mercredi 29 avril 2009

Les 100 premiers jours

La mode à été lancée par F.D. Roosevelt. C'est le carré parfait dans système de numération à base décimale, cela fait un peu plus de trois mois et moins d'un tiers de la première année. Quelque chose comme une borne sur la route, favorable à un rapport d'étape.

Cela fait sens surtout dans une période de transition où des réformes importantes sont devenues absolument nécessaires, pour une présidence, donc, qui démarre "sur les chapeaux de roue" (pour utiliser encore une fois cette métaphore usée, cliché d'ailleurs contre-intuitif, et qui deviendra sous peu aussi démodé que tout ce monde de l'automobile), que d'observer la mise en place du nouveau programme, d'examiner, donc, les réalisations et les déclarations d'intention de la nouvelle administration.

Les cent premiers jours sont indicatifs de la détermination du nouveau président de s'attaquer aux problèmes qui le confrontent de tout côté. À ce titre, la grippe porcine n'est que "la cerise sur le sundae", et il est d'abord conseillé de ne pas paniquer. J'ai vu la conférence de presse retransmise de la Maison Blanche par CBC et je dois avouer que j'ai été, à nouveau, très favorablement impressionné. Il me semble qu'il faut être quelque part de mauvaise foi pour ne pas admettre que ce gars est brillant, articulé, précis, intelligent. Son charisme n'est pas sans substance, et sa cohérence persistante doit lui valoir le respect de tous ceux qui ne sont pas ennemis du peuple.

Alors, dans son discours il a fait un rapide tour d'horizon des réalisations et problèmes qui persistent. Il a parlé de la torture, qu'il ordonnait de faire cesser, à Guantanamo Bay et partout où de telles pratiques déshonorent les services, même secrets, américains. Les questions qui lui étaient posées avaient d'abord été préapprouvées, les réponses devant avoir valeur de démonstration.

Il y a eu une question sur le bilan qu'il faisait de son expérience du début de sa présidence, ses surprises et ses déceptions peut-être. Il s'est montre fier de ce qu'il a pu faire jusqu'à maintenant mais non satisfait. Il y a beaucoup encore à faire et les problèmes sont nombreux. Cela a été sa première surprise, après l'élection et avant même d'avoir pu entrer officiellement en fonction : les problèmes surgissaient de partout, dit-il et il a admis n'avoir pas vu venir la crise financière à laquelle, pourtant, il doit son élection, je crois.

Déceptions, peut-être pas mais de réaliser quand même que la position de président n'autorise pas tout, ses moyens d'action et liberté d'action sont limités et le président, tout chef de l'exécutif qu'il soit, n'est pas si puissant. Il doit tenir compte de tous les autres pouvoirs et forces déjà installés. Il a pris l'exemple de ne pouvoir dicter sa conduite à la racaille des financiers de Wall Street. C'est moi qui dit : racaille ! Selon où on se situe, en concret et en pensée, on n'a pas tous la même définition ni usage du mot racaille. Sarkhozy et moi ne sommes pas du même bord de ce point de vue-là.

Sur l'industrie de l'auto, il aimerait bien que cela roule, mais même Chrysler doit aller en faillite, parce que les mises de fonds sont toujours insuffisantes. L'inquiétude sur la sécurité se dirige ces jours-ci vers le Pakistan où le gouvernement semble chancelant devant la progression du pouvoir taliban. Il se plaint de la culture de l'immobilisme à Washington et aux obstructions partisanes.

Je suis content de voir le président garder le cap et inviter à la patience ceux qui ne comprennent pas ni n'approuvent les largesses consenties aux banques. La nationalisation, si elle doit venir, faisant de ce secteur une branche importante du service public, ne peut pas et ne doit pas apparaître comme une mesure intempestive. La démonstration doit être faite que c'est le système privé des capitaux qui est profondément vicié et qui se tire lui-même dans le pied, obligeant la profonde, sinon radicale réforme.

Ph.Ph.

lundi 27 avril 2009

Obama écrivain (2) --- Obama as a writer

L'extrait que nous présentons aujourd'hui se situe à la fin du premier séjour de Barack Obama à Chicago, alors qu'il avait été admis à poursuivre des études de droit à Harvard, espérait pouvoir être de retour dans cette communauté où il trouvait sa vocation d'animateur social avec de meilleurs armes, mais juste avant son voyage au Kenya, pour accomplir ce retour aux sources qui lui était devenu nécessaire. Lisez ces quelques lignes et venez ensuite prétendre que cet homme est mauvais.

