mercredi 6 février 2019

archéologie du "deep state"

Texte original de la lettre de Truman

INDEPENDENCE, MO., Dec. 21, 1963 — I think it has become necessary to take another look at the purpose and operations of our Central Intelligence Agency—CIA. At least, I would like to submit here the original reason why I thought it necessary to organize this Agency during my Administration, what I expected it to do and how it was to operate as an arm of the President.
I think it is fairly obvious that by and large a President's performance in office is as effective as the information he has and the information he gets. That is to say, that assuming the President himself possesses a knowledge of our history, a sensitive understanding of our institutions, and an insight into the needs and aspirations of the people, he needs to have available to him the most accurate and up-to-the-minute information on what is going on everywhere in the world, and particularly of the trends and developments in all the danger spots in the contest between East and West. This is an immense task and requires a special kind of an intelligence facility.
Of course, every President has available to him all the information gathered by the many intelligence agencies already in existence. The Departments of State, Defence, Commerce, Interior and others are constantly engaged in extensive information gathering and have done excellent work.
But their collective information reached the President all too frequently in conflicting conclusions. At times, the intelligence reports tended to be slanted to conform to established positions of a given department. This becomes confusing and what's worse, such intelligence is of little use to a President in reaching the right decisions.
Therefore, I decided to set up a special organization charged with the collection of all intelligence reports from every available source, and to have those reports reach me as President without department "treatment" or interpretations.
I wanted and needed the information in its "natural raw" state and in as comprehensive a volume as it was practical for me to make full use of it. But the most important thing about this move was to guard against the chance of intelligence being used to influence or to lead the President into unwise decisions—and I thought it was necessary that the President do his own thinking and evaluating.
Since the responsibility for decision making was his—then he had to be sure that no information is kept from him for whatever reason at the discretion of any one department or agency, or that unpleasant facts be kept from him. There are always those who would want to shield a President from bad news or misjudgements to spare him from being "upset."
For some time I have been disturbed by the way CIA has been diverted from its original assignment. It has become an operational and at times a policy-making arm of the Government. This has led to trouble and may have compounded our difficulties in several explosive areas.
I never had any thought that when I set up the CIA that it would be injected into peacetime cloak and dagger operations. Some of the complications and embarrassment I think we have experienced are in part attributable to the fact that this quiet intelligence arm of the President has been so removed from its intended role that it is being interpreted as a symbol of sinister and mysterious foreign intrigue—and a subject for cold war enemy propaganda.
With all the nonsense put out by Communist propaganda about "Yankee imperialism," "exploitive capitalism," "war-mongering," "monopolists," in their name-calling assault on the West, the last thing we needed was for the CIA to be seized upon as something akin to a subverting influence in the affairs of other people.
I well knew the first temporary director of the CIA, Adm. Souers, and the later permanent directors of the CIA, Gen. Hoyt Vandenberg and Allen Dulles. These were men of the highest character, patriotism and integrity—and I assume this is true of all those who continue in charge.
But there are now some searching questions that need to be answered. I, therefore, would like to see the CIA be restored to its original assignment as the intelligence arm of the President, and that whatever else it can properly perform in that special field—and that its operational duties be terminated or properly used elsewhere.
We have grown up as a nation, respected for our free institutions and for our ability to maintain a free and open society. There is something about the way the CIA has been functioning that is casting a shadow over our historic position and I feel that we need to correct it.

Harry S. Truman


C'est Eisenhower ensuite qui va mettre en garde contre l'influence énorme et occulte du "complexe militaro-industriel". Ce qu'il ne dit pas et ce sur quoi son successeur, Kennedy, va se briser le nez, c'est que le bras armé de ce deep state est la CIA et le monde interlope oü fricote le FBI et les autres agences de renseignement avec les mafias, trafics en tous genres, l'argent sale partout et la folie destructive du capitalisme financier, stade sénile du capitalisme impérialiste fauteur de guerres.

Lorsque le capital sénile n'a plus d'ennemis, sa furie destructrice se tourne contre les sociétés qu'il transit et contre lui-même, accélérant la décadence dans une figure catastrophique encore inconnue du monde matériel (pour ne pas dire rationnel et matérialiste) qui va retourner comme une crèpe les perceptions mais aussi les rapports de forces et projet des agents qui tendent à structurer la réalité.

http://time.com/4672974/donald-trump-white-house-chaos/?xid=time_socialflow_twitter

Nous advient ce tourbillon orange, un cyclone clownesque, une tornade anarchique, celle que l'on voit sévir actuellement au centre du "powerhouse", la Maison Blanche, profanée par le précédent président (Pharaon et Momie) noir. La dynamique chaotique semble promise à la destruction du monde, en tout cas tel que nous le connaissons, ou du moins croyions le connaître jusqu'à maintenant.

vendredi 27 janvier 2017

La Momie et la fin du capitalisme

Il part en vacances, le beau discoureur. Grand parleur. Petit faiseur.

On attendait trop de cette présidence qui en soi déjà constituait un événement historique. Les changements étaient promis pourtant. Ensuite la résignation suite à l'apprentissage de la longue patience nécessaire à la survie du réalisme.

Mais les grandes Occasions ont été manquées. La réforme du système financier, notamment, est un complet fiasco. L'intention profonde n'a jamais été de réformer le capitalisme. La suprématie étatsunienne croit encore avoir tout à gagner en continuant d'imposer ce corset létal, la domination financière poussée à l'extrême de la planète humaine malade maintenant.

La bonne nouvelle est que le capitalisme est moribond. La très mauvaise nouvelle est qu'il s'agite encore et que cela va faire très mal. La posture nietzschéenne s'accommoderait très bien de la souffrance des masses nombreuses, pourvu seulement que les fins justifient, par leur élévation, hauteur de vue, proportions historiales, la mise en oeuvre implacable des moyens cruels. Est-il besoin de souligner qu'il n'y a rien de tel en vue ici, aucun projet pour l'humanité!? Que la cupidité et l'égoïsme forcené ici. Rien pour justifier de grands sacrifices.

La nouvelle donne, Trump, ce qui n'est pas une pensée mais qui par défaut va devenir une stratégie, le retrait, tentera d'opérer un recentrage à l'intérieur des frontières. En reconsidérant une grande partie de ses "obligations" internationales (nécessaire au maintient d'un Empire) le nouvel exécutif va tenter un recentrage de ses forces et une redéfinition de ses objectifs.

Ceci ouvre une période de dégel et de chaos où soudain plusieurs trajectoires sont possibles. La situation internationale devient de jour en jour plus incertaine. La Turquie ayant donné l'exemple du retournement des alliances, la désaffection vis-à-vis du projet de l'"Amérique" pourrait progresser à grande vitesse.

L'Europe se défait si facilement parce que ce grand ensemble est bâti sur de mauvaises bases. L'Union monétaire et le corset financier n'emportant pas l'adhésion des masses, c'est la légitimité du capitalisme qui est maintenant nié. Devant l'impossibilité de la croissance, les obstacles à la continuité de l'accumulation du capital, ce sont des guerres qui vont redéfinir les nouvelles frontières et la définition de nouveaux ensembles.

La responsabilité de la Momie est grande. Le jeune Pharaon avait la possibilité de réformer la nature même du pouvoir. Au lieu de ce qu'il promettait, il a perfectionné le mensonge au plus haut point. Celui du gouvernement pour le peuple et par le peuple.

La dictature du capital et des services secrets s'est poursuivie, tirant les ficelles dans l'ombre et le clair obscur, propulsant le cynisme et la désaffection des masses atomisées à de nouveaux niveaux de profondeur et d'intensité. Seul devant son café, son miroir, son échec, chacun s'interroge: que va-t-il advenir de nous ?

Le Pharaon se transformant --de son vivant, pendant ses deux mandats, un peu plus et chaque jour sous l'éclairage des médias-- en Momie, sous nos yeux déçus, est lourdement responsable du saut dans l'inconnu que représente l'élection trafiquée (mais quelle ne l'est pas, depuis la fin de l'ère rooseveltienne?) à l'issue de laquelle, par la "vertu" du winner take all, tout le monde se Trump maintenant.

Tout le monde se Trump, et lui le premier. Il n'attends pas une heure, un jour après l'autre pour se ridiculiser. Pour ceux qui peuvent attendre, il ne s'agit que de lui laisser assez de corde pour qu'il se pende. Dans l'intervalle en effet, il va s'occuper de nous joueur quelques tours pendables. D'une manière similaire, le capitalisme sénile, apparemment au faîte de sa puissance, n'ayant plus d'ennemi crédible, devra immanquablement retourner ses forces destructives contre lui-même.

Se trompent, pas seulement la presse, mainstream ou pas, à la botte ou à la marge, mais aussi le peuple, les gens, les consommateurs, producteurs, agents, travailleurs, chômeurs et citoyens néanmoins d'une République pudique qui cache mal les menées de l'Empire. Il est, lui, l'affaire du deep state, le pouvoir qui s'exerce clandestinement est le vrai leader de la suprématie "américaine", l'organisateur du côté noir de la Force.

Désorientation, confusions, partout le doute et la montée de la peur. Tous les choix sont plus risqués. Les certitudes sont ébranlées, les vies individuelles, naguère banales, de chacun, deviennent soudainement bien plus intéressantes.

mardi 6 novembre 2012

test de maturité

J'ai suivi en direct les résultat de la soirée électorale aux États-Unis d'Amérique et je dois dire que j'ai été impressionné par la détermination du peuple américain à se prévaloir de son droit de vote dans son désir d'exprimer ses choix pour décider de leur avenir.

Le vote noir, hispanique, jeune et femme a penché majoritairement pour Obama et c'est ce qui a prévalu sur la montée manipulatrice des mensonges et superstition qui règne encore sur une masse de gens mal éduqués qui continuent de voter Républicain alors même que les politiques mises de l'avant vont massivement à l'encontre de leurs intérêts objectifs.

