vendredi 10 juillet 2009

Pertinence ou légitimité du G8?

L'ancienne manière est celle d'un club de nantis qui organise un environnement favorable à la meilleure rentabilité des investissements dans le cadre de leur compétition sur les marchés mondialisés. La nouvelle manière serait une responsabilisation de cette position privilégiée qui serait utilisée pour régler les problèmes systémiques qui affectent toute la planète, en passant par ses populations humaines où la famine a honteusement progressé, affectant maintenant plus d'un milliard d'êtres humains. C'était 800 millions en 2000 quand a été pris l'engagement envers un plan (réaliste?) pour éradiquer la pauvreté en 2015.

Nous arrivons à la croisée des chemins où l'échec devient patent de l'ancienne manière sans que l'inertie et les cyniques sillons creusés ne permettent une reconversion encore dans la voie responsable. On s'attendrait là à ce que justement le facteur de la "vision obamienne" d'une histoire possible, conduisant à une solidarité planétaire, puisse agir comme un facteur décisif, catalyseur de la nécessaire réforme. Voilà donc un autre test important pour l'administration du premier président de race noire et qui plus est d'ascendance africaine.

Il y a la reconnaissance de ce fait quand Obama admet que les problèmes économiques actuels ne seront pas réglés sans la participation et la prise en compte des intérêts de toutes les parties impliquées dans la situation globale et mondiale. Le premier ministre canadien Stephen Harper aussi faisait un bout du chemin quand il reconnaît que le problème de crédibilité se pose pour le G8, quand ses membres, par exemple, s'engagent à secourir l'Afrique en 2000 et ne livrent pas la moitié des sommes promises ensuite.

Le premier ministre canadien à raison de faire de la responsabilité et du respect de ses engagements le thème du sommet l'an prochain qui se tiendra au Canada, mais vraisemblablement pas sous la houlette du converti de la dernière heure, parce qu'il y aura probablement une élection générale à traverser avant cela. Le gouvernement Harper est surtout un boulet et dénoncé mondialement pour sa façon transparente de se traîner les pieds sur toutes les questions environnementales et en particulier sur la question cruciale actuellement de la lutte au réchauffement global.

Transparent parce qu'il représente en fait les intérêts rétrogrades de la faction pétrolière du grand capital. Il ne faut pas compter trop sur lui pour aborder le G8 de la nouvelle manière. Mais Obama, qui reconnaît le besoin de profondes réformes saura-t-il infléchir la situation en rompant avec l'immobilisme qui fait de ce forum des nantis un dinosaure : véritable fossile (à peine) vivant ?

BRIC, G20 ou G192 ? Pourquoi pas un forum économique mondial sur la question brûlante de la répartition des richesses et de la justice sociale ?

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