lundi 11 mai 2009

une reprise fallacieuse

Il semble que la compréhension des problèmes économiques ne soit pas le point fort de l'équipe présidentielle Obama. Celui-ci s'est entouré de conseillers de premier plan dans la théorie économique encore actuellement dominante mais qui est précisément mise en faillite intellectuelle par la crise présente dont la profondeur ébranle les fondements du système capitaliste, que l'on accepte ou non de le reconnaître. C'est alors que nous avons droit, par ce faramineux plan dit de relance, mais qui est en fait le sauvetage par des fonds publics, gagés sur un avenir incertain de générations éprouvées ou chétives, d'intérêts privés et prédateurs, à toujours et encore "more of the same thing"... ad nauseam.

Les pertes dans le secteurs financiers sont abyssales, c'est pourquoi il n'est pas certain que même l'impression gigantesque ("quantitative ease") de nouvelle monnaie pour gonfler la masse monétaire conduise, à court terme en tout cas, à une hyperinflation qu'attendent plusieurs économistes : tout simplement parce que toute cette masse de nouvelle monnaie tombe littéralement dans le trou creusé par les pertes et ne se retrouve pas vraiment en circulation, sous la forme de nouveaux prêts par exemple, ce qui serait nécessaire pour relancer d'abord l'investissement et ensuite la consommation intérieure.

C'est pourquoi aussi cette crise va être longue, plus longue que ne le croient la plupart des "spécialistes", et que la reprise sera lente, laborieuse et devra emprunter des chemins inédits. Car la chance qui reste est que l'administration obamienne manifeste assez de dynamisme et de créativité dans ladite nouvelle économie sociale et puisse créer assez d'emploi, entre autre par de vastes chantiers qui seront très utiles pour améliorer la situation sur le front de l'environnement, de la lutte à la pauvreté et la répartition plus généreuse des soins de santé, avec l'accent mis sur la prévention des problèmes liés au mode de vie qui provoquent l'explosion des coûts. C'est le volet social qui a meilleure chance de nous sortir de la crise et non le volet strictement financier, monde abstrait mais vampire et prédateur des énergies vivantes dans la population, et qui ne voit pas de raison de changer sa manière, qui est de se gorger du sang de ses victimes.

Mais Obama ne pourra pas nationaliser les banques par simple décret. Pédagogue, il va devoir montrer progressivement que par la force des choses, et la démonstration de son irresponsabilité, les services financiers devront être mis au pas et réduits, dans leur prétentions, à de plus justes proportions et qui est, finalement, de servir, en effet, le public.

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