lundi 27 juillet 2009

Six mois d'efforts : résultats incertains...

Après les six premiers mois de cette 44e présidence des États-Unis d'Amérique il serait intéressant de tenter de dresser un bilan des réalisations et obstacles, de la situation et des problèmes qui se profilent à l'horizon des consciences inquiètes.

Sur le plan intérieur, la scène politique est surtout marquée par le délai imposé par le Congrès aux discussions sur le plan de réforme du système de santé. Il faudra attendre en septembre pour tenter de conclure sur un vote positif.

Sur le plan international, le président Obama joue la carte de la collaboration rapprochée avec les dirigeants chinois, insistant sur la mutualité de leurs intérêts, sur bien des plans, économiquement et écologiquement complémentaires.

Il est possible que les deux géants ne se retrouvent pas sur une trajectoire de collision. Respect et craintes des deux côtés, conscience surtout des problèmes globaux qui affectent également les deux partenaires, et que leur collaboration énergique est vitale à la solution des problèmes du monde, instillent la sagesse et va infuser avec le thé la dose d'intelligence nécessaire à éviter les affrontements destructeurs.

Ce lundi à Washington, commençait une première rencontre, au plus haut niveau, du nouveau "Dialogue stratégique et économique Chine - États-Unis" et il semble que les deux parties sont unanimes à constater une ambiance favorable au développement d'une meilleure compréhension réciproque et de la coopération sur tous les plans.

Alors, bienvenue dans un monde de collaborations multilatérales? On peut encore le souhaiter quand des dirigeants articulés, intelligents et responsables, pensent aussi au bien-être des générations futures et ne laissent plus leurs décisions si importantes pour la suite du monde dépendre de positions idéologiques vétustes et rigides, pour la frime, de toute façon, quand le pragmatisme et l'esprit constructif sont au rendez-vous.

Je crois que le développement de ces discussions, qui se veulent partie d'un processus plus régulier, sont et seront toujours plus importantes pour l'avenir.

mardi 14 juillet 2009

Vive la France !

Michelle Obama voulait faire du shopping à Paris, c'était dimanche... Mais alors, les Galeries Lafayette étaient fermées. Shocking ! Le président Sarkhozy a dû appeler d'urgence pour faire ouvrir les fameuses galeries. Et madame la présidente a pu, en petite famille, faire tranquillement (trop tranquillement ?) son "shopping".

Alors le président Sarkhozy revient à la charge et demande au Parlement de faire amender cette loi sur le repos et fermetures des commerces le dimanche. Il a demandé s'il était normal que la première destination touristique de la planète de faire appel, téléphonique, au président pour permettre à un invité de marque, femme de l'autre président (le grand Autre?), de faire normalement acte de plaisir touristique et dépense, pas nécessairement somptueuse mais disons substantielle ?

Le parlement français amende aujourd'hui cette loi pour permettre une plus grande souplesse envers ceux qui voudraient travailler même le dimanche ! Moi je dis, tous les espoirs sont permis quand la délibération guidée par la raison ne néglige pas la figure emblématique de René Descartes. Beaucoup d'accommodements peuvent être raisonnables !

Et bonne fête aux Français !!!

vendredi 10 juillet 2009

Pertinence ou légitimité du G8?

L'ancienne manière est celle d'un club de nantis qui organise un environnement favorable à la meilleure rentabilité des investissements dans le cadre de leur compétition sur les marchés mondialisés. La nouvelle manière serait une responsabilisation de cette position privilégiée qui serait utilisée pour régler les problèmes systémiques qui affectent toute la planète, en passant par ses populations humaines où la famine a honteusement progressé, affectant maintenant plus d'un milliard d'êtres humains. C'était 800 millions en 2000 quand a été pris l'engagement envers un plan (réaliste?) pour éradiquer la pauvreté en 2015.

