mercredi 29 avril 2009

Les 100 premiers jours

La mode à été lancée par F.D. Roosevelt. C'est le carré parfait dans système de numération à base décimale, cela fait un peu plus de trois mois et moins d'un tiers de la première année. Quelque chose comme une borne sur la route, favorable à un rapport d'étape.

Cela fait sens surtout dans une période de transition où des réformes importantes sont devenues absolument nécessaires, pour une présidence, donc, qui démarre "sur les chapeaux de roue" (pour utiliser encore une fois cette métaphore usée, cliché d'ailleurs contre-intuitif, et qui deviendra sous peu aussi démodé que tout ce monde de l'automobile), que d'observer la mise en place du nouveau programme, d'examiner, donc, les réalisations et les déclarations d'intention de la nouvelle administration.

Les cent premiers jours sont indicatifs de la détermination du nouveau président de s'attaquer aux problèmes qui le confrontent de tout côté. À ce titre, la grippe porcine n'est que "la cerise sur le sundae", et il est d'abord conseillé de ne pas paniquer. J'ai vu la conférence de presse retransmise de la Maison Blanche par CBC et je dois avouer que j'ai été, à nouveau, très favorablement impressionné. Il me semble qu'il faut être quelque part de mauvaise foi pour ne pas admettre que ce gars est brillant, articulé, précis, intelligent. Son charisme n'est pas sans substance, et sa cohérence persistante doit lui valoir le respect de tous ceux qui ne sont pas ennemis du peuple.

Alors, dans son discours il a fait un rapide tour d'horizon des réalisations et problèmes qui persistent. Il a parlé de la torture, qu'il ordonnait de faire cesser, à Guantanamo Bay et partout où de telles pratiques déshonorent les services, même secrets, américains. Les questions qui lui étaient posées avaient d'abord été préapprouvées, les réponses devant avoir valeur de démonstration.

Il y a eu une question sur le bilan qu'il faisait de son expérience du début de sa présidence, ses surprises et ses déceptions peut-être. Il s'est montre fier de ce qu'il a pu faire jusqu'à maintenant mais non satisfait. Il y a beaucoup encore à faire et les problèmes sont nombreux. Cela a été sa première surprise, après l'élection et avant même d'avoir pu entrer officiellement en fonction : les problèmes surgissaient de partout, dit-il et il a admis n'avoir pas vu venir la crise financière à laquelle, pourtant, il doit son élection, je crois.

Déceptions, peut-être pas mais de réaliser quand même que la position de président n'autorise pas tout, ses moyens d'action et liberté d'action sont limités et le président, tout chef de l'exécutif qu'il soit, n'est pas si puissant. Il doit tenir compte de tous les autres pouvoirs et forces déjà installés. Il a pris l'exemple de ne pouvoir dicter sa conduite à la racaille des financiers de Wall Street. C'est moi qui dit : racaille ! Selon où on se situe, en concret et en pensée, on n'a pas tous la même définition ni usage du mot racaille. Sarkhozy et moi ne sommes pas du même bord de ce point de vue-là.

Sur l'industrie de l'auto, il aimerait bien que cela roule, mais même Chrysler doit aller en faillite, parce que les mises de fonds sont toujours insuffisantes. L'inquiétude sur la sécurité se dirige ces jours-ci vers le Pakistan où le gouvernement semble chancelant devant la progression du pouvoir taliban. Il se plaint de la culture de l'immobilisme à Washington et aux obstructions partisanes.

Je suis content de voir le président garder le cap et inviter à la patience ceux qui ne comprennent pas ni n'approuvent les largesses consenties aux banques. La nationalisation, si elle doit venir, faisant de ce secteur une branche importante du service public, ne peut pas et ne doit pas apparaître comme une mesure intempestive. La démonstration doit être faite que c'est le système privé des capitaux qui est profondément vicié et qui se tire lui-même dans le pied, obligeant la profonde, sinon radicale réforme.

Ph.Ph.

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