mercredi 17 août 2011

Le Président Pragmatique va être obligé d'agir.

Presque tout le monde semble déçu de Barrack Obama ces jours-ci et il est vrai qu'il semble n'avoir presque rien fait, rien fait d'efficace en tout cas, pour régler la crise et redonner l'espoir aux Américains les plus pauvres. Ils seraient au moins 43 millions dans une situation relativement précaire(1).

Statistiquement ils définissent comme pauvre là-bas une famille de 4 qui ne compte que sur 22 500$ ou moins par année pour subvenir à tous leurs besoins... Une personne vivant seule est certainement pauvre si elle doit vivre avec moins de 15 000$ par année. Maintenant des experts patentés, gagnant for bien leur vie argumentent que les pauvres d'aujourd'hui ne sont pas si à plaindre, puisqu'ils bénéficient de toutes sortes d'avantages et d'appareils développée par la technologie moderne.

Réfrigérateurs, grille-pains, fours micro-onde, téléphones, souvent portables... téléviseurs (très important pour acquérir un niveau social de frustration), ordinateurs, même... Mais même avec tout cela, la plupart des pauvres mangent mal, ne sont pas en forme et psychologiquement déprimés, sans perspectives souriantes pour les années à venir... donc sont souvent tentés par la violence 1) envers d'autres, ou 2) la propriété, ou 3) eux-mêmes (mutilations et suicide).

Le paysage américain ressemble de plus en plus à un mélange de high tech et de tiers-monde. Des poches de pauvreté s'étendent aux portes des banlieues cossues, des itinérants sillonnent les allées des silicone valley, la police veille... tant qu'ils seront payés! Leur faudra-t-il demander l'assistance du Vénézuella et de la Chine ?

Le président n'est pas un socialiste, il l'a suffisamment montré. Seuls des gens d'opinion extrême-droite, proto ou avérés fascistes prétendent encore cogner sur ce clou. Mais cela fait quand même d'effrayantes cohortes de millions d'américains... Ils sont incroyables! Socialistes, communistes, tous dans un tas, pas de nuances : c'est reconnu comme étant le péché mortel aux USA, et c'est bien dommage, ils se tirent dans le pied car ce remède fait bel et bien partie de la solution.

Le président est un pragmatique et relativement conservateur, il l'a prouvé en demandant l'aide des pyromanes de Wall Street pour éteindre le feu... brillante perspective. On aura enfin compris que le président n'avait pas vraiment de plan alternatif. Just some more of the same thing... comme nous le disions ici même il y a deux ans. Mais là le président pragmatique va être obligé d'agir pour trouver des solutions améliorant les conditions du plus grand nombre, car il est en train de perdre sa base électorale.

La semaine dernière, alors que nous publions le précédent billet, jeudi le 11 août, le président faisait dans l'après-midi un discours courroucé pour accuser les représentants républicains d'obstruction systématique à des fin de petite politique uniquement partisane au détriments des intérêts majeurs du pays. Depuis, il se promène en autobus (made in Quebec) pour véhiculer le message dans quatre états du mid-west.

Il a promis d'annoncer son plan d'action pour venir à bout de la crise sociale maintenant, plus que financière et économique. Un important discours est annoncé dès le début septembre, autour de la Fête du Travail... Ironique? Symbolique... Depuis l'impact de la pensée keynésienne pour sortir de la grande dépression économique des années 30, la restauration du plein emploi a été la l'objectif à atteindre pour restaurer la confiance et relancer la consommation.

On sait combien Barrack est bons dans ses discours. Cette fois-ci, Obama aura besoin d'être très bon... et son discours devra annoncer un plan très construit et très substantiel, susceptible d'emporter l'adhésion enthousiaste d'une partie significative de la population qui en arrache.

Si le Congrès continue de s'acharner à bloquer des mesures très populaires, la pression se retrouvera très vite dans son camp, et Obama, même empêché d'agir à sa guise aura le talent d'assurer sa réélection. Avec un mandat différent, cette fois-ci ? Non pas sauver le capitalisme à tout prix, mais aider les pauvres.

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1) C'est pire que ça en fait. Actuellement, au moins 45 millions de citoyens des États-Unis dépendent des "food stamps", des coupons donnant droit à des denrées alimentaires chez les marchands qui les acceptent. Il faut voir que beaucoup de "working poors" sont trop fiers pour avoir recours à cette aide essentielle.

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