vendredi 3 avril 2009

L'OTAN maintenant

L'Occident resserre ses alliances. La France rejoint la défense intégrée surtout pour renforcer sa position au sein de l'Union Européenne et augmenter le poids de ses propositions dans les discussions sur les affaires internationales. Pas pour diminuer son indépendance, comme auraient pu le croire les anciens gaullistes. C'est prendre acte du fait que dans un monde de croissantes interdépendances, la seule façon d'accroître son prestige et son leadership est de prendre des initiatives responsables et perçues comme amélioration de la coopération au sein de l'alliance.

Par exemple, la Turquie est membre important de l'OTAN puisqu'elle compte le second contingent en importance, plus de 500,000 soldats rapidement mobilisables. De plus elle frappe à la porte de l'Union Européenne et la France, parmi d'autres, s'oppose à son entrée. Les États-Unis ne peuvent qu'appuyer la démarche de leur allié turc car en fait, cela n'est pas de leurs affaires. Les Européens sont libres de faire entrer dans leur communauté qui ils veulent et poser les conditions qu'ils jugent indispensables aux candidatures, présentes ou éventuelles.

La Turquie a un moment fait mine de s'opposer au choix du prochain secrétaire général de L'OTAN en la personne du premier ministre danois Rasmussen, pour fins de politique intérieure, probablement, mais le prétexte invoqué paraissait un peu mince, avec le recul cependant, puisque les caricatures publiées dans un journal danois moquant le prophète Mahomet avaient soulevé une colère qui a fait vaciller un moment la liberté d'expression dans la presse... internationale... Cela fait aussi réfléchir.

La Russie, vaguement invitée à se joindre à l'alliance a préféré la position superbe de grande puissance : "Une grande puissance, dit-elle par la voix de ses dirigeants, ne rejoint pas une alliance, elle crée une alliance autour d'elle". Les Russes ont mal digéré l'envie, les velléités montrées par quelques-uns de leurs voisins, dont la Géorgie et L'Ukraine de rejoindre l'alliance atlantique. Il faut donc s'attendre au retour de l'expansionnisme de l'empire russe.

Dans ce contexte de redistribution des cartes, le président Obama semble frôler l'incohérence lorsque d'un côté il prétend chercher à débarrasser la terre entière de toute arme nucléaire et que de l'autre il maintien sa détermination à poursuivre le projet de son prédécesseur d'un bouclier anti-missile européen, dirigé notamment contre la menace iranienne. La Pologne et la République Tchèque ont accepté, en effet, de recevoir les équipements nécessaires sur leur territoire, au grand dam des Russes ! Encore eux...

La cohérence ici est de l'ordre de la distinction entre l'articulation d'une tactique à la stratégie d'ensemble qui se veut être plus généreuse. Le moyen pour y parvenir étant un chemin escarpé et ardu. Ainsi le président Obama ne pourra être targué de rêverie et passer pour un dangereux idéaliste.

Mais c'est aussi le moment que le président Obama choisit pour annoncer ses coupures dans le big budget militaire. C'est là où il commence à marcher sur de gros orteils. J'élaborerai là-dessus bientôt, j'espère, quand on en saura plus...

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