Nous arrivons à la croisée des chemins où l'échec devient patent de l'ancienne manière sans que l'inertie et les cyniques sillons creusés ne permettent une reconversion encore dans la voie responsable. On s'attendrait là à ce que justement le facteur de la "vision obamienne" d'une histoire possible, conduisant à une solidarité planétaire, puisse agir comme un facteur décisif, catalyseur de la nécessaire réforme. Voilà donc un autre test important pour l'administration du premier président de race noire et qui plus est d'ascendance africaine.

Il y a la reconnaissance de ce fait quand Obama admet que les problèmes économiques actuels ne seront pas réglés sans la participation et la prise en compte des intérêts de toutes les parties impliquées dans la situation globale et mondiale. Le premier ministre canadien Stephen Harper aussi faisait un bout du chemin quand il reconnaît que le problème de crédibilité se pose pour le G8, quand ses membres, par exemple, s'engagent à secourir l'Afrique en 2000 et ne livrent pas la moitié des sommes promises ensuite.

Le premier ministre canadien à raison de faire de la responsabilité et du respect de ses engagements le thème du sommet l'an prochain qui se tiendra au Canada, mais vraisemblablement pas sous la houlette du converti de la dernière heure, parce qu'il y aura probablement une élection générale à traverser avant cela. Le gouvernement Harper est surtout un boulet et dénoncé mondialement pour sa façon transparente de se traîner les pieds sur toutes les questions environnementales et en particulier sur la question cruciale actuellement de la lutte au réchauffement global.

Transparent parce qu'il représente en fait les intérêts rétrogrades de la faction pétrolière du grand capital. Il ne faut pas compter trop sur lui pour aborder le G8 de la nouvelle manière. Mais Obama, qui reconnaît le besoin de profondes réformes saura-t-il infléchir la situation en rompant avec l'immobilisme qui fait de ce forum des nantis un dinosaure : véritable fossile (à peine) vivant ?

BRIC, G20 ou G192 ? Pourquoi pas un forum économique mondial sur la question brûlante de la répartition des richesses et de la justice sociale ?

mardi 7 juillet 2009

Obama à Moscou

Il faut tourner la page et ne plus se retourner sur un passé affreux, celui de la guerre froide entre les deux superpuissances d'alors, les U.S.A. et l'U.R.S.S. ; dans un monde maintenant de plus en plus multipolaire, nous ne risquons plus d'y retomber.

C'est que ce la président Obama tente de faire apercevoir aux dirigeants russes que démangent les ambitions anciennes impériales. Il est vrai que sur une variété de sujets stratégiquement importants la collaboration la plus étroite est souhaitable entre les deux rivaux. Technique autour de la station spatiale internationale, qui est d'abord et avant tout, russo-américaine. Technologique et prospective en regard des programmes d'exploration spatiale : retour sur la Lune et/ou envol vers Mars ?!

Militaire aussi puisque les deux géants sont encore à la tête des deux plus énormes pépinières de missiles balistiques porteur de charges nucléaires. Il faudrait s'entendre au moins pour éviter d'échapper une pomme du panier, cela causerait tout un pépin. Un pétrin monstre, oui, la plus grande partie du monde aurait du mal à se tirer.

Russes et Américains pourraient avoir tout intérêt à coordonner leurs efforts sur les fronts diplomatiques, pour éviter "la prolifération des armes nucléaires", comme on le dit souvent, notamment en Corée-du-Nord et en Iran ces années-ci. Mais en fait de prolifération, ils ont eux-mêmes semé assez de pépins dans le verger pour faire désirer aux autres de s'armer. Et l'Inde, et la Chine qui a, indirectement, aidé le Pakistan.

D'ailleurs, parlant de Mars, pourquoi ne pas y envoyer, dans un vaste effort conjoint, une partie des arsenaux pour commencer, en grand!, une sorte de terraformation ?! Débuts explosifs qui assainiraient peut-être un peu l'atmosphère ici bas.

Alors, le monde a intérêt à ce que les deux empires s'entendent, sauf peut-être la Chine qui souhaite les voir divisés pour ensuite s'entendre, à son prix, séparément avec chacune des deux parties. C'est le point de vue obamien et ses promoteurs sont prêts à d'importantes concessions pour le voir partager. Les dirigeants russes ont-ils d'autres idées qu'il serait intéressant d'entendre ?