J'en conclus qu'il y a encore de l'espoir pour le peuple américain pris dans son ensemble parce qu'il y a un progrès de la conscience, les opinions évoluent et le massif central de la bêtise devrait continuer de fondre dans les années à venir, aussi vite j'espère que les glaciers du Groenland.

C'est un message que j'ai aussi vu sur twitter: un grand merci aux électeurs qui ont tenu le terrain et ont persisté des heures dans les files qui visaient à les décourager de voter dans certains états, dont la Floride : le monde vous dit merci pour avoir persisté dans votre conviction et consentis aux sacrifices pour venir à bout des embûches et faire peser votre voix dans la balance, ne serait-ce que pour un futur un peu moins pire, mais moins pire pour tout le monde sur cette petite planète.

Le choix... quel choix !!???

Journée décisive pour savoir quelle fraction de la caste dominante va se retrouver à la direction des affaires de la puissance impérialiste déclinante. journée de deuil pour les chances d'une vraie démocratie américaine dont le peuple américain est le véritable dindon de la farce.

Journée triste, ce mardi de début novembre, pour le peuple américain, qui est heurté de perte économique et de prestige depuis l'arrivée des effets catastrophique de la politique quasi-suicidaire des deux mandats Bush, volés à l'esprit de la démocratie qui se meurt un peu partout.

Qui se meurt, de toute façon, chez nos voisin du sud, et depuis longtemps que cette soi-disant démocratique qui fait la leçon au monde entier en ridiculise le concept. Il s’agit bel et bien ici d'une ploutocratie, puisque les puissances de l'argent mènent le bal et que l'argent fait foi de tout. IN GOD WE TRUST... Well, in God they trust, indeed...

Que l’électorat doit être déprimé, puisque confronté à l'absence d'un vrai choix !!  L'observation du taux de participation au vote sera peut-être plus intéressant, objectivement, que le résultat de toute manière frelaté. Avec tous les mensonges qu'on leur balance, la peur qui paralyse, les superstitions abjectes et plusieurs qui tentent de se réveiller du cauchemar presque en direct à la télé.

On dit encore du bout des lèvres que la réélection de Obama serait le moins pire des scénarios, mais le pire ici est bel et bien l'absence d'une réelle alternative de gauche pour réformer ce capitalisme pourri à la moelle. Il est probable cependant que si Romney passe, nous aurons la guerre bientôt. Mais si Oba repasse, elle ne sera ajournée que de quelques années...

Israël veut sauter sur l'Iran, le  fou de Netanyahou en tout cas, sur le fou de Ahmadinejad, ce sont des malades symétriques. Un pantin délusionaire face à un fasciste paranoïaque. Ils veulent profiter d'une plus ou moins illusoire prépondérance dans la région pour imposer encore un peu plus loin dans la chair ennemie arabe leur rêve du Grand Israël. Devant le fait accompli, croit-on, les États-Unis seraient obligés de supporter leur allié de toujours.

Il y a d'autres point de tension et régions contestées alors que le corset de l'hégémonie américaine craque de partout. Face à la puissance déclinante, la puissance montante avance ses pions en Afrique et dans la grande région de l'Asie-pacifique. Les Russes veulent s'imposer dans l'Arctique et si la jonction se fait entre quelques-uns de ces pays plus gourmands, avec l'Europe neutralisée dans ses difficultés domestiques, l'hégémonie naguère inébranlable volera en éclats.

Obama a montré qu'il était incapable et peu désireux d'apporter de vraies réformes qui sont pourtant nécessaires, en profondeur. La prolongation de son règne apportera sur ce plan peu d'espoir. Peut-être une alternative de gauche, plus crédible, se mettra en place pendant cette période de relative stabilité. Mais si Romney passe, nous seront tous pris dans la tourmente d'une dégradation rapide. Alors oui, malgré l'insipidité de l'offre actuelle, il faut encore prier ce soir pour la réélection de sire Barack Obama.

mardi 24 juillet 2012

James Holmes

«Un nouveau nom s'ajoute à la liste des tireurs fous»... Un nouveau nom ?  C'est celui de James Holmes...  Mais fou ?  Pourquoi fou ?  Est-il fou ?  La question se pose.  Les compétences se mobilisent.  Mais un peu comme Anders Behring Breivik il va probablement clamer sa présence d'esprit dans l'assiette de la santé mentale.

Alors il y a fort a parier que nous sommes devant un autre exemple dans l'émergence d'un nouveau phénomène dans nos sociétés déboussolées : l'émergence ce cette catégorie des tueurs sains d'esprit mais qui décident de passer à l'acte, surréaliste, et de basculer du côté de la destruction.

Faut-il autant s'étonner ?  Depuis longtemps l'industrie du spectacle dans l'empire hollywoodien a basculé du côté au moins de la représentation de la violence et des destructions apparemment infinies.  Envers de la productivité démente et de la constructivité apparemment infinies de notre triomphant régime et mode de production, ce capitalisme devenu insupportable.

Sustainable, le mot le dit mieux en anglais : le développement est devenu insupportable.

Alors, faut-il s'étonner que, frustré, un étudiant d'élite, individu brillant mais un peu terne, sans succès auprès des filles, promu, n'arrive pas à trouver un emploi après quelques mois de recherche.  Éprouvant dans sa chair que quelque chose est cassé dans ce système, dont il s'est pourtant de longues années évertué à suivre les prescriptions à la lettre, il décide de manifester sa colère d'une manière compliquée et qu'il veut originale, car travestie d'ironie : il se veut le "Joker", ennemi redoutable du "Cape Crusader", le chevalier de justice, le Batman lui-même tourmenté, obscur, envahi par le doute.

Et si l'apparence de justice était fausse et ne servait à abriter que la plus cynique et brutale des injustices ?  Le Joker, aux cheveux teints en rouge, tourne tout en dérision, jusqu'à la destruction et il se moque des valeurs et des institutions, il se moque de tout dans sa moquerie hyperbolique, travestissant ainsi son immense colère.

Homes se pose lui-même comme une énigme, ainsi que l'aurait fait le "Riddler", le Sphinx, cet autre éternel (car archétypal) ennemi de Batman à la justice caverneuse, à la quête obscure...

Moi je dis que Holmes et Breivik nous en disent long sur le mécontentement que couve dans nos sociétés.  C'est peut-être un peu comparable à l'émergence d'anti-corps dans ce grand corps malade du capitalisme pourrissant.  C'est l'apoptose d'un tissu social gangrené, de multiples et insidieuses façons infecté par les atteintes du nihilisme sous toutes ses formes.

«Après moi le Néant»...  Comment continuer à prétendre être, se vouloir, devenir une personne saine dans une civilisation malade ?  Comment placer sa volonté de puissance sinon à la Bourse, mais plutôt "in the right slot" devient une question pas tellement pratique.  Pénétrer, quelque part... mais la néant du rêve... Petit jeu qui devient rapidement désespérant pour des individus intenses, qui, pour toutes sortes de raison, dont le manque de collaboration de l'univers, n'arrivent pas à se constituer en personnes complètes.

Ce ne sont donc pas seulement les sectateurs du Coran qui sont tous un chacun au moins potentiellement, petit ou gros terroriste. À notre époque, la violence explosive semble être une des choses du monde les plus partagée.  Chaque petit consommateur dans notre village global attend, comme une bombe au tic tac, son "moment", d'avoir atteint son seuil d'intolérance pour exploser de colère ou basculer dans la décision, l'organisation consciente d'une action que les experts ensuite nommeront "acting out".

Ce sont aussi nos concitoyens, sectateurs du divertissement, à la botte de l'industrie de la violence, qui tournent les armes contre les proches voire eux-mêmes.  Sous le regard dominant de l'industrie du spectacle, un jour peut-être chacun veut son "ten minutes" de gloire wharolienne.

Ici, la chance !  Le tueur qui ne se tue pas, du moins peut-on l'interroger.  Il ne faut pas manquer cette occasion.  Qu'est-ce qui l'a mené à cette décision, à organiser cet attentat doublement spectaculaire à la tranquillité publique ?

L'imitation des modèles est un gros facteur, l'industrie sensationnaliste qui propose ces modèles délirants n'est pas innocente.  Nous avons eu, le mois dernier, à Montréal, une sorte d'imitateur de Dexter, ce cher serial killer qui ne s'en prend, quand il peut, qu'aux autres serial killers et ne s'en prenait pas pourtant au Chinois.  Libre adaptation ici de la série culte narcissiste.

Pastiche, alors, ou imitation approximative: "librement inspirée de..." , avec bien sûr volonté affichée d'effet publicitaire.  Nous assistons à une surenchère dans l'horreur entre le fictionnel et le réel.  Ici le  Luka Rocco Magnotta a posté aux partis (politiques) les parties (choisies) d'un corps démembré.  Il en a fait un poème, désignant à main droit le parti conservateur, à main gauche le parti libéral... et la tête nulle part...  Le cadavre avait littéralement perdu la tête, métaphore sans doute, et l'on a mis des semaines à la retrouver...

Il était né, celui-là, Magnotta, à Toronto où se produisent encore ces jours-ci des fusillades.  Toronto, "la plus américaine (au sens "étatsunienne") des villes canadiennes.  Imitation, ô imitation !  Cet incompréhensible désir, pour un sage, d'imiter le pire chez nos voisins avant-gardistes de la mode, nous rapelle tout de même que l'homme est encore pour beaucoup un singe violent, en même temps qu'ingénieux, dont l'évolution a conduit à produire des armes de sophistication et puissance telles qu'elles échappent à son contrôle (déjà intérieur) déficient et même sa colère et son énorme désir de destruction.

samedi 28 janvier 2012

Un discours... magistral! Mais juste un discours ? (posture tragique de la conscience)

Je me suis laissé pendre à écouter avec émotion et enthousiasme le discours du président Barack Obama devant les deux chambres (Sénat et Chambre des représentants) sur l'État de l'Union. Au plan du discours la magie opère plus que jamais.

