vendredi 1 mai 2009

Obama éducateur

L'impression que je garde après avoir vu le discours hier soir, retransmis à la télé (par CBC en direct) est d'abord que le "show" est bien monté. Les questions préparées d'avance, soumises à l'approbation et choisie par Obama et son équipe. Personne n'est dupe dans la salle : le président Obama s'adresse d'abord aux téléspectateurs et à travers eux, il espère, à l'ensemble de ses supporters, surtout, pour les mobiliser, et aussi à ses détracteurs dans l'espoir de quelque peu les amadouer.

Alors, non seulement nous avons le discours d'un politicien brillant, probablement le meilleur orateur que j'aie jamais vu (dans ma longue vie), mais nous avons la démonstration d'un grand éducateur, qui veut prêcher par l'exemple, qui se montre cohérent avec ses précédents engagements et conséquent avec les principes qu'il s'est fixé depuis les débuts de son implication dans l'organisation des banlieues pauvres.

Ce gars-là ne s'abaisse pas à mentir. On le sent, cela se voit et cela s'entend ! Quelle différence déjà avec tous ces politiciens dont les plus récents sur la scène états-unienne n'ont été que les pires ! Mais cet homme veut que l'on comprenne sa démarche, que l'on mesure bien les difficultés de sa tâche, pas pour le plaindre ou en tirer une sorte d'avantage. Non, parce qu'il a besoin de la patience et de la collaboration --de plus en plus active d'ailleurs-- de ceux qui souffrent le plus de la situation actuelle. Il leur fait comprendre que sans leur soutien il ne sera pas en mesure d'imposer les solutions qu'il préconise aux différents problèmes qui se pressent à l'agenda.

Il fait le pari de la transparence et de la générosité des valeurs humanistes qu'il préconise comme faisant le vrai fond de l'Amérique : l'idéal Américain qui alimente, aussi, finalement, le rêve américain qui avait pris tellement de plomb dans l'aile depuis les trente dernières années.

Je prends l'exemple de la question sur la torture. Oui, il a signé une directive interdisant de poursuivre toute forme de torture dans les interrogatoires, même si cela ne devait pas permettre d'obtenir certaines informations importantes qui auraient pu même sauver des vies --c'est toujours l'argument extrême qu'invoquent les extrémistes-- parce que, dit-il, cela serait s'abaisser et s'avilir que d'utiliser les mêmes tactiques et de recourir aux mêmes abus que nous dénonçons chez les dictateurs et ennemis du monde libre.

Au-delà du calcul immédiatement utilitariste, il considère qu'à long terme c'est plus rentable de maintenir un haut standard moral, que cela va finir par attirer plus se sympathies que de simplement se comporter en belligérant prêt à recourir à tous les moyens pour vaincre. Cela n'est pas ainsi qu'il voit la puissance de l'Amérique. C'est courageux mais certains diront naïf.

Mais c'est philosophiquement vrai et il me semble que cela témoigne d'une pensée plus haute, d'une stratégie plus englobante et qui devrait gagner, aussi, par la force de l'exemple à imposer ces valeurs, à moins que l'horrible destin de la terre soit de voir la victoire des forces des ténèbres. Voilà ce que je n'hésite pas à nommer les nouvelles lumières que nous propose le président Obama.

2 commentaires:

  1. ¿pensseur et poete marginal?
    Maybe we are a lot around the world. A kiss from Spain
    Ana

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  2. True, there is a great number of thinkers and marginal poets, but so few that take the steps to express and communicate the content of their insights or inventions.

    Those steps are often difficult, the situation, if not hopeless, is often constraint near some limits.

    We need to make room, some elbow room to put in order the speech and expression of each original voices of us.

    Reflections, thinking, expression, linking those requires discipline.

    A smile from Quebec.

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La puissance des efforts de communication est amplifiée par la mutualité dialogique, ombre réelle de la réciprocité humaine entre interlocuteurs.