lundi 23 mars 2009

Des risques ! ... pour qui ? Mille milliards de sabords!? NON, mille milliards de dollars!!

La valse des milliards se poursuit : ceux qui sont perdus, ceux qui ne sont pas gagnés...

L'administration Obama semble être prête à sauver le système coûte que coûte.

Le secrétaire au Trésor, M. Geithner a annoncé aujourd'hui un plan pouvant aller --selon l'estimé du moment! car nul doute que la facture globale pourrait encore gonfler!-- jusqu'à 1000 milliards de U$ pour sauver le système financier, et pour repartir le crédit, il va mettre en place deux mécanismes pour s'occuper des mauvaises créances et pour décontaminer les papiers toxiques, les fameux papiers commerciaux adossés à des actifs éventuellement vendables...

Il faut encore espérer que ces grands garçons savent ce qu'ils font, parce que le risque est grand de creuser un trou énorme dans les finances publiques sans vraiment, au bout du compte, régler le problème. «Il n'y a aucun doute sur le fait que l'État prend des risques. On ne peut pas résoudre une crise financière sans que l'État assume des risques», a reconnu M. Geithner à la presse. Et il faut comprendre que c'est une proposition faite au secteur des investisseurs privés de partage de risques, en quelque sorte, puisque pour chaque dollar que mettra l'État sera exigée (selon quel mécanisme?) une exacte contrepartie de fonds privés. À mon avis, l'État risque surtout de se retrouver avec le gros de la facture. Faisant ainsi la preuve, par l'absurde, qu'il y a longtemps déjà que le système capitaliste n'est pas rentable.

Pour le moment je demande seulement sur quelle analyse s'appuie un tel plan de relance ? Si l'objectif est seulement, à court terme, de restaurer la confiance dans les marchés, cela peut marcher, comme on l'a vu aujourd'hui... un moment. Mais est-ce que le problème qui donne lieu à la crise financière et maintenant économique mondiale en est vraiment seulement un de confiance ?

La confiance est un effet, il faudrait voir quelles sont les vraies causes. Il y a des vices structurels dans ce système qui pompe la richesse produite et l'accumule dans de trop rares mains. Cela va au-delà d'un simple manque de réglementations. Le capitalisme délirant a cru, dans l'exubérance irrationnelle des marchés (dixit Greenspan en 2003), s'émanciper définitivement, encore une fois, du cycle périodique des crises classiques de surproduction.

Mais l'ingéniosité dans la comptabilité créative et dans l'invention de produits dérivés de plus en plus complexes, incompréhensibles et "magiques", du moins virtuellement, n'a pu que retarder la crise et prolonger artificiellement le défunt cycle de croissance. L'énergie négative, du poids cumulé des mauvaises créances dans la surenchère de consommation au-delà du pouvoir d'achat réel, a continué de s'amasser et la chute n'en a été que plus brutale.

Cette fois-ci le trou est creusé plus profond que lors des précédentes crises et la comparaison avec la grande dépression des années 1930 s'avère de plus en plus justifiée. Ce n'est qu'une conscience obscure de ce fait qui conduit l'État à assumer de nouveaux risques.

C'est cela la grande stratégie de survie du capitalisme : achever le faire la démonstration que c'est un système parasite qui continuera encore à privatiser des profits, sans s'émouvoir de la montée concomitante des pertes publiques !?

L'État n'ose pas jeter de l'huile sur le feu de la lutte des classes. Mais il faudra bien constater que le pire ennemi du capitalisme est son injustice foncière dans la répartition des richesses. Il est vécu dans la disparité des revenus, la paupérisation croissante de larges masses de la population, partout dans le monde.

Quand on dit : L'État assume de nouveaux risques, en fait, que dit-on et qui assumera, finalement, ces risques ? N'est-ce pas la masse du peuple, tous ces gens comme vous et moi, qui sommes poursuivis et jusque dans nos suivantes générations !?

Et tout cela, le risque d'écrasement dans l'impuissance de tous pour un long futur, simplement pour venir à la rescousse de porcs capitalistes sans aucune conscience autre que leur avidité sans limite et leur prétention tout à fait naïve à mériter des traitements stratosphériques, des privilèges pharaonesques. Mais "parce que je le vaux bien...", fait-on dire, dans la publicité à Claudia Schiffer et autres mannequins dit "top models".

Mais nous ne pouvons plus, à l'heure des catastrophes approchantes, nous payer vos top models --entre nous pas mal moins séduisants-- de la finance jet set !

Monsieur le président Barack Obama s'avance encore plus loin dans son entreprise de sauvetage du passé, mais il risque de perdre l'énergie novatrice et le support nécessaire pour mettre en oeuvre des solutions pour le XXIe siècle.

Déjà au troisième mois de l'ère Obama, je constate que l'espoir commence à battre de l'aile. Au moins avons-nous l'occasion de poser de bonnes questions. Mais il faudrait bien un jour commencer à trouver les réponses !

Bonne chance à tous.

Ph. Ph.

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