite, à ma disparition. Je me sens le devoir, le désir encore, d'assumer cette responsabilité de vivre. Pas seulement libidinal, esthétique aussi, lent gagier, donc connaissabilité avec enjeux épistémologiques.

"Lent gagier", un truc récurrent dans mon écriture. Il signifie que le langage est une relance du pari d'exister, un report du pari sur des lents demains qui chantent peut-être, ou permettent d'exister encore et pourquoi pas mieux ? Le langage relance l'exigence d'exister. Il est in-sistance.

Mon insistance aujourd'hui s'adresse à vous, qui n'êtes vraiment pas nombreux à me suivre : je vais continuer, vaille que vaille, mais vous ? Il faut, lecteurs, que vous ayez quelque chose à me dire de vos propres difficultés de vivre. Il faut que nous puissions interagir au moins un peu pour renforcer en chacun le désir de dire, vivre, respirer un air encore humain.

Il faut que l'amour du langage (comme lent gage, justement) soit un indice d'une sorte de SUR-vie. Cela demeure encore mon pari. Alors je vous demande de me "parler", de me communiquer votre propre envie.

Je ne vous aime pas, je vous défie !
D'exister, d'être humain, de prendre connaissance sinon contrôle, d'assumer.
Votre Jacques

mercredi 5 août 2009

Bonne fête, Jack !!!

Dois-je me souhaiter moi-même bon anniversaire, en ce jour précisément. Mon ami Barack, c'était hier qu'il fêtait le sien, vu qu'il est né un 4 août 1961 à Honolulu, dans l'État d'Hawaï. Il est plus jeune que moi. Mais j'ai moins d'amis que lui. Cependant je n'échangerais pas nos deux existences. Mes rares amis sont les meilleurs. Cette vie, je me la suis faite, autant par fuites que d'efforts. Suivant mon triste caractère. Mes failles, mes fulgurances. Je suis le maitre du monde, mais ce monde est seulement le mien. C'est un début, l'amorce d'un levier, peut-être.

La puissance américaine est vacillante. Colosse aux pieds d'argiles ou tigre de papier, comme le disait le président Mao. Le papier perd sa valeur aujourd'hui et c'est le moment où l'on se rend compte que le capitalisme n'est pas spécialement américain : il se fout des nationalités ; il est voué à la religion stricte de l'abstraction, et se détaille en la domination totale de toute manifestation de vie réelle par la puissance organisée --toutes différences intrumentalisées--, par la puissance institutionnalisée de l'abstraction. La dette monétaire, premier emprise sur tout sujet.

Nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux présents mais pourtant devons faire l'effort de vivre dans ce monde où les premières ressources sont mises en danger. Notre vie est en danger dans ce monde de l'autre comme toujours. Mais encore plus adverse parce que ce capital affolé, cette extrême religion de l'abstraction est ennemie de tout vie réelle. La crise ne fait que rapprocher les échéances.

Obama doit agir selon les exigences des banquiers, il l'a admis lui-même. Et les présidents assassinés l'ont été pour remettre en question le pouvoir des banksters. Kennedy le dernier en date, après avoir signé une directive qui remettait au Congrès, et selon la constitution, le pouvoir unique (inaliénable mais aliéné) de battre monnaie. Le cartel de banquiers qui ont formé la FED détiennent le véritable pouvoir non seulement du pays, de la puissance mais de l'Empire.

Le sort du peuple américain est "absolutely irrelevant", absolument insignifiant, à l'échelle de ce pouvoir dit nomade car encore et prétendument totipotent. Obama va essayer de colmater les brèches les plus cruelles, éteindre les feux, mais il n'a pas la force de remettre en question sérieusement le pouvoir des banksters (mot formé de la contraction de bank, banque, et gangsters : historiquement, le cartel des plus gros banquiers a effectivement été à l'origine de la formation de la FED, qui en vertu du privilège octroyé de battre monnaie reçoit, en sus, intérêt sur la masse monétaire émise comme si c'était une dette du peuple due au cartel : 15 %.

C'est ainsi que la nation américaine n'aurait jamais de leçon de démocratie à donner à personne, puisque le régime américain actuel est celui d'une ploutocratie, où une forme démocratique est fortement encadrée par les intérêts de ce cartel tout puissant des banksters.

Malheureusement Obama ne peut rien contre cela. La seule possibilité, mais cela ne va pas selon son tempérament, serait de déclencher une révolution populaire pour changer les bases du régime, ce qui semble impossible dans le contexte des tensions internationales actuelles. Cette révolution serait extrêmement sanglante et destructive puisque la marrée humaine assoiffée de vivre devrait s'affronter à la plus vaste et vicieuse accumulation d'armes de l'histoire.

votre pauvre Jack

lundi 27 juillet 2009

Six mois d'efforts : résultats incertains...

Après les six premiers mois de cette 44e présidence des États-Unis d'Amérique il serait intéressant de tenter de dresser un bilan des réalisations et obstacles, de la situation et des problèmes qui se profilent à l'horizon des consciences inquiètes.

Sur le plan intérieur, la scène politique est surtout marquée par le délai imposé par le Congrès aux discussions sur le plan de réforme du système de santé. Il faudra attendre en septembre pour tenter de conclure sur un vote positif.

Sur le plan international, le président Obama joue la carte de la collaboration rapprochée avec les dirigeants chinois, insistant sur la mutualité de leurs intérêts, sur bien des plans, économiquement et écologiquement complémentaires.

Il est possible que les deux géants ne se retrouvent pas sur une trajectoire de collision. Respect et craintes des deux côtés, conscience surtout des problèmes globaux qui affectent également les deux partenaires, et que leur collaboration énergique est vitale à la solution des problèmes du monde, instillent la sagesse et va infuser avec le thé la dose d'intelligence nécessaire à éviter les affrontements destructeurs.

Ce lundi à Washington, commençait une première rencontre, au plus haut niveau, du nouveau "Dialogue stratégique et économique Chine - États-Unis" et il semble que les deux parties sont unanimes à constater une ambiance favorable au développement d'une meilleure compréhension réciproque et de la coopération sur tous les plans.

Alors, bienvenue dans un monde de collaborations multilatérales? On peut encore le souhaiter quand des dirigeants articulés, intelligents et responsables, pensent aussi au bien-être des générations futures et ne laissent plus leurs décisions si importantes pour la suite du monde dépendre de positions idéologiques vétustes et rigides, pour la frime, de toute façon, quand le pragmatisme et l'esprit constructif sont au rendez-vous.

Je crois que le développement de ces discussions, qui se veulent partie d'un processus plus régulier, sont et seront toujours plus importantes pour l'avenir.

mardi 14 juillet 2009

Vive la France !

Michelle Obama voulait faire du shopping à Paris, c'était dimanche... Mais alors, les Galeries Lafayette étaient fermées. Shocking ! Le président Sarkhozy a dû appeler d'urgence pour faire ouvrir les fameuses galeries. Et madame la présidente a pu, en petite famille, faire tranquillement (trop tranquillement ?) son "shopping".

Alors le président Sarkhozy revient à la charge et demande au Parlement de faire amender cette loi sur le repos et fermetures des commerces le dimanche. Il a demandé s'il était normal que la première destination touristique de la planète de faire appel, téléphonique, au président pour permettre à un invité de marque, femme de l'autre président (le grand Autre?), de faire normalement acte de plaisir touristique et dépense, pas nécessairement somptueuse mais disons substantielle ?

Le parlement français amende aujourd'hui cette loi pour permettre une plus grande souplesse envers ceux qui voudraient travailler même le dimanche ! Moi je dis, tous les espoirs sont permis quand la délibération guidée par la raison ne néglige pas la figure emblématique de René Descartes. Beaucoup d'accommodements peuvent être raisonnables !

Et bonne fête aux Français !!!

vendredi 10 juillet 2009

Pertinence ou légitimité du G8?

L'ancienne manière est celle d'un club de nantis qui organise un environnement favorable à la meilleure rentabilité des investissements dans le cadre de leur compétition sur les marchés mondialisés. La nouvelle manière serait une responsabilisation de cette position privilégiée qui serait utilisée pour régler les problèmes systémiques qui affectent toute la planète, en passant par ses populations humaines où la famine a honteusement progressé, affectant maintenant plus d'un milliard d'êtres humains. C'était 800 millions en 2000 quand a été pris l'engagement envers un plan (réaliste?) pour éradiquer la pauvreté en 2015.

Nous arrivons à la croisée des chemins où l'échec devient patent de l'ancienne manière sans que l'inertie et les cyniques sillons creusés ne permettent une reconversion encore dans la voie responsable. On s'attendrait là à ce que justement le facteur de la "vision obamienne" d'une histoire possible, conduisant à une solidarité planétaire, puisse agir comme un facteur décisif, catalyseur de la nécessaire réforme. Voilà donc un autre test important pour l'administration du premier président de race noire et qui plus est d'ascendance africaine.

Il y a la reconnaissance de ce fait quand Obama admet que les problèmes économiques actuels ne seront pas réglés sans la participation et la prise en compte des intérêts de toutes les parties impliquées dans la situation globale et mondiale. Le premier ministre canadien Stephen Harper aussi faisait un bout du chemin quand il reconnaît que le problème de crédibilité se pose pour le G8, quand ses membres, par exemple, s'engagent à secourir l'Afrique en 2000 et ne livrent pas la moitié des sommes promises ensuite.

Le premier ministre canadien à raison de faire de la responsabilité et du respect de ses engagements le thème du sommet l'an prochain qui se tiendra au Canada, mais vraisemblablement pas sous la houlette du converti de la dernière heure, parce qu'il y aura probablement une élection générale à traverser avant cela. Le gouvernement Harper est surtout un boulet et dénoncé mondialement pour sa façon transparente de se traîner les pieds sur toutes les questions environnementales et en particulier sur la question cruciale actuellement de la lutte au réchauffement global.

Transparent parce qu'il représente en fait les intérêts rétrogrades de la faction pétrolière du grand capital. Il ne faut pas compter trop sur lui pour aborder le G8 de la nouvelle manière. Mais Obama, qui reconnaît le besoin de profondes réformes saura-t-il infléchir la situation en rompant avec l'immobilisme qui fait de ce forum des nantis un dinosaure : véritable fossile (à peine) vivant ?

BRIC, G20 ou G192 ? Pourquoi pas un forum économique mondial sur la question brûlante de la répartition des richesses et de la justice sociale ?

mardi 7 juillet 2009

Obama à Moscou

Il faut tourner la page et ne plus se retourner sur un passé affreux, celui de la guerre froide entre les deux superpuissances d'alors, les U.S.A. et l'U.R.S.S. ; dans un monde maintenant de plus en plus multipolaire, nous ne risquons plus d'y retomber.

C'est que ce la président Obama tente de faire apercevoir aux dirigeants russes que démangent les ambitions anciennes impériales. Il est vrai que sur une variété de sujets stratégiquement importants la collaboration la plus étroite est souhaitable entre les deux rivaux. Technique autour de la station spatiale internationale, qui est d'abord et avant tout, russo-américaine. Technologique et prospective en regard des programmes d'exploration spatiale : retour sur la Lune et/ou envol vers Mars ?!