Le premier président noir dispose d'un ou de très bons scripteurs, est en phase avec les idées exprimées et parvient, semble-t-il à apprendre par cœur le discours qu'il livre mieux qu'un comédien ne sait son rôle, apparemment. Rhétorique efficace, style lapidaire qui vise droit au cœur de l'inconséquente folie de ses adversaires, il entreprenait avec ce discours la campagne pédagogique qui caractérisera son parcours pour briguer le convoité deuxième mandat.



Je me suis laissé prendre, suis-je si naïf !  Je me souviens d'avoir été laissé tremblant d'enthousiasme, transi de la même émotion, à peu près, pendant les premiers discours du nouveau président en début de mandat mais la déception est venue progressivement. Elle serait advenue bien plus rapidement si j'avais observé de plus près les actes et non pas seulement les mots. "Rès, non verba" est une devise romaine dont il est important de se ressouvenir en politique contemporaine.

La grosse puce à l'oreille dans l'évaluation des discours du changement, de la responsabilisation et de l'enthousiasme du "Yes we can!" aurait d'abord été de scruter la composition du personnel dont il s'entourait, surtout sur les postes concernant directement l'économie, conseillers et plus hauts responsables. En effet, prétendant vouloir réformer le système le président s'entourait de ceux-là mêmes qui auraient dû être tenu responsables de la crise pratiquement sans précédent et à laquelle il devait en grande partie son élection, sur fond de catastrophisme.

Deuxièmement, l'éléphant à l'oreille cette fois c'est de considérer d'où venaient les fonds de la campagne électorale victorieuse. Barack Obama devait beaucoup à l'"investissement" des pontes de Wall Street et il se devait, sous peine de sérieux risques contre sa personne, de retourner l’ascenseur. Les réformes tant attendues du système financier fautif se font encore attendre !  Les coupables s'en tirent toujours avec les honneurs, les médailles, les primes exorbitantes financées (plus ou moins indirectement) à mêmes les fonds publics, ces astronomiques bail out dont on a même caché l'ampleur à la population.

Le premier mandat a donc montré un président non seulement impuissant face au pouvoir financier mais encore, complaisant au possible. Peut-on, dès lors, lui faire confiance que le scénario soit si différent lors du second mandat demandé ?  Je crois que cette question n'est pas si facile à trancher. Mais je dois admettre que le cours des quelques dernières années laisse planer un sérieux doute sur le poids et l'importance effective des discours.

Certains commentateurs considèrent que les deux premières années d'un second mandant sont les meilleures années pour imprimer le caractère véritable et essentiel d'une présidence, selon l'image que l'intéressé voudra léguer à l'histoire. Réélu selon un programme radicalement réformiste, le président confirmé jouirait alors d'une fenêtre d'opportunité significative lui permettant de vraiment faire une différence.

Cela serait d'autant plus vrai si les élections de mi-mandat confirmait les grandes orientations politiques en redonnant au parti démocrate les majorités en chambre... Mais c'est un gros "si" et dépendant de tellement de facteurs que cela ne peut être considéré comme acquis. Puis en fin de mandat, dans ses deux dernières années, un président réélu perd son leadership parce qu'il est considéré comme un "lame duck" (canard boiteux).

Vraiment, je remarque que je suis trop influençable, je me laisse aussi gagner par le scepticisme, voire même le cynismes des commentateurs et analystes. L'époque n'est pas facile, les indignés semblent sans recours. Le sens de la démocratie est perdu lorsque le peuple est ainsi ouvertement moqué. Les problèmes sont plus larges que tout ce qui peut agiter un pays soit-il le plus grand ou le plus fort.

Surtout si on le compare à l'indigence idéologique de ses opposants potentiels, les chances de Barack Obama pour prouver sa détermination lors d'un deuxième mandat semblent excellentes. Il faut reconnaître que face aux idéaux dont il se faisait le champion son étoile a beaucoup pâli. Il pourrait encore représenter un vecteur important de changement progressiste par des réformes qui iraient cette fois au cœur du problème.

Il faut une réglementation serrée pour limiter, contrôler et orienter le pouvoir financier dans la direction du service public. Il faut réformer le système fiscal pour que les riches paient leur juste part au moins, que les compagnies, grosses corporations cessent de se moquer du monde, semant le chaos partout et non pas seulement "at home". Il faut reprendre le contrôle du déficit, énorme hypothèque levée sur le destin des futures génération. Il faut sortir d'un système de "développement" qui est drogué à la recherche des moyens de destruction et d'intimidation portés par le complexe militaro-industriel, induisant la vocation prédatrice de l'Empire.

Il faut, par ailleurs, aux opposants motivés et sincères, pour proposer une pensée alternative, développer une autre politique que celle qui passe fatalement par l'alternance des deux grands partis mainstream. Les dés sont pipés en faveur de la puissance de l'argent,  ce qui fait de la soi-disant "plus grande démocratie du monde" (en fait, c'est l'Inde qui pourrait revendiquer ce titre) une parfaite ploutocratie. Cette perversion était déjà dénoncée par Aristote qui rejetait la démocratie à cause de la nature humaine qui exige une guidance plus serrée, la démagogie jouant des passions populaires favorisant la manipulation de la foule par les riches ou les tyrans.

Aristote croyait que le meilleur régime était l'aristocratie, c'est-à-dire, littéralement, là où les meilleurs sont au pouvoir. Les meilleurs en talents mais aussi ayant la plus haute visée pour présider aux destinées de la civilisation. Si le seul but reconnu de la civilisation est de faire de l'argent, gage universel du succès, les talents seront à l'avenant et la décadence à nos portes. Quand il n'y a que les considérations économiques de profit à court terme aux postes de commande stratégique, les "valeurs" se dévaluent, le nihilisme s'accomplit et il devient impossible de s'inscrire dans la durée.

Parlant d'aristocrates, de nos jours, on doit reconnaître tout le talent de la personne, le charisme de Barack Obama. Orateur, tribun du peuple, talents d'acteur ?  Mais s'il ne peut agir pour s’équivaloir à son image, la conclusion de son règne sera amère, et sa mémoire conspuée.

Mais s'il devait décevoir encore l'espoir qui se dirige vers lui, l'image qu'il laisserait dans l'histoire serait à telle point infamante que sa retraite, dorée, n'en serait pas moins compromise. Comment pourrait-il se regarder dans le miroir avec une trahison de plus ?  Comment pourrait-il dormir du sommeil du juste ?


Combien pèse un conscience individuelle face au destin tragique du monde ?  Oh! beaucoup et trop peu.  Combien de mégatonnes ?  Militarisme, environnement climat et "the big picture".


jeudi 5 janvier 2012

Jeu de massacres

Le Premier Président Noir de l'histoire tourmentée des États-Unis d'Amérique, une exception selon la règle du racisme, de l'intolérance aux différences et de la bigoterie n'est cependant pas une exception selon d'autres règles, encore plus importantes, qui régissent l'attribution, le déploiement et l'exercice du pouvoir au centre de la république.

Le président est aux ordres de "Wall Street", comme on dit familièrement, et fait très peu, concrètement, pour alléger les souffrances de "Main Street". Toutes les contorsions plus ou moins populistes du discours ne peuvent rien changer à cette réalité qu'à travers l'exercice du pouvoir exécutif, c'est le programme de la clique corporative qui dirige les destinées de l'empire.

En effet, les banksters sont au pouvoir, comme on l'a vu dans la "résolution" de la crise qu'ils ont créée de toutes pièces et qui n'aura été pour eux finalement qu'une formidable occasion d'enrichissement invraisemblablement accéléré. Voilà l'émergence en pleine lumière de la kleptocratie, la toute dernière version très améliorée de l'éternelle ploutocratie.

Obama annonçait la semaine dernière le budget de la défense, énorme, pendant que tous les politiciens s'entendent pour couper dans les dépenses vitales des secteurs de l'éducation et de la santé. Les menées de l'Empire sont plus importantes que le bien-être et l'amélioration de la qualité de vie du populo coincé dans les frontières de la république.

Il s'agit de maintenir coûte que coûte la suprématie militaire mondiale. Il n'y aura pas de concurrent véritable à l'hyperpuissance américaine dans un avenir prévisible. Le reste de la planète devra faire avec... pour le meilleur et pour le pire. Mais est-ce qu'une coalition de "tous contre un" ne pourrait pas "faire la job" comme on dit non moins familièrement, mais sur le territoire québécois ?

Parce que si l'Empire américain devait continuer à faire obstruction à toutes les réformes progressistes nécessaires pour au moins prendre le chemin de résoudre les pressants problèmes mondiaux, il se fera progressivement une alliance de tous les peuples de la terre pour tâcher de faire plier le géant matamore surarmé et libérer une voie de survie.

mercredi 7 septembre 2011

Je suis étonné, la magie opère toujours!

Je suis étonné. Je croyais assister, dans la forme d’une catastrophe au ralenti à l’autodestruction du système capitaliste par pure imbécillité et excès de cupidité, mais une voix se lève, et, jusqu’à preuve du contraire, elle est encore la voix la plus puissante de l’univers connu.


De par sa fonction Obama a un pouvoir d’arbitrage ultime. De le croire pour battu par des « intérêts spéciaux », comme il a dit, c’est préjuger à la fois de la fonction et de la personne.


Je viens d’écouter son discours à Détroit à l’occasion du Labour Day et je dois admettre que la magie opère toujours. Il sait faire de très bon discours. Mais plus que ça, il sait trouver les mots pour mobiliser les troupes.


S’il y a quelqu’un capable actuellement d’insuffler l’esprit nécessaire pour la reconstruction de l’Amérique, c’est celui-là. Il semble prêt à chausser les plus grandes chaussures historiques.