Quoiqu'il en soit, le président Obama a donné un aperçu de sa vision de l'histoire et du présent, en perspective, devant l'École de la Nouvelle Économie à Moscou, devant un auditoire très attentif. Il ne s'est pas gêné de faire l'apologie de la liberté de la presse et doit rencontrer Gary Kasparov, l'ancien champion du monde des échecs qui est un des rassembleurs de l'opposition, très critique à l'égard du régime de fer instauré par Poutine... et ses seconds.

Quand j'en saurai plus, ou que je verrai des idées intéressantes à partager, je reviendrai ici communiquer.

JP

samedi 4 juillet 2009

4th of July

De quoi les "Américains" sont-ils si fiers aujourd'hui ? Il me semble que leur fierté en a pris un coup ces temps-ci. Leur grande bulle de narcissisme, genre : "we are the world ... " est un peu dégonflée après l'éclatement de leur énorme bulle de tricheries commerciales et de mensonge financier.

(Je mets ce dernier au singulier car il est programmé au cœur du système, fondamental. Ils ne s'en rendent même pas compte : ce sont les lunettes à travers lesquelles ils voient le monde.)

Ces jours-ci c'est le taux de chômage qui bat des records de plus de vingt ans et pas la performance. Ces jours-ci, ces années-ci, c'est la dette qui explose et non la productivité ni l'innovation. Ce qui m'étonne c'est que la valeur du dollar U$ se maintienne quand même, encore... Je m'étais attendu à ce qu'il plonge et plus vite que ça !

Il faut croire que d'énormes intérêts y sont compromis et le soutiennent tant qu'ils n'ont pas trouvé la manière de s'en retirer, sans que cela ne paraisse trop, sur la point des pieds, en quelque sorte. La Chine, par exemple, se dépêche d'acheter, avec sa réserve de dollars U$, tout ce qu'elle peut de ressources et de participations dans des compagnies qui produisent du tangible, partout à travers le monde.

Des agents japonais ont été interceptés, début juin, à la frontière italo-suisse, par les carabinieri, avec une valise (diplomatique ?!) au double-fond plein de bons du Trésor américains (faux?, périmés?) d'énorme dénomination et il y en avait pour juste un peu moins de 150 milliards !!! -- Et il y a eu tout un "cover up" dans cette histoire parce qu'on n'en a jamais su la fin, et les agents ont été relâchés sans plus d'explications... "On" a mis en cause la mafia italienne mais pourquoi en ce cas avoir relâché les "passeurs" ?

Brésil, Russie, Chine (L'Inde ne peut pas suivre sur ce point, à cause de ses liens resserrés avec la puissance américaine en termes de collaboration économique, technoligiques (nucléaires, notamment) et militaire) ont convenu de ne plus se servir du dollar dans leurs échanges. Et le rôle du dollar comme standard et monnaie de référence internationale est de plus en plus contestée.

Prémonition ? On le voit depuis longtemps dans l'industrie de la culture. Le fameux "Rêve américain", grand principe unificateur du "melting pot", est terminé. Il a viré depuis un moment déjà, à regarder les films de catastrophe et de violence insensée, en réel cauchemar.

Il ne leur reste plus que le poker, et le monde apprend à prendre leurs menaces de moins en moins au sérieux. Mais je crains bien que cela risque de mal finir, parce que le peuple américain est comme congénitalement allergique à la pensée. Ils ne sont pas équipés pour comprendre ce qui leur arrive. L'Empire est de moins en moins américain mais la prétention de supériorité et le désir de domination demeure.

Le moins pire serait un rigoureux isolationnisme. Ils pourraient tenter, avec le temps, de relever leur grandeur. Mais la dénégation de ses fautes et le désir de maintenir artificiellement une domination perdue pourraient donner... le pire.

Sur ce, je vous souhaite le meilleur. Salut bien et bonne chance à tous !