Militaire aussi puisque les deux géants sont encore à la tête des deux plus énormes pépinières de missiles balistiques porteur de charges nucléaires. Il faudrait s'entendre au moins pour éviter d'échapper une pomme du panier, cela causerait tout un pépin. Un pétrin monstre, oui, la plus grande partie du monde aurait du mal à se tirer.

Russes et Américains pourraient avoir tout intérêt à coordonner leurs efforts sur les fronts diplomatiques, pour éviter "la prolifération des armes nucléaires", comme on le dit souvent, notamment en Corée-du-Nord et en Iran ces années-ci. Mais en fait de prolifération, ils ont eux-mêmes semé assez de pépins dans le verger pour faire désirer aux autres de s'armer. Et l'Inde, et la Chine qui a, indirectement, aidé le Pakistan.

D'ailleurs, parlant de Mars, pourquoi ne pas y envoyer, dans un vaste effort conjoint, une partie des arsenaux pour commencer, en grand!, une sorte de terraformation ?! Débuts explosifs qui assainiraient peut-être un peu l'atmosphère ici bas.

Alors, le monde a intérêt à ce que les deux empires s'entendent, sauf peut-être la Chine qui souhaite les voir divisés pour ensuite s'entendre, à son prix, séparément avec chacune des deux parties. C'est le point de vue obamien et ses promoteurs sont prêts à d'importantes concessions pour le voir partager. Les dirigeants russes ont-ils d'autres idées qu'il serait intéressant d'entendre ?

Quoiqu'il en soit, le président Obama a donné un aperçu de sa vision de l'histoire et du présent, en perspective, devant l'École de la Nouvelle Économie à Moscou, devant un auditoire très attentif. Il ne s'est pas gêné de faire l'apologie de la liberté de la presse et doit rencontrer Gary Kasparov, l'ancien champion du monde des échecs qui est un des rassembleurs de l'opposition, très critique à l'égard du régime de fer instauré par Poutine... et ses seconds.

Quand j'en saurai plus, ou que je verrai des idées intéressantes à partager, je reviendrai ici communiquer.

JP

samedi 4 juillet 2009

4th of July

De quoi les "Américains" sont-ils si fiers aujourd'hui ? Il me semble que leur fierté en a pris un coup ces temps-ci. Leur grande bulle de narcissisme, genre : "we are the world ... " est un peu dégonflée après l'éclatement de leur énorme bulle de tricheries commerciales et de mensonge financier.

(Je mets ce dernier au singulier car il est programmé au cœur du système, fondamental. Ils ne s'en rendent même pas compte : ce sont les lunettes à travers lesquelles ils voient le monde.)

Ces jours-ci c'est le taux de chômage qui bat des records de plus de vingt ans et pas la performance. Ces jours-ci, ces années-ci, c'est la dette qui explose et non la productivité ni l'innovation. Ce qui m'étonne c'est que la valeur du dollar U$ se maintienne quand même, encore... Je m'étais attendu à ce qu'il plonge et plus vite que ça !

Il faut croire que d'énormes intérêts y sont compromis et le soutiennent tant qu'ils n'ont pas trouvé la manière de s'en retirer, sans que cela ne paraisse trop, sur la point des pieds, en quelque sorte. La Chine, par exemple, se dépêche d'acheter, avec sa réserve de dollars U$, tout ce qu'elle peut de ressources et de participations dans des compagnies qui produisent du tangible, partout à travers le monde.

Des agents japonais ont été interceptés, début juin, à la frontière italo-suisse, par les carabinieri, avec une valise (diplomatique ?!) au double-fond plein de bons du Trésor américains (faux?, périmés?) d'énorme dénomination et il y en avait pour juste un peu moins de 150 milliards !!! -- Et il y a eu tout un "cover up" dans cette histoire parce qu'on n'en a jamais su la fin, et les agents ont été relâchés sans plus d'explications... "On" a mis en cause la mafia italienne mais pourquoi en ce cas avoir relâché les "passeurs" ?

Brésil, Russie, Chine (L'Inde ne peut pas suivre sur ce point, à cause de ses liens resserrés avec la puissance américaine en termes de collaboration économique, technoligiques (nucléaires, notamment) et militaire) ont convenu de ne plus se servir du dollar dans leurs échanges. Et le rôle du dollar comme standard et monnaie de référence internationale est de plus en plus contestée.

Prémonition ? On le voit depuis longtemps dans l'industrie de la culture. Le fameux "Rêve américain", grand principe unificateur du "melting pot", est terminé. Il a viré depuis un moment déjà, à regarder les films de catastrophe et de violence insensée, en réel cauchemar.

Il ne leur reste plus que le poker, et le monde apprend à prendre leurs menaces de moins en moins au sérieux. Mais je crains bien que cela risque de mal finir, parce que le peuple américain est comme congénitalement allergique à la pensée. Ils ne sont pas équipés pour comprendre ce qui leur arrive. L'Empire est de moins en moins américain mais la prétention de supériorité et le désir de domination demeure.

Le moins pire serait un rigoureux isolationnisme. Ils pourraient tenter, avec le temps, de relever leur grandeur. Mais la dénégation de ses fautes et le désir de maintenir artificiellement une domination perdue pourraient donner... le pire.

Sur ce, je vous souhaite le meilleur. Salut bien et bonne chance à tous !

mercredi 24 juin 2009

Vous avez dit "Fête Nationale"?

Je ne vois pas qu'il y ait spécialement quelque chose à fêter ces jours-ci, ces années-ci en cette belle petite province du Québec. Quoi ? Les pertes abyssales à la Caisse de Dépôts (... et placements...) ? Nos grands économistes et experts "spéculatifs" ont le record peu enviable du pourcentage de pertes en dehors du système bancaire directement situé sur le sol étasunien.

Nos "élites" bien formées, comme des étrons, fans studieux des dernières modes de l'occident, les adoptent avec dix ans de retard: le dernier truc à la mode pour voler les pauvres, le peuple, le public. Quelquefois ce retard, heureusement, nous permet d'éviter le pire, puisque l'on a le temps de voir les effets néfastes se manifester et les critiques se développer sur les modèles observés à l'étranger.

Prenons le cas des "PPP"... Les soi-disant "Partenariats Public-Privé" sont une belle arnaque, assez peu subtilement ficelée. Il s'agit d'instaurer une commission des dits partenariats en paravent pour masquer la teneur exacte des contrats, qui vont demeurer secrets et qui décrivent les modalité selon lesquelles des entreprises privées, amies du régime, vont piger dans la caisse et profiter de toutes sortes de manières, assumant finalement une responsabilité tellement balisée et précise qu'elle en devient illusoire.

La responsabilité ministérielle ? Quand ça sent le roussi dans un ministère, que la critique approche d'une conclusion évidente, juste avant que le public ne soit saisi de l'"affaire", on change le ministre. Le nouveau n'aura pas à répondre des décisions et agissements de l'ancien. L'ancien prend sa retraite ou passe à un autre ministère où il n'aura plus à s'inquiéter de questions concernant son ancienne juridiction. Allez hop ! C'est pas beau, ça: simple comme bonjour.

Ça marche aussi bien au fédéral (le ministre Pettigrew, intouchable après le scandale des ponctions dans la caisse de l'assurance chômage, l'ex-Premier Ministre Chrétien, qui n'a jamais rien su du scandale des commandites) qu'au provincial (la colorée madame Monique Jérôme-Forget qui n'a pas à répondre de l'abandon des PPP, son cheval de bataille en carrière, non plus que des pertes à la Caisse de dépôt sous sa supervision... déficiente).

Ces gens-là mentent, cachent des chiffres, des faits, se contredisent plus tard et le bon peuple n'en a cure, même si les journalistes tentent de faire leur travail, le bon peuple ne se souviens... C'est ironiquement que la devise inscrite sur les plaques d'immatriculation de "La Belle Province" se lit: "Je me souviens" !

Je me souviens mais de quoi, donc, déjà !? ... Ah oui, il y a tout de même des symboles important, ici, au Québec. Par exemple, pour être bien certain d'enfoncer le clou de la conquête par les Anglais, le terrain sur lequel est situé tout le complexe entourant l'Assemblée dite Nationale est une propriété du gouvernement fédéral. Ainsi le premier parlement constitué au Canada pourrait légalement être tenu en otage par la force armée canadienne n'importe quand. Délibérations libres, dites-vous ?!

Symbole oblige (et recherche de votes aux prochaines élections) monsieur l'honorable Premier Ministre du Canada, Stephen Harper, annonçait aujourd'hui même que son gouvernement pourrait rétrocéder la propriété dudit terrain à l'État québécois, pour corriger, dit-il, "cette anomalie" historique ! Quel timing ! Il est vrai qu'il ne peut songer à un gouvernement majoritaire sans trouver des appuis renforcés au Québec. Lui il se souvient que c'est la désaffection de l'électorat québécois qui lui a bloqué de justesse sa majorité l'automne dernier.

Un ami, hier, à qui je dénonçais ce fait n'y trouvait rien à redire. Sa réponse était: "Bien oui, nous sommes aussi Canadiens." Entendons donc dignes propriétaires, collectivement, dudit terrain... Ce qui renvoie au sempiternel débat fédéraliste / souverainiste qui radote encore.

C'est quand même intéressant de vivre sur une terre où l'aliénation totale, économique et culturelle de tout un peuple est largement approuvée ou inconnue, rarement dénoncée. Les "élites" économiques ont intérêt à entretenir ces dissensions dans le peuple, mais à l'état larvaire, pour paralyser la conscience confuse de la lutte et poursuivre ainsi par leur exploitation l'aliénation économique d'une masse étourdie.

L'opportunisme de ce ramassis d'individus qui nous tient lieu d'élite, leur courte vue, leur corruption ordinaire et tranquille, leur suivisme et manque d'imagination, tout cela et bien autres choses sont autant de clous enfoncés dans le cercueil de cette fameuse "fierté" dite "nationale".

Non, ce qu'il y aurait à fêter, ici, c'est la solidité du filet de solidarité sociale un peu plus forte qu'ailleurs : par l'aide sociale on tente de pallier les résultats humains, et humainement catastrophiques de l'injustice intrinsèque du système. Puis demain mon geste pieux sera de payer ma facture d'Hydro-Québec.

Qu'est-ce que tout cela, cette petite politique provincialiste, a à voir avec le président Barack Obama ? Ben, rien. Justement ! Enfin, j'espère...

dimanche 21 juin 2009

Péché et chute de l'américanisme

Le pécheur, dit-on, est puni par où il a péché. Cela se voit souvent du gourmand, du paresseux (je sais, j'en suis!) ou du traître.

Comme le régime des colonel argentins fut renversé après sa défaite aux mains de la "Royal Navy" dans les Falklands ; comme le régime dit soviétique s'est effondré sous la pression américaine et faute d'assurer la vie ouvrière ; le capitalisme s'effondre en l'absence d'ennemi et sous l'effet de ses propres vices, l'américanisme sombre sur son terrain de prédilection dans le trucage des montages financiers.

Biggest in the world, yes !
Biggest cheaters and crooks of the world !