Cet homme inspiré à le pouvoir de dicter des règles plus saines de justice pour tous. Il en appelle à la raison constructive et en la vision, aussi bien qu’en la sensation habitant virtuellement chacun des valeurs d’une justice universelle. Il sait, il le dit, que c’est ce qui a fait la grandeur de l’Amérique.


Mais il a affaire à très forte partie. Il semble prêt à poser des gestes radicaux. Certains malades mentaux, dangereux, car très puissants et pas soignés, monstrueusement grossis en serre chaude par le système dérégulé, profitant de l’anarchie du capital, la bête énorme lancée en toute liberté, menaçant tous et toutes, voudrons, dans leur fantasme de toute-puissance contrarié, le faire buter, je le crains. Les milliards de dollars enfournées dans les services de sécurité pourront peut-être mériter un peu de légitimité s'ils peuvent empêcher la répétition du drame-Kennedy. Sinon, c'est très simple : "Amerika is doomed"!!!


Je veux encore y croire, je veux encore espérer. L’espoir c’est maintenant et il y a de bonnes, grandes, belles volonté qui y mènent. Obama a fini de payer ses dettes à qui l’a fait élire à coups de milliards à cause de la perversion ploutocratique du système politique américain.


Demain, nous allons voir, je crois, un puissant discours porteur d’espoir, car il saura mobiliser le coeur et l’âme de l’Amérique profonde. Et même les salauds de profiteurs auront honte.

Gare aux Salauds!

mercredi 17 août 2011

Le Président Pragmatique va être obligé d'agir.

Presque tout le monde semble déçu de Barrack Obama ces jours-ci et il est vrai qu'il semble n'avoir presque rien fait, rien fait d'efficace en tout cas, pour régler la crise et redonner l'espoir aux Américains les plus pauvres. Ils seraient au moins 43 millions dans une situation relativement précaire(1).

Statistiquement ils définissent comme pauvre là-bas une famille de 4 qui ne compte que sur 22 500$ ou moins par année pour subvenir à tous leurs besoins... Une personne vivant seule est certainement pauvre si elle doit vivre avec moins de 15 000$ par année. Maintenant des experts patentés, gagnant for bien leur vie argumentent que les pauvres d'aujourd'hui ne sont pas si à plaindre, puisqu'ils bénéficient de toutes sortes d'avantages et d'appareils développée par la technologie moderne.

Réfrigérateurs, grille-pains, fours micro-onde, téléphones, souvent portables... téléviseurs (très important pour acquérir un niveau social de frustration), ordinateurs, même... Mais même avec tout cela, la plupart des pauvres mangent mal, ne sont pas en forme et psychologiquement déprimés, sans perspectives souriantes pour les années à venir... donc sont souvent tentés par la violence 1) envers d'autres, ou 2) la propriété, ou 3) eux-mêmes (mutilations et suicide).

Le paysage américain ressemble de plus en plus à un mélange de high tech et de tiers-monde. Des poches de pauvreté s'étendent aux portes des banlieues cossues, des itinérants sillonnent les allées des silicone valley, la police veille... tant qu'ils seront payés! Leur faudra-t-il demander l'assistance du Vénézuella et de la Chine ?

Le président n'est pas un socialiste, il l'a suffisamment montré. Seuls des gens d'opinion extrême-droite, proto ou avérés fascistes prétendent encore cogner sur ce clou. Mais cela fait quand même d'effrayantes cohortes de millions d'américains... Ils sont incroyables! Socialistes, communistes, tous dans un tas, pas de nuances : c'est reconnu comme étant le péché mortel aux USA, et c'est bien dommage, ils se tirent dans le pied car ce remède fait bel et bien partie de la solution.

Le président est un pragmatique et relativement conservateur, il l'a prouvé en demandant l'aide des pyromanes de Wall Street pour éteindre le feu... brillante perspective. On aura enfin compris que le président n'avait pas vraiment de plan alternatif. Just some more of the same thing... comme nous le disions ici même il y a deux ans. Mais là le président pragmatique va être obligé d'agir pour trouver des solutions améliorant les conditions du plus grand nombre, car il est en train de perdre sa base électorale.

La semaine dernière, alors que nous publions le précédent billet, jeudi le 11 août, le président faisait dans l'après-midi un discours courroucé pour accuser les représentants républicains d'obstruction systématique à des fin de petite politique uniquement partisane au détriments des intérêts majeurs du pays. Depuis, il se promène en autobus (made in Quebec) pour véhiculer le message dans quatre états du mid-west.

Il a promis d'annoncer son plan d'action pour venir à bout de la crise sociale maintenant, plus que financière et économique. Un important discours est annoncé dès le début septembre, autour de la Fête du Travail... Ironique? Symbolique... Depuis l'impact de la pensée keynésienne pour sortir de la grande dépression économique des années 30, la restauration du plein emploi a été la l'objectif à atteindre pour restaurer la confiance et relancer la consommation.

On sait combien Barrack est bons dans ses discours. Cette fois-ci, Obama aura besoin d'être très bon... et son discours devra annoncer un plan très construit et très substantiel, susceptible d'emporter l'adhésion enthousiaste d'une partie significative de la population qui en arrache.

Si le Congrès continue de s'acharner à bloquer des mesures très populaires, la pression se retrouvera très vite dans son camp, et Obama, même empêché d'agir à sa guise aura le talent d'assurer sa réélection. Avec un mandat différent, cette fois-ci ? Non pas sauver le capitalisme à tout prix, mais aider les pauvres.

__________
1) C'est pire que ça en fait. Actuellement, au moins 45 millions de citoyens des États-Unis dépendent des "food stamps", des coupons donnant droit à des denrées alimentaires chez les marchands qui les acceptent. Il faut voir que beaucoup de "working poors" sont trop fiers pour avoir recours à cette aide essentielle.

jeudi 11 août 2011

"AMERICAN NIGHTMARE" !!! --quand le rêve tourne au cauchemar

«"Tout repose sur la confiance, la confiance repose sur... rien." Formule du nihilisme occidental. L'effet pris pour la cause.»
JPreaultques, sur TWITTER, twit du 11 août 2011

Pourquoi je déprime comme ça? Je ne suis pas investisseur, alors je ne suis pas affecté par la chute des marchés. Je pourrais être plutôt content d'avoir eu raison rétrospectivement... prêt à reprocher à Benson son manque de vision aux lunettes roses, voire sa confiance aveugle dans le système dans nos interminables discussions... comment ne peut-il pas voir que j'aurai eu raison??! Je devrais applaudir à la chute de mes ennemis. Ils se sont mis eux-mêmes dans ce trou, mais nous tous avec... Je me considère depuis longtemps comme un ennemi des excès du capitalisme américain. La tendance dépressive à commencé à prendre le dessus dans mon caractère au début des années 80, avec l'effondrement de la gauche ici au Québec et le triomphe de l'économisme. Les seuls héros positifs étaient les patrons, les entrepreneurs, les investisseurs en ce temps-là et leur règne a duré bien trop longtemps. Ils ont eu le temps de nuire au monde entier. La planète même en souffre, de ce tout-à-l'économie comme du tout-à-l’égout...

Quand les seuls intérêts économiques se retrouvent à la tête d'une société, cela signifie qu'il n'y a aucune direction, le cerveau de la civilisation est débranché. Quand le seul profit à court terme est considéré, favorisé dans l'élaboration des politiques, cela signifie que cet État n'a cure de durée. Il disparaîtra très rapidement et je le dis depuis longtemps mais c'est exactement ce que nous sommes en mesure de constater maintenant. Nous sommes les tristes témoins historiques d'un moment exemplaire dans le long cours du temps, de l’érection des empires et de la chute des civilisations. Le cauchemar américain tourne au suicide. C'est triste à voir à l'échelle d'une grande nation.

Je ne suis pas véritablement enchanté de la déconfiture américaine même si encore là je pourrais dire que j'aurai eu raison... mais de quoi? De débarquer du train, de manquer le bateau... Non, tout cela laisse un goût amer dans la bouche et je perds mon temps en gaspillage stupide de mes énergies. Manque le sens d'un accomplissement, d'une œuvre, d'une entreprise, un défi, du sens dans ma vie... La construction de quelque chose qui pourrais durer fait envie dans un monde en perdition que l'obsession du nouveau, dernier cri destinait à l'éphémère. L'aventure des "baby boomers", qui a eu plus que sa part de moments exaltants, tourne au cauchemar et se termine en queue de poisson. C'est cette génération des baby boomers qui aura consommé la catastrophe.

Par son impéritie, sa légèreté, son manque de sérieux, manque surtout du sens des responsabilités. Malgré ma marginalité, plus ou moins choisie, je me sens solidaire, et pas seulement solitaire... solidaire à mon corps défendant et malgré mon désir, ma volonté de m'exempter... de cette génération qui avait vraiment tout pour elle, de cette génération qui avait virtuellement la possibilité d'hériter des promesses du paradis sur Terre mais qui aura tout gâché. Solidaire même si --et aussi peut-être surtout parce que -- je n'y aurais pas fait ma part. Je n'ai pas lutté suffisamment pour mes convictions, mais je me suis caché pour sauver ma peau, pour ne pas m'offrir en victime innocente (faible excuse: on me faisait savoir que j'étais surveillé!...). Je me sens tout de même un peu coupable et par abstention, complicité tacite, alors que je n'ai pratiquement rien fait pour aggraver le processus de la catastrophe au ralenti que je vois venir pourtant depuis très longtemps.