Le capitalisme est une maladie insidieuse, tour à tour languissante et dévorante qui gruge ses ennemis jusqu'à ce que leurs structures s'effondrent mais, quand il n'y a plus d'ennemis extérieurs, s'attaque à lui-même, à l'intérieur de l'Empire, à ses propres structures et organismes.

On a parlé de "greed", avidité, véritable addiction aux profits menant à une " exubérance irrationnelle" (Greenspan, 2002) mais ce vice est structurellement inscrit au cœur du système et fonctionne comme la mafia des gangsters. On a parlé des "banksters" et je vois que cela sonne juste. Sans aucun frein moral opère le principe interne de la corruption : tous les moyens sont bons dans la concurrence à l'accaparation des ressources.

Mais le fonctionnement de la monnaie fiduciaire et bénévolente, abstraite et non liée car gagée sur rien de tangible, aucune valeur de référence, se base sur la confiance dans la performance du système de la productivité. Et le régime des banksters, emporté sur ses propres rails, dans une sorte d'envolée logique, s'est attaquée férocement à ses propres fondements.

Les tentatives actuelles de sauver le système ne sont-elles que des mesures d'atermoiement ? Les mesures dilatoires mais coûteuses (pour qui ?) peuvent-elles conjurer le jugement de l'histoire ?

vendredi 5 juin 2009

Obama à Buchenwald

La visite aujourd'hui du site commémoratif du tristement célèbre camp de concentration, un des camps de la mort en fait, pendant la seconde guerre mondiale en Allemagne, presque aussi connu que celui d'Auschwitz, fait pendant au discours d'hier où Barack Obama critiquait la position négationniste du président Ahmadinedjab de la République Islamique d'Iran en même temps qu'il entreprenait de limiter le soutien désormais non plus inconditionnel à Israël : c'est la question des colonies qui empiète sur le territoire destiné à un État palestinien de plein exercice qui ne passe plus.

Commémorant l'holocauste des Juifs d'Europe avec Elie Wiesel qui se charge du discours devant l'alignement des tombes marquées de pierres blanches Obama renforce symboliquement, si besoin était, le support à Israël. Si l'analyse intellectuelle insiste pour séparer ces deux questions, massacres nazis et intransigeance d'Israël, l'imaginaire truqué du siècle précédent règne encore et sévit par les automatismes qui associent l'un et l'autre.

Mais il ne faut pas oublier que pour les Palestiniens, ce sont les Juifs militaristes d'Israël qui sont les Nazis. Et ce sont eux qui sont les victimes d'atrocités d'une injustice tout à fait comparable à celles qu'ont subies, autre temps autre lieu, les populations juives d'Europe.

Ce qui signifie que la commémoration de l'Holocauste ne saurait en aucun cas "couvrir" de quelque façon que ce soit ni cautionner la politique fasciste de l'État d'Israël. Il ne faut pas oublier que les criminels de guerre, aujourd'hui, ils vont à la Knesset, ils dirigent "Tsahal". Ils gardent même dans un coin, une grosse charogne en animation suspendue...

Illustration des difficultés de vivre le souvenir, de composer avec son passé mais l'assumer, il faut bien, et prolonger mieux que la douleur, la compréhension de la douleur dans une démarche libératrice pour l'a-venir : mention honorable pour la douleur incarnée chez la "mère supérieure" de l'Allemagne blafarde, Angela Merkel.

jeudi 4 juin 2009

Pouvoirs du discours, puissance de la vérité !

Le discours donné par le président Barack Obama à l'Université du Caire était très attendu. Allait-il confirmer les signaux d'un renouveau de la politique américaine au Moyen-Orient ? Mais encore une fois ce discours, qui n'est pas qu'un discours, a dépassé presque toutes les attentes. Trop souvent le pouvoir du discours se rabat sur le discours du pouvoir : l'ombre est très courte parce que d'une manière voilée, ce sont les armes qui parlent, le rapport de force écrasant. Facile alors de parler à voix basse, calme, mesurée, quand on agite, tel un Teddy Roosevelt, un gros bâton.

Mais c'est ainsi que l'on parle à des chiens. Les humains, souvent, espèrent entendre autre chose. Les paroles de paix sont difficiles à contrefaire. C'est ici qu'on l'attendait et je crois que les sceptiques seront confondus. De grands experts répondant à la question : mais qu'est-ce qu'il pourra faire? ont répondu "mais, encore de beaux discours"... Le plus souvent un discours, en politique, ne fait qu'entériner une action déjà accomplie et se borne à reconnaître l'impossibilité de renverser le rapport des forces en présence.

Stiglitz, lui, disait : "même s'il est presque parfait, nous allons beaucoup souffrir." Là, ce n'est plus du scepticisme qui confine au cynisme, mais un sain réalisme de la part d'un des rares économistes (et prix Nobel) vraiment respectables. Joseph Stiglitz, ancien économiste principal à la Banque Mondiale, limogé parce que trop critique, ancien conseiller de l'équipe Clinton, a une vue trop profonde des difficultés, contradictions profondes qui minent la mouture actuelle du régime capitaliste pour croire en une rapide sortie de la crise sans douleurs.

De fait Obama ne cache pas la difficulté de la tâche qui n'est pas seulement la sienne. C'est en voulant ne rien cacher, jouant, contre l'habitude, cartes sur table, qu'il a tendu cette main grande ouverte aux musulmans ainsi qu'à tous les assoiffés de justice et de paix, c'est-à-dire finalement, les humains du monde entier.

C'est ainsi qu'il a tendu la main au monde musulman, d'abord en reconnaissant les valeurs et l'importance historique des contributions de toute cette culture au progrès de la civilisation. Mais aussi tout de suite en l'invitant, ce monde musulman, à ne pas rester braqué sur le passé fasciné par ce qu'il refuse, les différences qu'il rejette, mais bien de se tourner vers l'avenir en reconnaissant les ressemblances, points communs, "common ground" sur lequel construire "le monde que nous voulons" : "the world we seek".

Largement applaudi, la parole était pourtant sans complaisance, quand il mettait au défi, par exemple, l'Islam de vivre selon ses meilleurs principes. J'ai savouré l'habileté de ce discours, son équilibre, le balancement de l'histoire interprétée et du futur proposé. Discours bien écrit mais récité par cœur, senti et parlant à cœur ouvert, dirait-on : parole vivante ! Inouïe encore sur les tribunes politiques. Cet homme est tout à fait d'accord avec ce qu'il dit, c'est la seule explication à part quelque gadget technique inconnu.

Le sixième point concernait la promotion de l'égalité de la femme en Islam comme ailleurs. Il disait moins se soucier du port du voile que de l'accès égal à l'éducation. Valeur importante pour le progrès social et la prospérité économique. Les officines traditionalistes s'impatientent, certains s'en mordent les lèvres ou avalent leurs dentiers dans la mosquée ou le salon. Les marchands de haine cherchent de l'air. "Il faut cesser le cycle de dissensions et de haine, de méfiance et de vengeances".

Son discours en six points plus un esprit de grande ouverture pour la paix est encore un jalon dans l'histoire qui s'écrit. Il ne va pas changer du jour au lendemain les tièdes ni les extrémistes, les esprits chagrins et les cyniques, il va au moins les obliger à changer de position au mois sur leur siège, peut-être obliger certains dogmatiques à sortir de leur zone de confort.

Ce discours réaffirme la valeur universelle des droits de l'homme, le principe moral au cœur de toutes les grandes religions : la fameuse règle d'or de "faire aux autres, proches et lointains, ce que tu voudrais que l'on te fasse" et la condamnation universelle du massacre des innocents. Et l'on perçoit la sincérité de l'homme qui le profère. C'est la la force de la personne, Barack Obama, et l'aliment, je crois, de son charisme.

Il s'en est pris directement aux extrémistes de tous bords, nommant la République islamique d'Iran négationniste, la colonisation israélienne injuste et déplacée, mais pas la Corée du Nord, déjà aux abois ni la grande Chine, qui fait obstruction aux droits de l'homme. Il ne cherchait pas à manifester une politique, fusse-t-elle de paix, volontariste et agressive. C'est pourquoi il évite de froisser les asiatiques, ici.

Pourtant l'occasion était belle, en ce jour anniversaire du massacre de Tien-an-Men, de clouer la Chine au pilori. Il est des moments où la compréhension de l'implicite est plus forte que la condamnation explicite. D'importantes négociations sont en cours avec la Chine, concernant les changements climatique et aussi le bras de fer de la Corée contre le monde. Le Tibet recherche la paix et ce n'est pas le moment de la ramener. Les puissances expansionnistes ne changeront pas de nature.

Mais le monde, lui, doit changer et de plus en plus ceux qui le savent feront pression pour limiter les ambitions lorsqu'elles sont illégitimes et contraires à l'amélioration du sort commun, celui de tout homme, toute femme, qui aspire à vivre libre, à réaliser son potentiel et à élever ses enfants dans la sécurité de la paix véritable. Il n'y a pas de recette simple, un long et persistant effort de communication et intercompréhension mutuelle.

Cela serait le beau côté des choses. Cela, c'est l'espoir que le président Barack Obama à décidé de faire miroiter à tous et pour tous, urbi et orbi comme disent les papes, comme dit si bien le latin et qui pour moi rappelle les accents d'universalité de l'humanisme sartrien, par exemple, qui véhicule un semblable message de la réciprocité comme voie de résolution des conflits historiques.

La parole est aux adversaires, maintenant : que sont-ils prêts à FAIRE pour contribuer à la cause commune d'une humanité en danger ?

All we are saying is... give peace a chance !

Alors, oui, c'était un bon discours, mais nous ne nous bornons pas ici à un rôle de meneuse de claques. Nous ne pouvons oublier que c'est tout de même la puissance américaine qui s'exprime par la bouche de son chef actuellement charismatique. Le soutien obsessionnel à Israël ne sera pas remis en question et les grands enjeux géopolitiques, la rivalité pour l'accaparation des sources énergétiques accessibles...

Tout cela, qui fait le grand basculement du monde, la route accidentée de l'histoire, en un mot : l'affrontement des volontés de puissance ne va pas changer parce que passe par la bouche d'un dirigeant élu des signes plus propices, une parole de paix, des indications plus habiles pour une négociation future.

Il ne sera pas toujours possible d'éviter les conflits, mêmes majeurs. Le rôle d'une meilleure information sera alors au moins de nous expliquer assez clairement, quand il le faudra, pourquoi nous nous battons. Pourquoi et pour quoi, quelles valeurs ? Quelle vision de l'avenir ? Il n'y a pas qu'un seul projet pour le monde futur.

Comment verriez-vous, par exemple, une planète islamique, ou chinoise, voire même indienne ou africaine ? L'islam comporte le projet explicite de dominer la planète. La Chine est obligé de se débattre pour devenir la plus grande puissance mondiale donc doit nécessairement marcher sur les brisées des USA.

L'Inde va manquer d'eau, le Pakistan encore plus vite ! Deux puissances nucléaires ! L'Afrique est mal partie, mais va peut-être arriver à quelque chose... Et plus facilement encore si des géants se sautent à la gorge...

Le charme seul d'Obama opérant est impuissant à éviter ces cauchemars, peut-être pas si imaginaires, car plausibles. Le discours de bonne volonté ne suffit pas à effacer les catastrophes.

lundi 1 juin 2009

Le ton monte à Tel-Aviv !

La tension monte entre les deux alliés naguère inconditionnels. Obama ne supporte plus l'injustice d'Israël qui continue de défendre l'illégitimité de ses empiètements continuels sur le territoire d'un soi-disant futur État palestinien grignoté comme un gruyère. Il n'y a pas longtemps, la souris mais atomique! était renforcée de tout le poids de l'éléphant hyper-conservateur, ce petit groupe d'intérêt texan, fraction du cartel pétrolier qui avait usurpé le pouvoir et marginalisé la démocratie américaine.

Mais l'injustice si criante ne peut durer éternellement. Israël est le seul protagoniste, dans cette histoire, à prétendre établir cette distinction fallacieuse entre des nouvelles colonies soi-disant légitimes et les autres, les colonies sauvages qui sont le fruit d'initiatives plus privées, disons. Israël prétend que les colonies dites légitimes répondent au besoin "d'espace vital" pour le sain accroissement naturel de la population. Mais que fait on de l'espace vital de l'accroissement naturel des palestiniens parqués dans la bande Gaza : la plus grande densité de population au monde, sauf erreur.

L'injustice foncière de la position israélienne, la brutalité immorale de sa politique d'occupation et d'agression envers le peuple palestinien est très largement condamnée partout à travers la communauté internationale et seule, jusqu'à maintenant, la complicité abjecte de la superpuissance américaine permettait de maintenir un semblant de rapport de forces. Mais les derniers signaux venant de Washington semblent indiquer que cette période touche à sa fin.

Israël devra démonter par des gestes et des actions concrètes, sur le terrain, qu'elle entend bel et bien négocier une paix de bonne foi. Or seule la rigoureuse fermeté de la nouvelle administration peut pousser Israël dans de véritables négociations de paix. La rhétorique mensongère de la "guerre au terrorisme" doit cesser de couvrir la politique d'agression systématique du fer de lance de l'impérialisme planté dans le flanc arabe.

Mais la blessure continue de saigner tous les jours... À quand le baume d'un peu de justice dans ce coin du monde déchiré et meurtri depuis trop longtemps !?

Difficile à suivre !

Bougeant sur plusieurs plans et dans plusieurs directions, les faits et gestes, décisions et directions, politiques et stratégies de l'administration Obama est bien difficile à suivre au jour le jour. Il faudrait plus de méthode dans l'investigation puisque je ne puis y consacrer tout mon temps.

Mais pour Obama il s'agit simplement de l'apparente multidimensionnalité d'une stratégie politique complète et bien intégrée par un intellectuel accompli qui est en même temps organisateur et homme d'action, en quelque sorte, taillé sur mesure pour se déplacer sans problèmes sur toutes les scènes de la société du spectacle.

La question qui reste : pourra-t-il faire la différence ?

Question qui se ramène à celle-ci : saura-t-il, par magie, charisme, contagion, je ne sais, de son exemple, mobiliser les forces, les ressources, les gens, le peuple, enfin, qui lutte depuis toujours pour sa survie.

JP

vendredi 29 mai 2009

Débat à Toronto sur les défis du XXIe siècle entre les deux plus récents ex-présidents

George Bush sort du placard. Il ne pouvait y rester éternellement, ça fait mauvais genre. Pour maintenir des apparences de légitimité au courant d'idées qu'il incarnait jusqu'à la caricature, suivant les pressions de son parti et de l'opposition à Obama qui tente de s'organiser, en partie sous la houlette de son âme damnée, son éminence grise, le naguère si puissant Dick Cheney, son ex-vice-président, G. W. Bush se prête à l'exercice du débat contradictoire avec l'autre ex-président Bill Clinton.

C'est logique, disons : il faut qu'il assume sa "pensée", ou au moins son attitude et fasse face aux résultats de ses décisions lorsqu'il était en poste, "in office". C'est, malgré l'étonnante position, la partie la plus difficile : expliquer les "résultats".

Finalement, après coup, on peut dire qu'il n'est pas sorti grand-chose de ce débat. Organisé et largement influencé par le conservatisme en place financière et au pouvoir au Canada, le tout était planifié pour faire la part belle à Bush, le modérateur Frank McKenna prenant bien soin de ne jamais l'acculer à défendre son bilan dans ses aspects litigieux, et pourtant ils sont nombreux et incontournables !

Il lui a été possible de continuer à propager ses contrevérités et même Bill Clinton n'a jamais cherché à le sommer de s'expliquer, comme si la chorégraphie avait été établie à l'avance. Ce qui laisse penser que la différence d'orientation politique entre les deux anciens présidents est beaucoup moins importante qu'on pourrait le penser, s'agissant de présidents provenant des deux partis traditionnels : moins importante, par exemple, que celle se creusant, au fil des jours et des discours et des décisions, entre ceux deux-là (qui se sont de fait entendus comme des larrons en foire...) et la présidence du révolutionnaire Obama !

Par contraste, on a l'impression que le président Obama développe un style tout différent alors qu'il ne fait que réagir aux multiples dimensions de cette crise et tente de colmater les brèches au fur et à mesure où elles se présentent, tenant le radeau de la nation à flot. Il s'adapte du mieux qu'il peut, c'est-à-dire avec la souplesse de sa grande intelligence, à ce temps difficile de transition entre deux systèmes : un qui a fait la preuve de sa grande nocivité et un autre, qui n'est pas encore trouvé pour résoudre les problèmes.

mardi 26 mai 2009

Un fantôme encombrant

L'ex-vice-président Dick Cheney s'agite encore ces jours-ci et tente de défendre son bilan activement : il ne connaît que la fuite en avant. C'est pourquoi il doit, en leader, tenter d'organiser l'opposition aux projets et politiques proposées, quand elles ne peuvent pas être imposées, par l'administration mise en place par le président Barack Obama. Il s'en est pris, jeudi le 21 mai, à la mollesse de l'administration Obama dans la guerre au terrorisme.

Il se devait, en particulier, de répondre au dernier discours de Barack Obama sous forme d'adresse à la nation à heure de grande écoute sur les principaux réseaux où celui-ci avait clairement mis en cause les méthodes de torture utilisées à Guantanamo en disant qu'elles étaient contraires aux valeurs américaines et contre-productives à la longue, aliénant des alliés actuels ou potentiels.

C'est ainsi que son influence a eu un effet sur le vote au Congrès qui mettait des bâtons dans les roues du projet de Obama de fermer la prison de Guantanamo en refusant d'accorder les fonds.

Je ne crois pas cependant qu'il fasse l'unanimité au sein même de son parti républicain, son nom est moins bon depuis qu'il n'a plus le contrôle de l'appareil d'État, truffé de polices secrètes et plus ou moins clandestines, illégitimes ; moins recommandables aussi depuis qu'il n'a plus les moyens de distribuer de larges récompenses aux nantis et investisseurs dans le complexe militaro-industriel.

Surtout, ce nom résonne moins bien aux oreilles des américains qui doivent subir les catastrophes personnelles et collectives qui résultent de la crise financière, économique, écologique, sociale et politique qui a été fortement aggravée par la stratégie qu'il a lui-même mise en œuvre.

"Soyons clairs : Cheney parle pour les sections puissantes de la classe dirigeante, soutenue par des sections substantielles de l’appareil militaire et des services du renseignement, qui sont profondément hostiles à la démocratie", nous dit Joe Kishore dans un article datant du 22 mai (version originale anglaise) publié dans le World Socialist Web Site (wsws.org). Je suis entièrement d'accord avec cette évaluation de la position Cheney et sur le zèle de la police politique clandestine à défendre la constitution démocratique.

Alors, pour l'ensemble de son œuvre, il serait temps, je crois que l'évaluation par l'opinion de fasse sentir : il est improbable que jamais dans l'histoire sa stratégie politique obtienne un jugement favorable, jamais la note de passage. Il a précipité le déclin de l'empire américain, compromis le prestige des États-Unis et le leadership américain dans le monde que s'emploie à restaurer le président actuel. Celui-ci, Barack Obama, a dû prendre le contre-pied de cette "stratégie" et sur pratiquement tous les sujets importants effectuer un virage à 180 degrés.

Dans son discours le même jour, comme en réplique, le président Obama est demeuré ferme sur ses positions et dans la condamnation des agissements de la précédente administration, refusant cependant d'aller plus loin que de parler d'"erreurs"...

Dans la récente controverse, cependant, Cheney se faisait cinglant, ouvertement méprisant à l'égard des choix et de l'attitude de Obama et allait jusqu'aux menaces à peine voilées lorsqu'il faisait état du mécontentement du personnel de la CIA et autres agences plus ou moins clandestines. Ces gens-là n'aiment pas, en effet, que l'on remette en cause leurs méthodes de travail et se méfient comme la peste de toute velléité de contrôle politique, surtout droit de regard démocratique, sur leurs agissements, comme s'ils étaient au-dessus des lois, puisque pour défendre, disent-ils, la Constitution des États-Unis, ils doivent exiger l'impunité alors qu'ils l'enfreignent régulièrement.

Mais il est vrai qu'Obama doit être prudent car il s'avance sur un terrain miné. Il ne peut s'assurer d'un appui solide, c'est-à-dire constant, indéfectible et quasi-unanime de la part des services secrets et même de l'appareil militaire, lorsque ses choix politiques semblent léser directement leurs intérêts symboliques et matériels. N'oubliez pas que l'on n'a toujours pas complètement éclairci le complot qui menait à l'assassinat de Kennedy et que tous les coupables n'ont pas été identifiés. Beaucoup de groupes puissamment organisés lui en voulaient dont la CIA après le débarquement manqué à la Baie de Cochons, Cuba.

mercredi 20 mai 2009

Accord sur les changements climatiques

Voici la source de ma déprime familière : la révélation que nous courons au cataclysme. L'ennui c'est que nous ne le voyons pas venir parce que les conséquences ne se laisseront pas aussitôt sentir. Nous passons le problèmes, la maladie et tous les risques à nos descendants. Je dois aller lire ce livre de Jean-Marc Jancovici écrit en collaboration avec Alain Grandjean C'est maintenant! Trois ans pour sauver la planète, qui est sorti récemment aux éditions du Seuil...

Urgence d'agir. Il semblerait que des discussions secrètes ont lieu en Chine dès avant l'arrivée officielle d'Obama en place du pouvoir. Il y aurait déjà eu dans ses grandes lignes un accord de conclu entre les plus grands pollueurs de la Terre. Et nous, les habitants ordinaires de cette Terre, le public quoi, en serions informés cet automne, selon The Guardian du 18 mai 2009.

J'ai hâte de voir tout cela se confirmer, mais je serais très déçu si cet accord ne comporte pas des mesures allant bien au-delà des chétives et timides mesures annoncées dans le plan Obama pour l'amélioration de l'environnement. Ce plan affiche, entre autres choses, une décision de réduire de seulement 10% les émissions de carbone des États-Unis par rapport à 2005. Je vois que le plan annoncé par The Guardian va plus loin.