Cette crise qui se dévoile maintenant dans presque toute son ampleur... mais patience, on n'a encore pratiquement rien vu... se prépare depuis longtemps. Paul Valéry se penchant sur l'expérience de la Première guerre mondiale constatait la tendance au suicide de la civilisation européenne. Pendant longtemps, ramassant les morceaux après la casse, l'eldorado américain semblait exempt de ces tares et sain, la terre de l'optimisme, où pouvaient croître les ambitions et germer les rêves (de toutes sortes). Juste retour du refoulé? L'Amérique est aujourd'hui plus suicidaire encore que ne le fut jamais l'Europe aux jours les plus sombres de la boucherie de masse scientifiquement organisée. Cette volonté obtuse de persister dans l'erreur ne peut s'expliquer de la part d'une civilisation qui se caractérisait elle-même comme pragmatique que par une sorte d'aveuglement volontaire. Ce vouloir fou, ce désir de croire, ce besoin de l'illusion (de toute-puissance) qui produisait une attitude énergique suscitant l'admiration, ce dogme de l'exceptionnalisme américain, ne suscite plus que le mépris aux jours de la chute fracassante.

(Moody, je demeure "moody", en fait plutôt dépressif... c'est que je ne suis pas un nihiliste actif. Porté vers la contemplation, je me voulais poète, j'aurais aimé changer d'hypothèse, quitter le train, rater le bateau, jeter l'éponge et gagner, sur un autre terrain, où s'écrit l'autre vérité qui est celle de l'imaginaire.)

Les étapes qui ont menées à la crise commencent, alors que progressivement on oubliait les leçons de la grande dépression, au moment du premier choc pétrolier alors que mis sous pression par de Gaulle et les Français, Nixon met fin à la convertibilité du dollar en or. C'est le début de la monnaie purement fiduciaire, c'est-à-dire qui ne vaut que par la confiance qu'on investit en elle, c'est-à-dire toujours trop et finalement plus du tout... Fiat money, from thin air... Elle n'est reliée à rien de tangible et flotte sur des riens, gagée sur... l'avenir. Avenir d'une grande nation ou bien d'une grande illusion. C'est en août 1971. Le dollar était déjà monnaie de change internationale mais le pas décisif a été de le couper du baromètre de référence de la valeur que représente le standard or-métal.

On a échangé alors une mesure de la valeur par la valeur de ce qu'on croit qu'il vaut, le greenback. Alors l'aventure continue par la dérégulation d'un ensemble de secteurs mais particulièrement des secteurs bancaires et financiers de l'époque du tandem Reagan Tatcher. Restaurant l'optimisme en Amérique et dans le monde après le second choc pétrolier, les "reaganomics" et le tatchérisme (Remember: "There is no such thing as "society"... dixit la Tatcher, et qui disait, parlant du dollar à cette époque: "It is our currency, it is your problem" ... ?) on donné un coup de fouet à la montée de l'illusion qui allait régner sur les marchés et a favorisé le gonflement monstrueux de la taille et de la puissance des milieux financiers. Cette financiarisation de l'économie mettait en place l'euphorie irrationnelle qui s'emparait des investisseurs, avec le triomphe de l'intégrisme des marchés, une sorte de nouvelle religion qui devient tout à fait irrésistible quand on ne croit plus en rien.

Mais pour en arriver aux marchés-casino d'aujourd'hui, il a fallu de "bons" ouvriers, comme Allan Greenspan, qui allait s'employer à la tête de la FED a gonfler systématiquement des bulles, faisant du si bon travail qu'elles ne sont pas encore toutes crevées !!! Après Greenspan-le-héros, Bernanke n'est qu'un pâle épigone. Le drame étant que pour satisfaire au dogme de la croissance on s'est contenté d'un gonflement bidon des chiffres des nuisances qui paraissent bien, enchantant les actionnaires mais équités aux valeurs grandement surestimées. Pendant que l'Amérique s'enlisait dans les mauvais choix, la Chine, par exemple, se sortait de l'étau de la pauvreté et basait son économie sur la manufacture de biens destinés à l'exportation. L'équilibre du monde, la répartition des masses économiques était discrètement en train de changer.

Arrivé au plus mauvais moment, Obama est une déception totale. On le croyait armé d'une vision et il aurait pu changer les choses. Mais il n'a pas eu la courage de se distancier du pouvoir de Wall Street qui l'avait mis en selle, à toutes fins pratiques, en financant très largement sa campagne. Il n'a pas su s'attaquer aux vrais problèmes économiques quand il en avait la chance. Il a tout manqué dès le début en s'entourant des pires conseillers, les choisissant parmi les premiers responsables de la crise financière. Et on a tellement menti aux masses depuis si longtemps qu'elles ne sont pas près d'y retrouver leurs petits, voire quelque point de repère fiable qui permettre de faire sens.

L'espoir existait, il était palpable au moment de son élection mais il s'est révélé comme une coquille vide. Intellectuel articulé, travailleur social, jeune représentant, apôtre des bons sentiments, en fait il n'avait déjà plus rien de solide à offrir. L'ironie est cruelle et tout ce qui reste de bonne volonté dans ces "États-Unis" (unis? pour combien de temps encore?) ne sait plus vers où se tourner pour appeler le Sauveur. Ne comprenant pas ce qui lui arrive, craignant toujours comme la peste le remède qui sauve, j'ai nommé le socialisme, le peuple américain est destiné à souffrir, l'empire tombant encore plus vite qu'on avait pu l'imaginer. La guerre civile est à nos portes, de larges portions du pays qui passe encore pour le plus riche sont déjà ravagés.

Le temps d'agir était celui du premier mandat. Il n'y aura peut-être pas de deuxième mandat. Maintenant il est trop tard pour éviter la profonde dépression de l'économie mondiale. Les effets de la crise des subprime n'est pas encore résorbée dans les balance sheet des grandes banques. Sans véritables débats éclairés paresseusement Obama a choisi d'endetter lourdement les contribuables pour des générations afin de se porter au secours des responsables du gâchis, ces banques jouant les grands spéculateurs avec de l'argent inventé, ces compagnies d'assurance qui n'en manquent pas, puisqu'on leur assure qu'elles sont "too big to fail". La loi économique de faire face aux conséquences a été bafouée et tout cela seulement pour en arriver finalement à reporter l'échéance, le moment de payer la note encore plus salée et qui va bientôt arriver. Pour sauver des banques, on a laissé couler le dollar : c'est le porte-avions amiral qui coule, sans même besoin d'ennemis comme dans la bataille du Midway.

Malheureusement pour moi c'est jusque dans la dépression que je me sens solidaire de mon époque. Quel pitoyable gâchis : 1) ma vie, et 2) cette époque qui était pourtant porteuse de toutes les promesses.

Le travail ascétique, sérieux, à la fois physique, ouvrier, constructif, patient, intellectuel et spirituel pourra seul permettre éventuellement de trouver sa voie hors de la catastrophe... mais elle devra être à la fois individuelle et collective. La liberté d'être un individu, la possibilité, peut-être, de devenir une vraie personne, la recherche de l'accomplissement d'une œuvre même ne saurait dispenser d'assumer la responsabilité solidaire du collectif.

Les Chinois n'ont pas ce même genre de problèmes, je crois. Ils ne sont pas nihilistes, ils chérissent la vie par-dessus tout, savent profiter du moment, acceptent l'inévitable, se méfient des croyances, ne croient pas aveuglément en l'abstraction, sont superstitieux mais au cas où... Le Chinois ne se sent pas le droit d'exister comme individu séparé ou pire, opposé au collectif. Le Chinois généralement raisonnable se préoccupe surtout de durer. Conservant vivace le culte des ancêtres, c'est devant le tribunal des générations précédentes qu'il ne veut pas démériter et ce devoir lui impose de construire pour les générations futures.

Aujourd'hui, c'est étrange, quel changement en peu de temps!, presque tout le monde voudrait être Chinois. Même si très peu comprennent bien finalement ce que cela signifie. L'Occident aura lui-même creusé sa tombe. Comme Marx le prédisait du capitalisme. Lénine disait que l'avant-dernier capitaliste allait vendre aux révolutionnaires la corde qui servirait à pendre le dernier capitaliste. Le profit à court terme est contraire au projet de durer.

Et tout cela sans que l'on ait encore dit le moindre mot sur les choses sérieuses. Tout cela avant même de commencer à s'organiser pour sauver la possibilité de la vie intelligente sur cette planète.

Là-dessus, cher dinosaures... air connu, je vous souhaite une bonne journée!
Ou comme dirait Spock (avec Platon) : "Live long and prosper" ...

Meilleurs souhaits pour la vie future.

samedi 2 juillet 2011

L'erreur

Pour une humanité consciente d'elle-même

L’erreur

2 juillet 2011
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par soleilsdautomne2010
Il faut trouver son centre en soi-même avant d’offrir son amour. C’est l’erreur que j’ai faite avec Yezi. Quand elle s’en est rendu compte, il était trop tard. Si l’on veut quelque chose de fort, qui peut nous aider à progresser sur le chemin spirituel, il faut pour donner trouver une personne qui a déjà trouvé son centre en elle-même. Il ne faut pas que notre amour serve à combler quelque vide intérieur, parce qu’alors nous serions absorbés sans résidu par ce trou noir. Ainsi en va-t-il de la vaste majorité de par le monde, et on appelle les rescapés de leurs naufrage la descendance.
L’histoire entre dans l’étuve qui va produire un champ d’épuration. Jusqu’à maintenant, la Chine a produit une version plus mature de l’humanité. En regard de ces gens, nous les Occidentaux faisons figure d’enfants ou d’adolescents incomplètement développés. Nous nous sommes laissé porter par cette vague d’innovations techniques sans prendre garde à nous développer intérieurement. Cette démarche en parallèle, en quelque sorte, aurait peut-être permis un développement équilibré.
La Chine avait perdu sa voie sous les Mandchous. Elle a été pourrie par l’inégalitarisme excessif. Tout l’édifice de l’empire reposait sur l’écrasement des masses paysannes. qui soutenaient des conditions d’existence souvent pires que l’esclavage. En effet, le maître se soucie de l’entretien de son esclave comme d’un bon outil. Les lettrés, les élites, n’avaient que mépris pour les paysans, tellement ignorants, disaient-ils, qu’ils ne valaient pas les bêtes. c’est avec les agressions occidentales et japonaise ce qui a amené la nécessité de la révolution communiste.
Mais les révolutions du passé paraîtront anecdotiques en regard de celles encore à venir, par la pression augmentée de la dure nécessité des choses. et encore là, la chine conserve un avantage comparatif. Celui d’avoir eu, périodiquement, dans la longue histoire et jusque dans un passé plus récent de sérieux avant-goûts de la catastrophe approchante. La discipline dont ce peuple a su faire preuve lui donne les meilleures chances d’affronter l’avenir, qui passera très bientôt par une période extraordinairement chaotique.
Des raisons obscures me faisaient aimer le peuple chinois, d’abord dans ses grandes figures révolutionnaires, ensuite dans ses femmes, pour moi certes les plus belles du monde. Mais il ne faut pas aimer le peuple chinois, en tout cas pas pour des raisons obscures à la manière d’un adolescent attardé. Il faut se mettre à son école pour le comprendre. Peut-on imiter ses vertus et retrouver un avantage comparatif ? Une ingéniosité tournée vers l’avenir trouvera, inventera de nouvelles solutions.