Il y aurait une déclaration d'intention commune en trois points :

- Utiliser les technologies existantes pour couper de 20% les émissions de carbone en 2010 (!)

- Coopérer sur la recherche de nouvelles technologies dont le stockage de carbone et sur l'efficacité des carburants pour les voitures.

- Les États-Unis et la Chine signeront un accord global sur les changements climatiques à Copenhague, lors du sommet prévu au mois de décembre prochain.

Ce qui est une bonne nouvelle pour tout le monde : nous avions les deux principaux pollueurs de la planète qui étaient accusés de ne rien faire et tout à coup ils se retournent et acceptent de prendre leurs responsabilités ! Encore un peu et la dynamique nouvelle qui se mettrait en place aurait pour effet, non négligeable en ce qui me concerne, même si c'est un effet très secondaire, de me sortir de ma déprime !

lundi 11 mai 2009

une reprise fallacieuse

Il semble que la compréhension des problèmes économiques ne soit pas le point fort de l'équipe présidentielle Obama. Celui-ci s'est entouré de conseillers de premier plan dans la théorie économique encore actuellement dominante mais qui est précisément mise en faillite intellectuelle par la crise présente dont la profondeur ébranle les fondements du système capitaliste, que l'on accepte ou non de le reconnaître. C'est alors que nous avons droit, par ce faramineux plan dit de relance, mais qui est en fait le sauvetage par des fonds publics, gagés sur un avenir incertain de générations éprouvées ou chétives, d'intérêts privés et prédateurs, à toujours et encore "more of the same thing"... ad nauseam.

Les pertes dans le secteurs financiers sont abyssales, c'est pourquoi il n'est pas certain que même l'impression gigantesque ("quantitative ease") de nouvelle monnaie pour gonfler la masse monétaire conduise, à court terme en tout cas, à une hyperinflation qu'attendent plusieurs économistes : tout simplement parce que toute cette masse de nouvelle monnaie tombe littéralement dans le trou creusé par les pertes et ne se retrouve pas vraiment en circulation, sous la forme de nouveaux prêts par exemple, ce qui serait nécessaire pour relancer d'abord l'investissement et ensuite la consommation intérieure.

C'est pourquoi aussi cette crise va être longue, plus longue que ne le croient la plupart des "spécialistes", et que la reprise sera lente, laborieuse et devra emprunter des chemins inédits. Car la chance qui reste est que l'administration obamienne manifeste assez de dynamisme et de créativité dans ladite nouvelle économie sociale et puisse créer assez d'emploi, entre autre par de vastes chantiers qui seront très utiles pour améliorer la situation sur le front de l'environnement, de la lutte à la pauvreté et la répartition plus généreuse des soins de santé, avec l'accent mis sur la prévention des problèmes liés au mode de vie qui provoquent l'explosion des coûts. C'est le volet social qui a meilleure chance de nous sortir de la crise et non le volet strictement financier, monde abstrait mais vampire et prédateur des énergies vivantes dans la population, et qui ne voit pas de raison de changer sa manière, qui est de se gorger du sang de ses victimes.

Mais Obama ne pourra pas nationaliser les banques par simple décret. Pédagogue, il va devoir montrer progressivement que par la force des choses, et la démonstration de son irresponsabilité, les services financiers devront être mis au pas et réduits, dans leur prétentions, à de plus justes proportions et qui est, finalement, de servir, en effet, le public.

vendredi 1 mai 2009

Obama éducateur

L'impression que je garde après avoir vu le discours hier soir, retransmis à la télé (par CBC en direct) est d'abord que le "show" est bien monté. Les questions préparées d'avance, soumises à l'approbation et choisie par Obama et son équipe. Personne n'est dupe dans la salle : le président Obama s'adresse d'abord aux téléspectateurs et à travers eux, il espère, à l'ensemble de ses supporters, surtout, pour les mobiliser, et aussi à ses détracteurs dans l'espoir de quelque peu les amadouer.

Alors, non seulement nous avons le discours d'un politicien brillant, probablement le meilleur orateur que j'aie jamais vu (dans ma longue vie), mais nous avons la démonstration d'un grand éducateur, qui veut prêcher par l'exemple, qui se montre cohérent avec ses précédents engagements et conséquent avec les principes qu'il s'est fixé depuis les débuts de son implication dans l'organisation des banlieues pauvres.

Ce gars-là ne s'abaisse pas à mentir. On le sent, cela se voit et cela s'entend ! Quelle différence déjà avec tous ces politiciens dont les plus récents sur la scène états-unienne n'ont été que les pires ! Mais cet homme veut que l'on comprenne sa démarche, que l'on mesure bien les difficultés de sa tâche, pas pour le plaindre ou en tirer une sorte d'avantage. Non, parce qu'il a besoin de la patience et de la collaboration --de plus en plus active d'ailleurs-- de ceux qui souffrent le plus de la situation actuelle. Il leur fait comprendre que sans leur soutien il ne sera pas en mesure d'imposer les solutions qu'il préconise aux différents problèmes qui se pressent à l'agenda.

Il fait le pari de la transparence et de la générosité des valeurs humanistes qu'il préconise comme faisant le vrai fond de l'Amérique : l'idéal Américain qui alimente, aussi, finalement, le rêve américain qui avait pris tellement de plomb dans l'aile depuis les trente dernières années.

Je prends l'exemple de la question sur la torture. Oui, il a signé une directive interdisant de poursuivre toute forme de torture dans les interrogatoires, même si cela ne devait pas permettre d'obtenir certaines informations importantes qui auraient pu même sauver des vies --c'est toujours l'argument extrême qu'invoquent les extrémistes-- parce que, dit-il, cela serait s'abaisser et s'avilir que d'utiliser les mêmes tactiques et de recourir aux mêmes abus que nous dénonçons chez les dictateurs et ennemis du monde libre.

Au-delà du calcul immédiatement utilitariste, il considère qu'à long terme c'est plus rentable de maintenir un haut standard moral, que cela va finir par attirer plus se sympathies que de simplement se comporter en belligérant prêt à recourir à tous les moyens pour vaincre. Cela n'est pas ainsi qu'il voit la puissance de l'Amérique. C'est courageux mais certains diront naïf.

Mais c'est philosophiquement vrai et il me semble que cela témoigne d'une pensée plus haute, d'une stratégie plus englobante et qui devrait gagner, aussi, par la force de l'exemple à imposer ces valeurs, à moins que l'horrible destin de la terre soit de voir la victoire des forces des ténèbres. Voilà ce que je n'hésite pas à nommer les nouvelles lumières que nous propose le président Obama.

mercredi 29 avril 2009

Les 100 premiers jours

La mode à été lancée par F.D. Roosevelt. C'est le carré parfait dans système de numération à base décimale, cela fait un peu plus de trois mois et moins d'un tiers de la première année. Quelque chose comme une borne sur la route, favorable à un rapport d'étape.

Cela fait sens surtout dans une période de transition où des réformes importantes sont devenues absolument nécessaires, pour une présidence, donc, qui démarre "sur les chapeaux de roue" (pour utiliser encore une fois cette métaphore usée, cliché d'ailleurs contre-intuitif, et qui deviendra sous peu aussi démodé que tout ce monde de l'automobile), que d'observer la mise en place du nouveau programme, d'examiner, donc, les réalisations et les déclarations d'intention de la nouvelle administration.

Les cent premiers jours sont indicatifs de la détermination du nouveau président de s'attaquer aux problèmes qui le confrontent de tout côté. À ce titre, la grippe porcine n'est que "la cerise sur le sundae", et il est d'abord conseillé de ne pas paniquer. J'ai vu la conférence de presse retransmise de la Maison Blanche par CBC et je dois avouer que j'ai été, à nouveau, très favorablement impressionné. Il me semble qu'il faut être quelque part de mauvaise foi pour ne pas admettre que ce gars est brillant, articulé, précis, intelligent. Son charisme n'est pas sans substance, et sa cohérence persistante doit lui valoir le respect de tous ceux qui ne sont pas ennemis du peuple.

Alors, dans son discours il a fait un rapide tour d'horizon des réalisations et problèmes qui persistent. Il a parlé de la torture, qu'il ordonnait de faire cesser, à Guantanamo Bay et partout où de telles pratiques déshonorent les services, même secrets, américains. Les questions qui lui étaient posées avaient d'abord été préapprouvées, les réponses devant avoir valeur de démonstration.

Il y a eu une question sur le bilan qu'il faisait de son expérience du début de sa présidence, ses surprises et ses déceptions peut-être. Il s'est montre fier de ce qu'il a pu faire jusqu'à maintenant mais non satisfait. Il y a beaucoup encore à faire et les problèmes sont nombreux. Cela a été sa première surprise, après l'élection et avant même d'avoir pu entrer officiellement en fonction : les problèmes surgissaient de partout, dit-il et il a admis n'avoir pas vu venir la crise financière à laquelle, pourtant, il doit son élection, je crois.

Déceptions, peut-être pas mais de réaliser quand même que la position de président n'autorise pas tout, ses moyens d'action et liberté d'action sont limités et le président, tout chef de l'exécutif qu'il soit, n'est pas si puissant. Il doit tenir compte de tous les autres pouvoirs et forces déjà installés. Il a pris l'exemple de ne pouvoir dicter sa conduite à la racaille des financiers de Wall Street. C'est moi qui dit : racaille ! Selon où on se situe, en concret et en pensée, on n'a pas tous la même définition ni usage du mot racaille. Sarkhozy et moi ne sommes pas du même bord de ce point de vue-là.

Sur l'industrie de l'auto, il aimerait bien que cela roule, mais même Chrysler doit aller en faillite, parce que les mises de fonds sont toujours insuffisantes. L'inquiétude sur la sécurité se dirige ces jours-ci vers le Pakistan où le gouvernement semble chancelant devant la progression du pouvoir taliban. Il se plaint de la culture de l'immobilisme à Washington et aux obstructions partisanes.

Je suis content de voir le président garder le cap et inviter à la patience ceux qui ne comprennent pas ni n'approuvent les largesses consenties aux banques. La nationalisation, si elle doit venir, faisant de ce secteur une branche importante du service public, ne peut pas et ne doit pas apparaître comme une mesure intempestive. La démonstration doit être faite que c'est le système privé des capitaux qui est profondément vicié et qui se tire lui-même dans le pied, obligeant la profonde, sinon radicale réforme.

Ph.Ph.

lundi 27 avril 2009

Obama écrivain (2) --- Obama as a writer

L'extrait que nous présentons aujourd'hui se situe à la fin du premier séjour de Barack Obama à Chicago, alors qu'il avait été admis à poursuivre des études de droit à Harvard, espérait pouvoir être de retour dans cette communauté où il trouvait sa vocation d'animateur social avec de meilleurs armes, mais juste avant son voyage au Kenya, pour accomplir ce retour aux sources qui lui était devenu nécessaire. Lisez ces quelques lignes et venez ensuite prétendre que cet homme est mauvais.

"That night, well past midnight, a car pulls in front of my apartment building carrying a troop of teenage boys and a set of stereo speakers so loud that the floor of my apartment begins to shake. I've learned to ignore such disturbances--where esle do they have to go? I say to myself. But on this particular evening I have someone staying over; I know that my neighbors next door have just brought home their newborn child; and so I pull some shorts and head downstairs for a chat with our nighttime visitors. As I approach the car, the voices stop, the heads within all turn my way.
"Listen, people are trying to sleep around here. Why don't y'all take it someplace else."
The four boys inside say nothing, don't even move. The wind wipes away my drowsiness, and I feel suddenly exposes, standing in a pair of shorts on the sidewalk in the middle of the night. I can't see the faces inside the car; it's too dark to know how old the are, whether they're sober or drunk, good boys or bad. One of them could be Kyle. One of them could be Roy. One of them could be Johnnie.
One of them could be me. Standing there, I try to remember the days when I would have been sitting in a car like that, full of inartulate resentments and desperate to prove my place in the world. The feelings of righteous anger as I shout at Gramps for some forgotten reason. The blood rush of a high school brawl. The swagger that carries me into a classroom drunk or high, kawing that my teachers will smell beer or reefer on my breath, just daring them to say something. I start picturing myself through the eyes of these boys, a figure of random authority, and know the calculations they might now be making, that if one of them can't take me out, the four of them certainly can.
That knotted, howling assertion of self--as I try to pierce the darkness and read the shadowed faces inside the car, I'm thinking taht while these boys may be weaker or stronger than I was at their age, the only difference that matters is this: The worl in wihich I spent those difficult times was far more forgiving. These boys have no margin for error; if they carry guns, those guns will offer them no protection from that truth. And it is that truth, a truth that they syrely sense but can't admit and, in fact, must refuse if they are to wake up tomorrow, that has forced them, or others like them, eventually to shut off access to any empathy they may once have felt. Their unruly maleness will not be contained, as mine finally was, by a sense of sadness at an older man's injured pride. Their anger won't be checked by the intimation of danger that would come upon me whenever I split another boys lip or raced down a highway with girl clouding my head. As I stand there, I find myself thinking that somewhere down the line both guilt and empathy speak to our own buried sense that an order of some sort is required, not the social order that exists, necessarily, but something more fundamental and more demanding; a sense, further, that one has a stake in this order, a wish that, no matter how fluid this order sometimes appears, it will not drain out the universe. I suspect that these boys will have to search long and hard for that order--indeed, any order that includes them as more than objects of fear or derision. And that suspicion terrifies me, for I now have a place in the worls, a job, a schedule to follow. As much as I might tell myself otherwise, we are breaking appart, these boys and me, into different tribes, speaking a different tongue, living by a different code.
The engine starts, and the car screeches away. I turn back toward my appartment knowing that I've been both stupid and lucky, knowing that I was affraid after all."

Barack Obama Dreams from my father Three Rivers Press, NY, 1995, 2004 ; pp. 269-271.

Un peu plus haut, dans cette autobiographie, Obama prétendait que malgré les différentes situations auxquelles il avait été exposées dans ses fréquentations de différentes communautés pauvres et défavorisées, lorsqu'il grandissait, d'Hawaï en Indonésie, et de Los Angeles à New york, ensuite, à Chicago où il prit ses premiers engagements professionnels marquants, qu'il ne s'était jamais senti menacé physiquement. Mais on voit que dans ce passage, qui prend place en 1986, soit à la fin de son premier séjour chicagien, il admet, finalement, que la pression d'insécurité qui marque la vie de tout afro-américain l'avait toujours déjà atteint plus ou moins consciemment, lui aussi, héritier de deux cultures au moins, car produit du croisement de deux races et au confluent de plusieurs civilisations.

Cet homme s'est affiné dans les épreuves et a dû composer longtemps avec ses démons avant de trouver la force intérieure de les confronter. Je nous en souhaite tous autant, dans le cours tortueux de la vie.

Live long and prosper.

Phil Phantasio

dimanche 26 avril 2009

Contre la théorie du complot satanique

Il faudrait, au moment des cent jours, faire le point des initiatives de l'administration obamienne pour voir en face de quelle sorte de stratégie nous nous trouvons. Bien sûr il ne faut pas prétendre tomber des nues et croire que l'approche obamienne sera entièrement nouvelle. Il doit à toutes forces s'inscrire dans une continuité que lui dicte la configuration, interne et externe des pouvoirs, ainsi que la persistance des intérêts à long terme des États-Unis, comme pays et comme puissance, mais aussi avec un rôle vacillant de leadership mondial et des prétentions impériales.

Cet examen doit être établi sans complaisance avec le regard aiguisé de la critique, mais je ne crois pas à cette théorie du complot qui fait de Obama le suppôt de Satan, ou encore la marionnette, le meilleur défenseur de l'oligarchie du gouvernement caché, style groupe Bilderberg, et je considère qu'il est criminel de répandre de telles rumeurs et il faut se demander, face à ces constructions quels intérêts elles servent.

C'est difficile à voir car on ne voit pas facilement qui a intérêt à l'instauration du chaos comme tel. Tout esprit pondéré doit certainement réaliser qu'en allant en ce sens il doit finir par scier la branche sur laquelle il est assis. Tous ces ultra-riches du groupe Bilderberg, je veux bien croire qu'ils exercent une énorme influence occulte et que le nouveau président ne peut ignorer leur volonté, pour autant qu'elle soit constituée en parti cohérent, ce qui n'est pas évident. Un club social qui joue les conspirateur n'est pas un groupe structuré avec un programme d'actions bien établi. Il y a forcément concurrence et divergences, voire contradictions dans leurs intérêts affrontés et la bonne entente au moment du cocktail ne sera pas la même que l'atmosphère entre la poire et le fromage.

À moins d'un grand dévoilement, avec preuves irréfutables de ces grands complots nous considérons qu'il est criminel d'éparpiller les forces et de semer confusion et incertitude parce que l'heure est grave, le sentiment d'urgence devrait habiter toutes les poitrines. Selon la trajectoire actuelle et tous nos faits et gestes, la surface de la planète est en train de devenir de plus en plus inhospitalière à la vie telle que nous la connaissons.

Nous enclenchons bientôt, peut-être est-ce déjà fait, des boucles de rétroaction positive : une accélération, qui nous fera passer des seuils au-delà duquel nous perdons toute possibilité de contrôle sur le climat qui part à l'épouvante dans un régime chaotique.

La préoccupation environnementale est actuellement et pour longtemps la plus grande, pose le défi le plus intense auquel aura eu affaire l'humanité, désormais en péril.

Alors, oui, sans doute que l'événement du 9/11 n'est pas ce qu'il paraît : tout probablement que cette catastrophe aura été orchestrée pour frapper les esprits et créer l'atmosphère pour asseoir un régime illégitime jouant sur la peur pour rogner les libertés. Nous croyons que sera connue plus largement bientôt la découverte de nanothermites dans les fouilles de "ground zero", indiquant une main cachée comme véritable responsable de l'effondrement des tours jumelles.

Mais cela n'est plus que de médiocre importance en regard des problèmes réels qui confrontent la survie de l'humanité dans son ensemble et maintenant que l'on y revient dans un esprit de meilleure collaboration, cela laisse dans l'ombre les prétextes dont devait s'autoriser le soubresaut d'un empire moribond.

vendredi 17 avril 2009

Holà!

Obama au Mexique félicite monsieur l'autre président pour les efforts consentis dans la lutte aux narco-trafiquants qui construisent des empires de part et d'autres des frontières en manipulant les vices des gens dits ordinaires et qui chutent, ce qui dégrade et nécrose en masse de grands pans du tissus dit social.

Mais faudra-t-il parler de la pénurie en différents métaux. Par exemple, il reste 12 ans d'exploitation du métal argent. 16 ans de zinc et d'or, moins au Canada. 22 ans de plomb, ce vil métal... (batteries, munitions, etc...). Dans les Rapports de ressources naturelles du Canada les manques sont constatés mais aucune alerte, aucune solution n'est proposée. Là on n'aura pas le choix de prendre ou non le virage de la récupération.

lundi 13 avril 2009

Disparition du blocus contre Cuba ?

Les présidents démocrates semblent successivement moins convaincus de l'importance de maintenir un haut niveau de sanctions contre Cuba que la suite des présidents républicains. Obama ne fait pas exception à cette règle. Il a décidé d'assouplir les restrictions et je cite ici le texte pris sur le site du journal français Le Monde :


"Le président Obama a ordonné une série de mesures en direction du peuple cubain, afin de soutenir leur souhait de jouir de droits fondamentaux et de déterminer librement l'avenir de leur pays", a dit le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs. Les Américains d'origine cubaine pourront ainsi voyager à Cuba et envoyer de l'argent à leurs proches restés sur l'île, sans limitation. Ces nouvelles règles, qui ne nécessitent pas l'accord du Congrès, concerneraient près de 1,5 million d'Américains dont un membre de la famille vit à Cuba.

Les Etats-Unis imposent depuis 1962 un embargo à Cuba, sauf pour les produits alimentaires et pharmaceutiques. Cet embargo est régulièrement dénoncé par les Nations unies. Les Américains d'origine cubaine ont pu se rendre librement à Cuba pendant une courte période de cinq ans, lorsque le président démocrate Jimmy Carter avait refusé en septembre 1977 de renouveler les restrictions imposées à l'île, rétablies ensuite par son successeur, Ronald Reagan, en avril 1982.

Un scénario qui s'était reproduit avec les présidents Bill Clinton et George W. Bush, qui ont respectivement allégé puis renforcé les sanctions contre l'île. Il restera cependant interdit d'envoyer de l'argent à des membres du régime castriste ou de l'armée, selon un responsable de la Maison Blanche.

Le Congrès avait voté début mars un allégement des restrictions sur les voyages à Cuba pour les Américains d'origine cubaine, leur permettant de s'y rendre une fois par an, au lieu d'une fois tous les trois ans et de dépenser chaque jour jusqu'à 179 dollars, contre 50 dollars précédemment. L'annonce de ces nouvelles règles intervient à quelques jours du sommet des Amériques, les 17 et 18 avril à Trinité-et-Tobago, organisé en l'absence de La Havane, qui n'a pas été invité."

C'est ainsi que se poursuit la redéfinition de la politique étrangère américaine qui devrait leur permettre de trouver de nouveaux alliés. Il n'est pas utile ni nécessaire, en effet, de continuer à s'aliéner de plus en plus de pays d'Amérique du Sud par une politique économique et une diplomatie tendue. Chavez, pas plus que les autres ne sont fatalement hostiles aux Américains, si ceux-ci recommencent à faire cause commune avec les intérêts sud-américains. En fait, les États-Unis ont besoin de retrouver un plus grand nombre d'alliés qui sauront les soutenir dans les défis et/ou confrontations à venir.

mardi 7 avril 2009

Obama écrivain !

Je suis présentement à lire l'autobiographie de Barack Obama Dreams from My Father dans la version originale anglaise de 1995, ceci malgré une plus grande difficulté pour moi de cette lecture en anglais, afin de mieux apprécier si possible le talent de cette intelligence exprimant par l'écrit la qualité de sa vision. Pour comprendre les qualités et les valeurs, la détermination qui lui a permis de gravir les échelons sans s'aliéner de la base. Ici, il faut parler de la profonde compréhension qu'il a développée des problèmes concrets et quotidiens non seulement des noirs américains mais de tout un chacun se débattant dans la vie de tous les jours dans les difficultés et la confusion de notre monde moderne. Il doit cette profonde compréhension à son expérience de travailleur social à Chicago qui remonte aux années 1980.