lundi 11 avril 2011

12 thèses sur Bakopanos, ex-députée libérale de mon comté, Ahuntsic. (Incursion dans l'actualité politique canadienne)

PRÉSENTATION : Voici le texte que je viens d’improviser sur le site du parti Libéral du Canada, dans le cadre de cette campagne électorale canadienne. Il constitue ma seule intervention publique pour le moment. Je ne crains pas de la publiciser. — J'y parle directement aux militants de ce parti, ou... aux obscurs manipulateurs de ce site, peu amène.

1) Votre site n’est pas pas interactif. Aimez-vous la démocratie ?

2) Ce matin j’ai reçu un appel me demandant si vous pouviez compter sur mon vote pour élire « Noushig Eloyan » dans mon comté (Ahuntsic)… À ce moment-là, enrhumé, je n’étais pas bien réveillé. Mais, qu’est-ce qui est advenu de Elenyi Bakopanos? N’était-elle pas la candidate libérale dans mon comté? Je suis très surpris de ce « switch » rapide, expliqué nulle part, selon ce que j’ai pu trouver sur internet.

3) Le boulet actuel du parti Libéral, en tout cas selon ce que je perçois au Québec, est la personnalité même de votre chef. Michael Ignatieff, ce type n’est pas crédible pour prendre des positions de gauche. Le mimétisme par rapport au réel souci du NPD sonne non seulement creux mais totalement faux : dissonance cognitive.

4) On s’entend presque tous, au Québec, que le pire au monde serait un gouvernement conservateur majoritaire. Mais j’accuse le parti libéral de complicité avec le pire des politiques conservatrices, parce qu’en gros vous servez les intérêts des mêmes classes. Bourgeois, banquiers, investisseurs, pétroliers, voleurs! Travailleurs et délaissés dont le cadet de vos soucis.

Ce qui fait que,

5) vos prétentions à défendre mieux l’indépendance nationale CANADIENNE ressemblent vraiment à du vent. Au mieux, vous pourriez un peu mieux vous aligner sur l’ »Amérique » Obamienne, au pire, vous poursuivriez la politique hypocritement impérialiste du Canada dénaturé. Vous n’êtes plus ni le parti de Pearson, prix Nobel de la Paix, ni le parti de Trudeau, qui méritait vraiment le respect. Vous êtes gangrenés et corrompus par la défense à tout prix du capitalisme extrême, qui vit en parasite sur le travail des gens et les fonds publics.

6) Je suis Québécois souverainiste, mais je crois que le choix rationnel pour cette élection est… Jack Layton.

7) Vous êtes une fameuse bande d’hypocrites. Pas mieux que Stephen Harper au fond. Vous avez appuyé sa politique hyper-droitière et impérialiste tant que votre vraie base sociale y trouvait son compte, avec le bénéfice secondaire que ce parti conservateur faisait la sale job de bras (dépenses militaristes, interventionnisme abject), et maintenant vous prétendez apparaître en sauveurs. Vous étiez d’accord au fond.

8) Je sais que c’est par magouillage politique intra-parti qu’à la surprise générale Stéphane Dion était élu chef du parti Libéral, pour faire un intérim du bouc émissaire, après la fin honteuse du trop long régime Chrétien. Pauvre Stéphane, sa politique écologiquement avant-gardiste était pourtant, ironiquement, votre meilleure chance pour l’avenir. Ignatieff est l’inbuvable, prétentieux, intellectuel caméléon, pro-impérialiste.

9) Nous voulons un monde multipolaire de puissances et pays collaborant pour l’avancement général de l’humanité. Bizarrement vous êtes à des années-lumière de cette toute simple idée.

GO HABS GO! –mais pas seulement pour le chauvinisme. Pour la justice. comprenez-vous le sens de la justice? (Supposément égale pour tous… hum! songez-y!)

10) Si vous voulez me parler vraiment, appelez-moi le soir. Je suis plus coulant. Je pourrais même collaborer, pour le fric, avec des pourris comme vous.

11) Vous êtes aussi un parti de dinosaures. Vous croyez vous battre pour conquérir le pouvoir, mais en fait vous concurrencez pour apparaître comme le plus grand parti dinosaurien. Vous allez forcément disparaître, les enjeux sont trop vitaux pour l’habitation humaine de cette planète pour vous permettre longtemps de continuer de chauffer le confort des banquiers.

12) Ceux-ci, avec tout l’establishment américain, continental et multicontinental, sont directement responsables de la crise qui a détruit des familles, écrasé le destin de millions de travailleurs. Or, tous ceux qui réfléchissent savent que ce sont eux que vous protégez.

Je titre ce billet, mes douze thèses sur Bakopanos.

À bon entendeur, salut ! Et vive la démocratie.

On enterrera les dinosaures, comme en Afrique du Nord, comme dans les pays Arabes.

Justice, Transparence, voilà ce que nous voulons!

lundi 4 avril 2011

mystérieuse momie

Obama ressemble maintenant un peu plus tous les jours à un pharaon noir mais avec les soucis sa couleur s'altère et surtout autour des yeux c'est le gris qui s'installe, surmenage qui le fait aussi ressembler de plus en plus à une momie, que l'on aurait, par quelque miracle de la science sans doute ressuscitée. Car entre le pharaon et la momie, ce qui fait le lien, c'est la marionnette.

Obama est au service des banques, du capital prédatorial, des cartels militaro-industriels, des big corporations «too big to fail», pétrolières, minières, financières et autre dinosaures qui creusent leur tombe ainsi que celle de nous tous, avec la succession à venir des tourments sans fin, la longue souffrance surtout vers la fin. Et il est fatigué car il doit maintenir en place le paravent du serviteur du peuple, du «pouvoir pour le peuple et par le peuple».

L'image colle moins bien, et il doit le sentir quelque part, se rendre-compte, l'artiste. Mais néanmoins, n'écoutant que son courage, il annonce repartir pour un autre tour de piste. Je ne suis pas certain que la prochaine campagne électorale présidentielle sera vraiment intéressante.

Je crois que ce qui sera plus intéressant est d'observer, et si possible participer aux mouvement d'opposition dans les marges du système verrouillé américain, qui fait de cette prétendue démocratie une véritable ploutocratie, aux niveaux de corruption apparemment inégalé dans l'histoire, en terme de puissances et de la quantité de richesse confisquée.

Le travailleur aujourd'hui mérite beaucoup plus d'admiration qu'il n'en reçoit pour son sacrifice et ses efforts, puisque l'économiste honnête et compétent peut calculer qu'à notre époque, dans l'histoire de la lutte des classes, l'ouvrier a sa défaite enregistrée : le travailleur en général ne reçoit en moyenne qu'aux environs de 40 % de la valeur créée par son travail en salaire. Une énorme plus-value est accumulée de l'autre côté et surgit devant lui, avec toute l'arrogance de l'investisseur sur Wall Street, comme l'autorité punitive et qui exige toujours plus de sang frais à pomper.

Je crois que seulement ces mouvements d'opposition sont porteurs de quelque chance pour l'avenir, s'ils parviennent enfin à articuler une vision d'ensemble, cohérente, durable alternative. Obama, réélu ou non sera bientôt enterré dans la poussière, dans les poubelles de l'histoire si la civilisation se maintient, c'est-à-dire s'il reste suffisamment d'historien pour se souvenir, dans un distant avenir. De cela, aujourd'hui, nous ne pouvons plus être certain.

C'est là aujourd'hui, le plus atroce mensonge, obscurément pressenti par tous ceux qui appréhendent le potentiel catastrophique de la situation globale dont la dégradation s'accélère ; et l'on continue d'entretenir le sommeil artificiel des masses qui depuis quelque temps ne font plus l'histoire, sauf, peut-être, dans quelques régions particulièrement arriérées. Est-ce encore du désert que se creusent quelques sources d'espoir ?

Il n'y a plus de développement durable. Le capitalisme destructeur est devenu une course contre la montre, pour les monstres, pour le parasitage et l'emprisonnement de la vie créatrice, pour le brouillage de la subjectivité créative et la confiscation de ses productions.

Le capitalisme pour survivre comme un cancer cherche aujourd'hui à former ses métastases dans une course vers les étoiles autour desquelles on cherche à cibler de nouvelles planètes habitables... Pour reproduire les mêmes erreurs ?

De la moderne pyramide le caveau n'est pas encore refermé, mais la momie nous regarde et sourit, avec son regard triste aux yeux de plus en plus plissés, ridés et cernés de gris. Va-t-elle trouver le courage, l'énergie, le front, la momie, de dire encore «Yes we can...» ?

Yes we can... what ? Can WE do that ? To do something about all that !?

jeudi 17 mars 2011

L'ONU n'avait pas le choix

que de chercher à agir pour renverser la vapeur et contraindre la potentat dément à l'abandon du pouvoir. C'était un piège cruel qui s'était mis en place où l'opposition, encouragée par de vagues promesses s'était mise à risque en se déployant pour l'affrontement avec les milices corrompues, étrangères, lourdement armées et qui poursuivent le carnage.

Les États-unis continuaient de se déconsidérer en suivant cette valse hésitation qui permettait de voir à chaque jour la boucherie s'étendre. Les autres puissances ne peuvent continuer de se cacher de l'opinion internationale. Les réticences et alibis n'ont plus cours. L'ONU ce soir va voter une résolution qui engagera une intervention aérienne puissante qui fera voler en éclats l'avantage en armement des forces meurtrières sur le terrain.

Ainsi la juste révolte pourra poursuivre son chemin et contraindre à la fuite ce répugnant charognard de Kadhafi.

mercredi 16 mars 2011

What else?

Les printemps arabes en cascade, les mise-en-garde de la Chine qui resserre encore sa politique intérieure contre l'espoir de floraison du jasmin, répressive, les catastrophes et en particulier les récents événements et accidents au Japon, achèvent de marginaliser l'intérêt que l'on prend à la présidence américaine actuelle. Obama est marginalisé et sa volonté politique semble ressortir avec moins de clarté que jamais.

Va-t-on bientôt catégoriser sa présidence comme étant celle de la "demise of the American as the hyperpower"? Cela devient maintenant une possibilité distincte. Les historiens du futur épilogueront sans doute sur son idécision, avec les circonstances atténuantes d'une situation politique internationale vraiment complexe, où plusieurs régions bougent simultanément dans de profonds processus de mutations et transitions.

Que cela soit plus ou moins de sa faute, en tout cas, le sentiment montant, de plus en plus général, est que sa présidence déçoit. En regard surtout des attentes qu'elle avait suscitée.

Mais je trouve que ce qui fait le plus de dommage à la crédibilité américaine actuellement, surtout après les années sombres du régime Bush, c'est l'incapacité de définir une politique claire d'opposition au régime du boucher fou de Tripoli, une incapacité à soutenir efficacement l'opposition qui s'est vue amenée à recourir aux armes, dont elle manque cruellement, par l'espoir et certaines promesses trahies, probablement, d'une aide internationale.

Obama n'est pas responsable du blocage à l'ONU parce que d'autres puissances possèdent un droit de veto, mais il est responsable au moins en partie de l'irrésolution, apparente en tout cas, de la politique américaine dans toute l'étendue du Maghreb et du Moyen-Orient.

Avec son approbation ? En tout cas, l'Israël fasciste continue, en tout cas, comme un furoncle enflammé, d'irriter le corps politique de toute la planète... Mais l'attention se partage entre Kadhafi, les colonies et certains réacteurs nucléaires en grande difficulté au Japon. La filière énergétique nucléaire n'est pas sans risques, et les risques politique aujourd'hui ne vont pas sans la menace nucléaire.

Cela porte à réflexion et pas seulement les fronts soucieux. Pendant tout ce temps-là, subrepticement, la dégradation de l'environnement qui donne lieu au réchauffement climatique, avec les risques accentuées d'un bouleversement des climats, s'avance et le dérapage se poursuit jusqu'à quand ? Jusqu'à ce qu'il soit trop tard ? Pour y faire quelque chose.

mardi 1 mars 2011

La Chine est-elle "le plus grand État fasciste du monde"?

La question était posée après qu'un journaliste occidental présent à une manifestation avortée à Shanghai en cette fin de semaine, par sur-présence prophylactique policière, ait rapporté avoir été discrètement abordé par un homme âgé qui lui aurait confié cette pensée : "La chine est le plus grand pays fasciste du monde". J'ai vu cet énoncé sur twitter et j'en ai fait aussi l'objet d'un twit que j'ai donc relancé. (Mon identité sur twitter est "JPreaultques", je vous invite à suivre mes occasionnels messages...)

Mais techniquement cela n'est pas vrai. Il faut revenir à la définition des mots employés et si l'on veut éviter les amalgames on aurait de meilleures chances de parvenir à une pensée rigoureuse du politique qui nous permettrait d'y voir plus clair dans la situation confuse et changeante du monde actuel.

Le fascisme dénote un ensemble de mouvements sociaux et politiques qui s'est développé en Europe durant le XXe siècle et qui comporte un ensemble de caractéristiques précisément reconnaissables. Peut-on parler d'un fascisme japonais ? Certains traits peuvent beaucoup se ressembler, entre l'enthousiasme vis-à-vis d'un Mussolini et la dévotion pour nous incompréhensible d'un jeune soldat Japonais pour la famille impériale : au-delà du fanatisme, c'est d'une véritable possession superstitieuse, religieuse dont il s'agit.

Marx étudiait dans ces cas le phénomène qu'il avait choisi d'appeler le "despotisme asiatique". Il reconnaissait que les grands empires agricoles qui apparaissent dans l'histoire bien après la "révolution néolithique", marquant le passage à l'agriculture, et après des millénaires de vie en villages, n'avaient pu se développer que sous une direction rigoureusement centralisée, investie des pouvoirs indistinctement religieux et politiques, mais aussi que cet nature en quelque sorte primitive du pouvoir d'État avait perduré jusqu'à l'ère moderne dans les contrées asiatiques.

Certains ne se gênent pas pour parler de Mao Zédong comme du "dernier empereur", rouge, celui-là, faisant pendant, comme symétriquement, à l'autre bout de l'histoire chinoise, au fameux empereur jaune, Qin Huangdì. D'ailleurs lui-même cultivait-il consciemment, dans son narcissisme, cette image pour renforcer son pouvoir. Les Chinois sont terriblement sensibles aux images chargées de symbolisme. Cette disposition, commune jusqu'à un certain point à toute l'humanité, est chez eux renforcée dans toute la culture par leur rapport tout particulier à leur extravagante écriture.

Celle-ci, aux innombrables caractères dont le dessin communique à toute une histoire, maintenant à demi oubliée, transvasée, reformulée, les maintient particulièrement connectés aux anciennes formes de la poésie classique, qui comporte un nombre somme toute assez restreint de figures, tropes, métaphores, images, qui sont vus universellement là-bas (clichés révérés) comme l'ineffable dont ils ne perçoivent même pas la platitude.

Ainsi, tout l'érotisme sera suggéré par le jeu des "nuages et de la pluie", le contraste complémentaire du Yin et du Yang se reflétera sur la montagne et les eaux, de la rivière à la mer, qui sera dorénavant oraculaire de toute la vie affective des humains, pour la lutte contre les vices ou l'acceptation du destin, et les gouvernements seront investis du "mandat du Ciel", jusqu'à preuve du contraire... assénée par des catastrophes naturelles ou écologiques.

Alors que le fascisme s'alimente d'un mythe fondateur et suscite l'enthousiasme en flattant de manière populiste les tendances d'un peuple résistant à la modernité, le Parti Communiste Chinois se passe bien d'une telle approbation, inexistante dans le peuple, parce qu'il est réputé investi de ce "mandat du Ciel", en tout cas tant que les choses sembleront ne pas aller trop mal en Chine, tant que la plus grande partie de la population semble y trouver son compte.

Les Chinois ne sont pas très exigeants et ils ont appris de leur longue histoire à se contenter de peu. Centrés sur la famille, ils ne souhaitent que de prospérer pour assurer la suite d'une longue lignée. S'ils se jettent depuis peu sur la richesse et la consommation, ils risquent alors de perdre leur personnalité et identité chinoise lorsque la propagation de l'égoïsme individuel fera ses ravages.

Cela ne relève pas du tout du même genre de pouvoir, même si, phénoménalement, les techniques répressives et policières semblent étonnamment similaires. Mais fascisme ou pas, la corruption est universellement répandue et le cynisme désabusé des masses semble partout pareil, le simple revers de l'impuissance ressentie de manière écrasante, toujours... Sauf quand se fait jour l'espoir d'une contestation organisée ou de possibilité de renversement d'un ordre si pesant.

Alors on voit l'enthousiasme révolutionnaire renaître de ses cendres qui n'avaient jamais cessé de couver dans les masses, même sous les apparences de la plus abjecte sujétion, comme nous pouvons le constater actuellement dans la successions des printemps arabes où fleurit le jasmin.

mercredi 26 janvier 2011

Un autre discours...

Ce discours sur l'état de l'Union, je devrais sans doute l'écouter avant d'en parler... Bon, je vais sans doute le faire... quand j'aurais le temps. Il reste que c'est vrai, je m'intéresse de moins en moins à monsieur Obama, directement. Depuis que je réalise à quel point il est engoncé dans son rôle, de président, oui... Aux commandes de la plus vaste ploutocratie du monde, encore, before the Chinese take over...

Oui, non seulement sa marge de manœuvre s'est énormément réduite, dès avant les élections de mi-mandat, mais je réalise qu'il ne fait que jouer son rôle, très étroitement délimité, comme une marionnette dont les fils sont assez courts finalement, et laissent dépasser le bas des grandes robes des manipulateurs...

Un président américain ne peut que servir les intérêts, aujourd'hui intrinsèquement destructeurs, des grands trusts qui profitent même de perdre des guerres, pourvu qu'elles soient couteuses, qui continue de détruire la planète et faire obstacles aux plans de sauvetage. Industries d'armements, grosses pharmaceutiques, méga-trusts pétroliers, avionneurs, banques et géants financiers, compagnies d'assurance, main dans la main avec les conglomérat de la presse, radios, information télévisuelle, divertissement, Hollywood... etc.

Ce sont eux qui dirigent. Alors Obama peut bien parler dans le vide, il a perdu le contact avec la population. Il le sait. Il veut gouverner au centre, ne pas faire de vagues. Dirais-je autre chose si j'avais écouté le discours ?  J'entends dire qu'il a parlé de la compétition avec la Chine, émulation pour justifier les investissements dans l'éducation, la recherche, la santé. investissement dans le futur de la nation, dans les jeunes générations, dans le savoir, la culture, l'effort d'être en prise sur les enjeux, pour régler les problèmes du monde... et non plus rester les bras croisés devant les catastrophes approchante...