Il ne faut pas croire que le cheminement du nouveau président fut un chemin de roses. Il est passé des ténèbres à la lumière, lui aussi, progressivement et par un long et difficile travail de métamorphose lorsqu'il s'efforçait de tirer les leçons des pénibles expériences de la vie. Il n'a pas non plus toujours été un saint, et même si l'on ne voit aucune trace de graves vices, le jeune Barack est passé par des périodes de confusion et de découragement, avant d'acquérir l'impression de connaître sa voie et de reconstruire sa personnalité avec plus de discipline.

J'en veux pour preuve un exemple que je retiens de sa prose à un moment où il s'interroge sur les situations glauques et les attitudes de fuite qu'il a un moment adoptées. Page 96 Three Rivers Press, New York 1995, 2004.

"Billie (--Holliday, sur disque--) had stopped singing. The silence felt oppressive, and I suddently felt very sober. I rose from the couch, flipped the record, drank what was left in my glass, poured myeself another. Upstairs, I could hear someone flushing a toilet, walking accross a room. Another insomiac, probably, listening to his life thick away. That was the problem with booze and drugs, wasn't it? At some point they couldn't stop that ticking sound of certain emptiness. And that, I suppose, is what I'd been trying to tell my mother that day: that her faith in justice and rationality was misplaced, that we couldn't overcome after all, that all the education and good intentions in the woerld couldn't help plug up the holes in the universe or give you the power to change its blind, mindless course."

Ce jeune homme, seul, méditant sur la musique, buvant un quelconque alcool, est en train de se sortir du narcissisme inconséquent qui "always think its about you" et se maintient dans l'auto-indulgence, les excuses et le déplorable apitoiement sur soi, dans l'inconscience des drames et difficultés beaucoup plus sérieuses souvent vécues par d'autres.

Je vous laisse sur cette impression pour le moment mais je me réserve la possibilité d'étoffer le commentaire et ma réflexion. Ce blog est un "work in progress" parce que je peux toujours modifier, amplifier, changer les messages inscrits à toute date.

Ph. Ph.

dimanche 5 avril 2009

Enfin le plan Vert : assez ambitieux ?!

Aux dernières nouvelles, le plan de l'administration Obama pour s'attaquer aux plus urgents problèmes environnementaux se précise...

L'heure est grave et l'air est troublé, tout autant que l'ère qui est, pourrait-on dire, chaotique ou grosse de toutes sortes de dangers : en tout cas, la situation est loin d'être claire...

Mais ce qui est certain c'est que le danger environnemental associé aux changements climatiques provoqués par l'homme va être croissant dans les prochaines années et deviendra la souci de toutes les personnes, de tous les membres de cette étrange espèce que l'on nomme, entre nous, l'humanité.

Moins vite se mettra en place une véritable collaboration internationale, plus on aura des guerres sans nom pour s'accaparer des dernières ressources disponibles. Il faut déjà voir, par exemple, le conflit israélo-palestinien dans le contexte plus large d'une guerre de l'eau entre un colonisateur de type occidental high-tech et un peuple démuni s'accrochant à ses pierres comme à ses derniers espoirs. Personne ne veut céder un pouce de terrain mais le déséquilibre des forces est immédiat : énorme en faveur de "Tsahal" (cela me fait toujours grincer des dents quand je me crois obligé d'employer ce nom que cette armée de sans-cœurs se donne à elle-même, comme s'il s'agissait d'une sorte de héros romantique) ; mais il n'en demeure pas moins que le peuple, tout un peuple, appuyé par l'Islam aura toujours l'avantage sur la durée. Plus l'injustice est grave, plus le temps de la domination sera court.

J'ai lu le livre de Gwynne Dyer, Climate wars et je peux vous dire que c'est terrifiant. Les scénarii sont situés dans une sorte de gradation en termes de gravité, mais semblent, dans le confort inconscient dans lequel encore nous nous blottissons, tous plus apocalyptiques les uns que les autres. Les arguments sont solides, le livre dans son ensemble vachement bien informé. C'est pourquoi je pense que certains de ces scénarii, et pas les plus bénins malheureusement, seront incontournables... si... Si !?

Si nous ne faisons rien. Il faut, d'abord, éviter de déclencher un processus d'accélération d'émission du méthane par fonte accélérée du pergélisol : cela produirait un effet d'emballement où la hausse des températures serait globalement et totalement hors de contrôle. Si cela se produit, une chose est certaine : en 2050 cela sera l'enfer sur Terre, pour nos enfants survivants et tous nos descendants.

Alors, aussitôt que j'en saurai un peu plus, que j'aurai eu l'occasion de mieux l'étudier, je vais rendre-compte de ce plan Vert de l'administration Obama, parce que lorsque l'on parle de "l'espoir maintenant", c'est très beaucoup là, sur cette question que cela se joue.

vendredi 3 avril 2009

L'OTAN maintenant

L'Occident resserre ses alliances. La France rejoint la défense intégrée surtout pour renforcer sa position au sein de l'Union Européenne et augmenter le poids de ses propositions dans les discussions sur les affaires internationales. Pas pour diminuer son indépendance, comme auraient pu le croire les anciens gaullistes. C'est prendre acte du fait que dans un monde de croissantes interdépendances, la seule façon d'accroître son prestige et son leadership est de prendre des initiatives responsables et perçues comme amélioration de la coopération au sein de l'alliance.

Par exemple, la Turquie est membre important de l'OTAN puisqu'elle compte le second contingent en importance, plus de 500,000 soldats rapidement mobilisables. De plus elle frappe à la porte de l'Union Européenne et la France, parmi d'autres, s'oppose à son entrée. Les États-Unis ne peuvent qu'appuyer la démarche de leur allié turc car en fait, cela n'est pas de leurs affaires. Les Européens sont libres de faire entrer dans leur communauté qui ils veulent et poser les conditions qu'ils jugent indispensables aux candidatures, présentes ou éventuelles.

La Turquie a un moment fait mine de s'opposer au choix du prochain secrétaire général de L'OTAN en la personne du premier ministre danois Rasmussen, pour fins de politique intérieure, probablement, mais le prétexte invoqué paraissait un peu mince, avec le recul cependant, puisque les caricatures publiées dans un journal danois moquant le prophète Mahomet avaient soulevé une colère qui a fait vaciller un moment la liberté d'expression dans la presse... internationale... Cela fait aussi réfléchir.

La Russie, vaguement invitée à se joindre à l'alliance a préféré la position superbe de grande puissance : "Une grande puissance, dit-elle par la voix de ses dirigeants, ne rejoint pas une alliance, elle crée une alliance autour d'elle". Les Russes ont mal digéré l'envie, les velléités montrées par quelques-uns de leurs voisins, dont la Géorgie et L'Ukraine de rejoindre l'alliance atlantique. Il faut donc s'attendre au retour de l'expansionnisme de l'empire russe.

Dans ce contexte de redistribution des cartes, le président Obama semble frôler l'incohérence lorsque d'un côté il prétend chercher à débarrasser la terre entière de toute arme nucléaire et que de l'autre il maintien sa détermination à poursuivre le projet de son prédécesseur d'un bouclier anti-missile européen, dirigé notamment contre la menace iranienne. La Pologne et la République Tchèque ont accepté, en effet, de recevoir les équipements nécessaires sur leur territoire, au grand dam des Russes ! Encore eux...

La cohérence ici est de l'ordre de la distinction entre l'articulation d'une tactique à la stratégie d'ensemble qui se veut être plus généreuse. Le moyen pour y parvenir étant un chemin escarpé et ardu. Ainsi le président Obama ne pourra être targué de rêverie et passer pour un dangereux idéaliste.

Mais c'est aussi le moment que le président Obama choisit pour annoncer ses coupures dans le big budget militaire. C'est là où il commence à marcher sur de gros orteils. J'élaborerai là-dessus bientôt, j'espère, quand on en saura plus...

jeudi 2 avril 2009

G-20

Les grands commis responsables du volet politique du capitalisme mondialisé ont fait leur travail : le Capital se débat et il choisit la voie de la réforme. Pour survivre.

D'abord il faut dire qu'une réunion du groupe de nations dit du G-20 est déjà en soi une bonne nouvelle. Longtemps on n'a eu droit qu'au G-7, en questionnant même la légitimité de la participation du Canada, la plus petite des économies les plus avancées au monde, souvent perçu comme simple appendice des États-Unis.

Puis quand la Russie, amputée de son empire, se relevait de la crise et du chaos économique dans lequel elle était tombée suite à la chute de l'URSS en 1989 et la curée déprédative de la nouvelle oligarchie et quelques mafia, prétendait rejoindre à nouveau le rang des grandes puissances, nous avons eu le G-8.

Le G-20, donc, intègre tout un paquet d'autres pays pas seulement européens (l'Espagne s'ajoute) ou occidentalisés, comme le Japon, dont les principales économies émergentes aux vastes marchés, dont bien sûr la Chine, l'Inde et le Brésil et qui ensemble pèsent très lourd dans les parts prises au produit mondial total.

Que tous ces gens puissent discuter et faire valoir leur intérêts, au total fortement divergents, est un garant pour une meilleure chance d'atteindre à une sorte d'équilibre ou de justice dans l'organisation des échanges internationaux, prélude, faut-il l'espérer, à un partage plus équitable des richesses et autres avantages.

Puis quand il faudra discuter plus avant, dans l'urgence de cette crise encore plus fondamentale que la crise économique, et c'est bien la crise écologique résultant des menaces accumulées au-dessus de nos tête par le changement climatique en cours, il faudra qu'une meilleure compréhension de la situation particulière de chacun des participants à ce forum des nations précède la négociation de la contribution qui sera attendue, voir exigée de chacun.

Il semblerait que le résultat des négociations marque une sorte de compromis, match nul entre les deux leaders d'opinion que sont la France et les USA qui avaient des priorités divergentes. Il y aura réglementation accrue des marchés et chasse aux abris fiscaux comme le voulait la France, et du bout des lèvres les autres États se sont engagés à intervenir et dépenser plus dans les mesures prétendument efficaces pour sortir les économies de la crise mondiale.

Maintenant il faut admettre que cette crise a été déclenchée par les excès prolongés de l'économie américaine au développement malsain, exagérée par l'absence de réglementation favorisant à outrance les fonds spéculatifs, pimentée encore par les outrances de la politique internationale de l'ère Bush II. Il est légitime que dans la foulée de cette suite ininterrompue de graves erreurs, les États-Unis perdent beaucoup de leur influence et ne peuvent plus se poser en "leaders du monde libre" comme jadis, en l'ère Kennedy, mettons, ou encore naguère en l'ère Clinton.

Ce n'est que le talent et le charisme du président Obama qui peut encore un moment cacher ce fait : l'empire américain est ébranlé sur ses bases puisque c'est le rôle exagéré du dollar comme monnaie de change internationale qui est fortement remis en question, d'abord par la Chine, principal créancier de la dette américaine, puis par tous les autres qui en ont soupé du "problem" que représente "our currency" (cf. plus bas, la déclaration de Paul Volker).