Je vois qu'il était obligé de tenir un discours, à ce moment-là, schédulé, automatiquement. Je ne suis pas sûr qu'il en avait tellement envie, de leur en faire un, discours. Il y aurait de quoi, oui, étudier, sur le rapport des mots, des symboles, articulés par le représentant éminent du pouvoir exécutif, aux réalités, aux problèmes ressentis par la population (disparition de la classe moyenne!) et cela pourrait être intéressant... à l'université dans la classe d'un professeur de socio-psycho-linguistique.

Mais nous n'avons pas le luxe d'empailler l'histoire qui se fait. La démission des analyses échappe des facteurs essentiels. La crise n'est pas seulement économique. C'est une crise plus profonde des valeurs, des institutions, par la nouvelle compétition des modèles, c'est une crise de la civilisation qui se fait jour. L'exceptionnalisme américain est un boulet au pied déjà blessé.

Il semble que les citoyens américains n'aient même plus les moyens de comprendre ce qui leur arrive. C'est, en effet, un peu compliqué. Depuis longtemps on a brouillé le tableau, le pouvoir confisqué navigue dans un brouillard épais...

(Dernière heure:) J'ai vu que l'État pouvait faire quelques économies substantielles déjà en coupant les subvention aux compagnies pétrolières, montrant ainsi que les intérêts pétroliers commencent à peser moins lourd sur les choix politiques de la présidence. C'est toujours ça de pris ! Mais par ailleurs, les démagogues républicains, par la bouche de ce crampon ("like a pain in the ass!), ce Ryan, continuent leur travail de sape pour décourager la nation en désignant à la vindicte populaire le grossissement de la bureaucratie de l'État comme cause imaginaire de tous les problèmes.

Cela me fait penser que les élites financières n'ont que faire du peuple, ils sont au-delà de toute considération nationaliste, à part la fraction éthique, très réduite de ce "monde" (les Warren Buffet et les bill Gates de ce monde, rares et belles âmes qui lèguent leur fortune pour soulager les maux...). Car les très riches n'ont que faire des conditions de vie, voire de la survie d'aucun de ces pauvres, déjà si nombreux!

Ils ont l'air d'ignorer qu'il en faut beaucoup, pourtant, vaincus, aliénés, exploités, démoralisés, pour faire un seul de ces gros riches ! (À terme c'est certain, et c'est la définition du mal absolu, ils vont scier la branche sur laquelle ils sont assis). Mais en attendant l'heure du jugement, ils sont prêts pour conserver leur pouvoir, si possible l'augmenter, à coucher et s'entendre avec les Chinois, même les indiens s'il le faut. Entre riches, on trouve toujours moyen de se comprendre...

Il n'y a pas de perspectives, actuellement, pour la révolution mondiale nécessaire !

vendredi 14 janvier 2011

folie américaine

Président lénifiant, discours de circonstance, soulagement de la douleur, approbation générale... hélas temporaire car impuissante à conjurer le sort, incapable de dissiper les doutes... sous le parapluie des bons sentiments, la vie continue...

Ah oui !?? Le président a peur, les soi-disant libéraux ou "progressistes" se sentent visés. Le discours hystérique de la droite n'est que la fumée s'échappant du feu. La violence est au cœur de l'identité américaine. Ils ont conquis leur territoire par le génocide des nombreuses tribus amérindiennes. Ils sont devenus puissance prédominante par leur participations circonspectes d'abord aux guerres mondiales, assumée ensuite à toutes sortes de guerres de maintenance impérialiste pour satisfaire les intérêts essentiellement du complexe militaro-industriel, contre lequel déjà nous mettait en garde l'ancien président et ex-général Dwight Eisenhower. Même les guerres perdues (Vietnam) , même les guerres qui s'enlisent (Irak, Afghanistan) leur profitent. C'est le secteur porteur et la tête chercheuse de l'hyper-capitalisme prédateur, impérialiste version américaine.

La crise économique frappe de front un peuple désorienté. La manipulation du message dans la ploutocratie la plus "plouto" et la plus puissante (-cratie) du monde, encore pour un moment, avant la remontée de l'Empire Chinois, atteint des sommets où aucune vérité n'est plus bonne à dire. Les effets pervers de la violence hollywoodienne se répandent partout dans la société comme un cancer aux imprévisi8bles métastases. La classe moyenne est en train de fondre au profit d'un esclavage pour tous à l'ombre des grands trusts. Le climat ressemble à l'Allemagne du début des années trente, alors que l'hyper-inflation commence et que la situation attend son Hitler. Sarah Palin ? Oui, dangereuse et de séduction perverse.

Les élites intellectuelles n'ont pas de plan "b", les traditions de luttes sont battues en brèche, le syndicalisme est corporatisé, la gauche réellement progressiste impuissante car composée à peine d'une poignée d'intellectuel éclairés. La nation américaine poursuit sa dérive comme un grand corps malade et décérébré. Le seul projet qui subsiste est la découpe en tranche de l'orange bleue, la Terre, par les grands trusts dont la compétition est la poursuite hypermoderne de la guerre. Cette puissance manipulatrice du grand capital, pétrole, armements, technologies inc., n'ont aucun soucis des conditions de vie du bas peuple.

Si les catastrophes sociales, voire guerre civile peut servir leurs intérêts, ils seront prêts, avec tous leurs calculs, à risquer le coup. Nous avons là un savant dosage des déséquilibre, la table est mise pour un tableau d'enfer, recette de l'Apocalypse. Et pas encore d'extraterrestres frappant à la porte pour venir nous sauver... ou nous asservir... on ne peut savoir d'avance, quel serait le résultat d'un "contact".

Alors d'autres pauvres fous armeront leurs fusils, d'autres représentants seront abattus, d'autres tueries massives sont à prévoir, en attendant que la violence endémique trouve d'autres exutoires. Obama lui-même craint pour sa peau, c'est certain. Peut-être ne se représentera-il pas pour un second mandat... en tout cas pas tout de suite. Laisser mûrir la conjoncture ?

Il n'a presque pas de marge de manœuvre face à la politique des Trusts qu'il est bien obligé de servir. La désolante Clinton ne fera certainement pas mieux. Une présidence républicaine, style Bush surtout, serait une catastrophe encore plus grande maintenant, menant rapidement à une guerre de plus grande ampleur. Décidément, le "American Dream" a du plomb dans l'aile. Liberté ? Que de crime on commet en ton nom ? La novlangue sévit : La liberté, c'est l'esclavage !

Quelle mobilisation populaire, quelle pensée lumineuse, quelle émotion fondamentale, que sagesse pourrait encore nous sauver, ici, et "nous", tous habitants du continent américain ? Ici au Québec, je cherche et pour le moment je ne vois pas. Ce que je sais c'est que si tous ces déséquilibres continuent et s'accentuent, nous aurons la guerre, une guerre... pas jolie ! Les post-léninistes du Parti Communiste Chinois, eux, ont un plan à long terme. Sur leur route ne se dresse qu'une effrayante puissance à moitié désarticulée. Un bluff ? Une promesse ? Une menace ? La folie Américaine.

Bonne chance à tous. Live long and prosper...

vendredi 3 décembre 2010

Impuissance ? Corruption ? Non : Obama, employé de l'année !

Devant l'insatisfaction qui semble générale, comment expliquer la désaffection, apparemment, le peu de succès que rencontre la politique obamienne ? Peut-on taxer la présidence historique --premier président "de couleur" élu en terre raciste-- d'impuissance, alors que la première année donnait cours à tellement tous les espoirs que le comité Nobel lui-même lui attribuait le prix de la Paix, alors même que Barrack continuait en fait toutes les guerres, justes et injustes, vénales ou prétendument nobles, confondues décidées par son prédécesseur!? Voilà probablement le prix Nobel de la Paix le plus mal avisé de toute l'histoire récente, avec cette sorte d'ironie involontaire (dans le cas contraire on devrait parler de plus noir cynisme).

La principale pierre d'achoppement de cette présidence jusqu'à maintenant est très certainement l'incapacité de mettre au pas les banksters de Wall Street. Par excès d'avidité et de raffinement dans la "comptabilité créative" (creative accounting), ils ont créé des véhicules d'investissement trompeurs, cachant des mauvaises créances en triple A, fourvoyant virtuellement tout le monde dans le merveilleux monde de la finance, mettant à nu l'incompétence généralisée dans ce secteur, et précipitant le monde entier dans une crise financière qui continue encore à dégénérer en crise économique majeure, affectant les conditions de vie déjà misérables d'une vaste majorité de la population du globe.

Obama a été impuissant à imposer la réforme qui leur aurait fait avaler la pilule et reconnaître leurs erreurs. Ils continuent en fait de la même manière, ces banksters et avec une puissance renforcée, qui se moque de la révolte populaire. Pourquoi ? Pourquoi cette impuissance à mettre au pas de pouvoir financier qui étouffe la planète ?

La majeure partie des fonds collectés durant la campagne électorale qui allait porter au pouvoir le charismatique président proviennent de Wall Street. Il est leur choix devant la débandade spectaculaire du déplorable second mandat bushien. Il a été élu quelque chose comme l'employé du mois ou de l'année par cette secte sélecte en compétition acharnée de dinosaures "too big to fail" qui gère l'Amérique ainsi que le reste de la planète comme une sorte de Macdonald ou Wall Mart géant, avec tout le gaspillage, l'absurdité, la malbouffe et la destruction environnementale qui caractérise les pires travers de notre mode de production capitaliste agonisant mais encore dominant, avant que n'émergent de nouvelles formes de gestion salutaires.

Dans les couloirs qui mènent aux toilettes de la grande succursale illuminée, il y a, déjà, sa photo laminée. Mais comment les USA pourront-ils régler, au jour le jour, leurs énormes problèmes, qui demeurent, pour le moment, entiers ?