Puis les mesures pratiquement aveugles de gonflement du crédit sont critiquables si elles n'équivalent qu'à donner les consommations gratuites à des alcooliques en espérant qu'ils cesseront de boire leur éthylisme jusqu'à la lie. Il faut bien admettre, comme le dit Jacques Attali sur son blog, que tout ce que l'on a trouvé jusqu'à maintenant c'est "qu’on emploie pour résoudre la crise les mêmes armes que celles qui l’ont créée." Et encore : "Tout se passe comme si les alcooliques anonymes, tout heureux de leurs bonnes résolutions, avaient décidé, au sortir de leur réunion, de prendre un dernier verre. Pour la route." Et vlan dans les dents!

Mais dans les dents de qui ? Par les mesures étatiques de relance c'est le public en fait qui se tire dans les pieds en gonflant démesurément la dette publique, qui est reportée aux générations futures qui auront déjà bien des problèmes sur les bras avec ce que nous leur laissons comme gâchis à réparer. Tout cela sans aucune réflexion en profondeur sur les tenants et aboutissants de la crise, tout cela sans aucun plan crédible de réforme du système.

Si l'on ne change pas la manière de prêter de l'argent et pour quoi faire, il se passe exactement le pire, c'est-à-dire "more of the same thing", c'est-à-dire que les banquiers et groupes financiers vont se servir de ces nouveaux leviers pour recommencer et continuer à spéculer dans l'idée du gambler qui est celle de "se refaire". Ainsi que pour continuer à se payer des primes énormes et bonus de congratulation des dinosaures qui n'ont encore rien compris et qui provoquent la colère légitime, malheureusement impuissante, on dirait, des citoyens dits ordinaires, par l'importance de leur fortune personnelle sans doute.

Dans ce contexte d'un bordel légué par le vacillant leadership américain, l'Europe se retrouve, à une nouvelle croisée des chemins en face de son destin, qui est d'assumer sa nouvelle position d'importance dans le système des rapports de forces stratégiques. La maturité implique d'assumer son indépendance et de définir sa propre politique. La France a pris acte de ce fait en se réimpliquant, paradoxalement en apparence, plus directement dans l'OTAN.

mercredi 1 avril 2009

Le Capital... et après !

Très souvent l'histoire avance par le mauvais côté. Puis cela devient une question de survie, plus urgente donc, et les gens se mobilisent pour faire avancer l'autre pied de ce vaste organisme qui serait l'humanité si tant est que celui-ci doive ou puisse encore continuer à se tenir debout. Dans le cas de la dite mondialisation qui s'achève --l'anglais parle de "globalisation", ce qui est à la fois moins surchargé de sens et plus pervers, parce que cela semble une simple extension d'un processus naturel-- nous avons affaire à une coalition de gros intérêts commerciaux qui se voyaient en position de dominer complètement les marchés pourvu que leur lobbying auprès des décideurs leur permettait de faire sauter tous les mécanismes légaux de protection et les réglementations dans les marchés locaux, de manière à laisser le champ tout à fait libre à leur invasion. Invasion de capitaux, invasion par les produits et ainsi de suite, jusqu'à l'invasion culturelle et linguistique et les pressions pour le biais politique nécessaire au soutien actif de cette sorte de recolonisation nouveau genre.

Recolonisation non plus, un peu partout, par une nation étrangère, mais recolonisation en quelque sorte transnationale ou plutôt métanationale. En fait, c'est le capital lui-même, ce procès sans sujet à l'âme de machine à broyer de l'humain, qui s'organise en cette pointe la plus "avancée", c'est-à-dire prédatrice, la plus agressive, sanguinaire et immorale (en fait amorale : les évaluations humaines et valorisations ne l'intéressent guère et les quelques rares personnages au sang glacial qui agissent ce type de conscience ne manifestent que profond mépris pour "tout ce qui est humain"), pour étendre les mailles de son filet en un réseau qui enserre le monde, c'est-à-dire toutes les régions et potentiellement la Terre entière.

Enfin le système capitaliste laisse voir toute sa négativité, qui pouvait passer encore inaperçue tant qu'il y avait des ennemis à vaincre et des espaces ou de nouveaux marchés à conquérir. Tout ce qui fait mal, tout ce qui pollue, tout ce qui est impropre à la vie s'accumule sans recours et sans ressort dans l'environnement. Et nous en sommes au point où il devient évident, en tout cas pour ceux qui ne se servent pas de leur cerveau principalement pour ne pas voir, qu'il faut faire quelque chose à ce sujet.

Something has to be done about that : and this is us, the people, that are going to suffer the most, that are prompted to impulse initiative and pressure to the powers to act. "Us" : les peuples de la terre. Pas seulement les moins privilégiés de l'Empire américain. Pas les United States de la barbarie ! Ce n'est pas nous, ça.

La crise de ce système qui se croyait au-dessus de toute défaillance a au moins ceci de bon qu'il force de plus en plus de gens à se rendre compte que l'on ne peut pas continuer comme ça : à confier les clefs du destin de la planète à une bande de profiteurs qui ne sont même pas capable de gérer correctement leur agression et qui ne peuvent dans leur extrême cupidité (extrême surévaluation d'eux-même --"parce que je le vaux bien!") s'empêcher de tuer la poule aux œufs d'or !

Les talents, la créativité, les savoirs et le savoir-faire, c'est nous qui l'avons : le peuple, la communauté, la collectivité, la société. Nommez-nous comme vous voulez. Quand on aura réglé quelques problèmes plus concret, on reviendra sur les questions de vocabulaire. Il n'est plus tolérable que tous les profits soient appropriés par des intérêts privés et les pertes, coûts sociaux et humains, soient assumés publiquement. Cette crise est en train de faire la preuve que la système capitaliste ne se réforme pas, qu'il n'est pas rentable ni socialement ni à long terme, qu'il est un parasite qui gangrène l'humanité et que celle-ci doit maintenant trouver une manière de s'en débarrasser, en gardant ses côtés positifs sûrement, en faisant un pas donc de l'autre pied pour le dépasser.

Dans l'intervalle, bonne chance ! Live long and prosper.

Ph. Ph.

lundi 23 mars 2009

Des risques ! ... pour qui ? Mille milliards de sabords!? NON, mille milliards de dollars!!

La valse des milliards se poursuit : ceux qui sont perdus, ceux qui ne sont pas gagnés...

L'administration Obama semble être prête à sauver le système coûte que coûte.

Le secrétaire au Trésor, M. Geithner a annoncé aujourd'hui un plan pouvant aller --selon l'estimé du moment! car nul doute que la facture globale pourrait encore gonfler!-- jusqu'à 1000 milliards de U$ pour sauver le système financier, et pour repartir le crédit, il va mettre en place deux mécanismes pour s'occuper des mauvaises créances et pour décontaminer les papiers toxiques, les fameux papiers commerciaux adossés à des actifs éventuellement vendables...

Il faut encore espérer que ces grands garçons savent ce qu'ils font, parce que le risque est grand de creuser un trou énorme dans les finances publiques sans vraiment, au bout du compte, régler le problème. «Il n'y a aucun doute sur le fait que l'État prend des risques. On ne peut pas résoudre une crise financière sans que l'État assume des risques», a reconnu M. Geithner à la presse. Et il faut comprendre que c'est une proposition faite au secteur des investisseurs privés de partage de risques, en quelque sorte, puisque pour chaque dollar que mettra l'État sera exigée (selon quel mécanisme?) une exacte contrepartie de fonds privés. À mon avis, l'État risque surtout de se retrouver avec le gros de la facture. Faisant ainsi la preuve, par l'absurde, qu'il y a longtemps déjà que le système capitaliste n'est pas rentable.

Pour le moment je demande seulement sur quelle analyse s'appuie un tel plan de relance ? Si l'objectif est seulement, à court terme, de restaurer la confiance dans les marchés, cela peut marcher, comme on l'a vu aujourd'hui... un moment. Mais est-ce que le problème qui donne lieu à la crise financière et maintenant économique mondiale en est vraiment seulement un de confiance ?

La confiance est un effet, il faudrait voir quelles sont les vraies causes. Il y a des vices structurels dans ce système qui pompe la richesse produite et l'accumule dans de trop rares mains. Cela va au-delà d'un simple manque de réglementations. Le capitalisme délirant a cru, dans l'exubérance irrationnelle des marchés (dixit Greenspan en 2003), s'émanciper définitivement, encore une fois, du cycle périodique des crises classiques de surproduction.

Mais l'ingéniosité dans la comptabilité créative et dans l'invention de produits dérivés de plus en plus complexes, incompréhensibles et "magiques", du moins virtuellement, n'a pu que retarder la crise et prolonger artificiellement le défunt cycle de croissance. L'énergie négative, du poids cumulé des mauvaises créances dans la surenchère de consommation au-delà du pouvoir d'achat réel, a continué de s'amasser et la chute n'en a été que plus brutale.

Cette fois-ci le trou est creusé plus profond que lors des précédentes crises et la comparaison avec la grande dépression des années 1930 s'avère de plus en plus justifiée. Ce n'est qu'une conscience obscure de ce fait qui conduit l'État à assumer de nouveaux risques.

C'est cela la grande stratégie de survie du capitalisme : achever le faire la démonstration que c'est un système parasite qui continuera encore à privatiser des profits, sans s'émouvoir de la montée concomitante des pertes publiques !?

L'État n'ose pas jeter de l'huile sur le feu de la lutte des classes. Mais il faudra bien constater que le pire ennemi du capitalisme est son injustice foncière dans la répartition des richesses. Il est vécu dans la disparité des revenus, la paupérisation croissante de larges masses de la population, partout dans le monde.

Quand on dit : L'État assume de nouveaux risques, en fait, que dit-on et qui assumera, finalement, ces risques ? N'est-ce pas la masse du peuple, tous ces gens comme vous et moi, qui sommes poursuivis et jusque dans nos suivantes générations !?

Et tout cela, le risque d'écrasement dans l'impuissance de tous pour un long futur, simplement pour venir à la rescousse de porcs capitalistes sans aucune conscience autre que leur avidité sans limite et leur prétention tout à fait naïve à mériter des traitements stratosphériques, des privilèges pharaonesques. Mais "parce que je le vaux bien...", fait-on dire, dans la publicité à Claudia Schiffer et autres mannequins dit "top models".

Mais nous ne pouvons plus, à l'heure des catastrophes approchantes, nous payer vos top models --entre nous pas mal moins séduisants-- de la finance jet set !

Monsieur le président Barack Obama s'avance encore plus loin dans son entreprise de sauvetage du passé, mais il risque de perdre l'énergie novatrice et le support nécessaire pour mettre en oeuvre des solutions pour le XXIe siècle.

Déjà au troisième mois de l'ère Obama, je constate que l'espoir commence à battre de l'aile. Au moins avons-nous l'occasion de poser de bonnes questions. Mais il faudrait bien un jour commencer à trouver les réponses !

Bonne chance à tous.

Ph. Ph.