"That night, well past midnight, a car pulls in front of my apartment building carrying a troop of teenage boys and a set of stereo speakers so loud that the floor of my apartment begins to shake. I've learned to ignore such disturbances--where esle do they have to go? I say to myself. But on this particular evening I have someone staying over; I know that my neighbors next door have just brought home their newborn child; and so I pull some shorts and head downstairs for a chat with our nighttime visitors. As I approach the car, the voices stop, the heads within all turn my way.
"Listen, people are trying to sleep around here. Why don't y'all take it someplace else."
The four boys inside say nothing, don't even move. The wind wipes away my drowsiness, and I feel suddenly exposes, standing in a pair of shorts on the sidewalk in the middle of the night. I can't see the faces inside the car; it's too dark to know how old the are, whether they're sober or drunk, good boys or bad. One of them could be Kyle. One of them could be Roy. One of them could be Johnnie.
One of them could be me. Standing there, I try to remember the days when I would have been sitting in a car like that, full of inartulate resentments and desperate to prove my place in the world. The feelings of righteous anger as I shout at Gramps for some forgotten reason. The blood rush of a high school brawl. The swagger that carries me into a classroom drunk or high, kawing that my teachers will smell beer or reefer on my breath, just daring them to say something. I start picturing myself through the eyes of these boys, a figure of random authority, and know the calculations they might now be making, that if one of them can't take me out, the four of them certainly can.
That knotted, howling assertion of self--as I try to pierce the darkness and read the shadowed faces inside the car, I'm thinking taht while these boys may be weaker or stronger than I was at their age, the only difference that matters is this: The worl in wihich I spent those difficult times was far more forgiving. These boys have no margin for error; if they carry guns, those guns will offer them no protection from that truth. And it is that truth, a truth that they syrely sense but can't admit and, in fact, must refuse if they are to wake up tomorrow, that has forced them, or others like them, eventually to shut off access to any empathy they may once have felt. Their unruly maleness will not be contained, as mine finally was, by a sense of sadness at an older man's injured pride. Their anger won't be checked by the intimation of danger that would come upon me whenever I split another boys lip or raced down a highway with girl clouding my head. As I stand there, I find myself thinking that somewhere down the line both guilt and empathy speak to our own buried sense that an order of some sort is required, not the social order that exists, necessarily, but something more fundamental and more demanding; a sense, further, that one has a stake in this order, a wish that, no matter how fluid this order sometimes appears, it will not drain out the universe. I suspect that these boys will have to search long and hard for that order--indeed, any order that includes them as more than objects of fear or derision. And that suspicion terrifies me, for I now have a place in the worls, a job, a schedule to follow. As much as I might tell myself otherwise, we are breaking appart, these boys and me, into different tribes, speaking a different tongue, living by a different code.
The engine starts, and the car screeches away. I turn back toward my appartment knowing that I've been both stupid and lucky, knowing that I was affraid after all."

Barack Obama Dreams from my father Three Rivers Press, NY, 1995, 2004 ; pp. 269-271.

Un peu plus haut, dans cette autobiographie, Obama prétendait que malgré les différentes situations auxquelles il avait été exposées dans ses fréquentations de différentes communautés pauvres et défavorisées, lorsqu'il grandissait, d'Hawaï en Indonésie, et de Los Angeles à New york, ensuite, à Chicago où il prit ses premiers engagements professionnels marquants, qu'il ne s'était jamais senti menacé physiquement. Mais on voit que dans ce passage, qui prend place en 1986, soit à la fin de son premier séjour chicagien, il admet, finalement, que la pression d'insécurité qui marque la vie de tout afro-américain l'avait toujours déjà atteint plus ou moins consciemment, lui aussi, héritier de deux cultures au moins, car produit du croisement de deux races et au confluent de plusieurs civilisations.

Cet homme s'est affiné dans les épreuves et a dû composer longtemps avec ses démons avant de trouver la force intérieure de les confronter. Je nous en souhaite tous autant, dans le cours tortueux de la vie.

Live long and prosper.

Phil Phantasio

dimanche 26 avril 2009

Contre la théorie du complot satanique

Il faudrait, au moment des cent jours, faire le point des initiatives de l'administration obamienne pour voir en face de quelle sorte de stratégie nous nous trouvons. Bien sûr il ne faut pas prétendre tomber des nues et croire que l'approche obamienne sera entièrement nouvelle. Il doit à toutes forces s'inscrire dans une continuité que lui dicte la configuration, interne et externe des pouvoirs, ainsi que la persistance des intérêts à long terme des États-Unis, comme pays et comme puissance, mais aussi avec un rôle vacillant de leadership mondial et des prétentions impériales.

Cet examen doit être établi sans complaisance avec le regard aiguisé de la critique, mais je ne crois pas à cette théorie du complot qui fait de Obama le suppôt de Satan, ou encore la marionnette, le meilleur défenseur de l'oligarchie du gouvernement caché, style groupe Bilderberg, et je considère qu'il est criminel de répandre de telles rumeurs et il faut se demander, face à ces constructions quels intérêts elles servent.

C'est difficile à voir car on ne voit pas facilement qui a intérêt à l'instauration du chaos comme tel. Tout esprit pondéré doit certainement réaliser qu'en allant en ce sens il doit finir par scier la branche sur laquelle il est assis. Tous ces ultra-riches du groupe Bilderberg, je veux bien croire qu'ils exercent une énorme influence occulte et que le nouveau président ne peut ignorer leur volonté, pour autant qu'elle soit constituée en parti cohérent, ce qui n'est pas évident. Un club social qui joue les conspirateur n'est pas un groupe structuré avec un programme d'actions bien établi. Il y a forcément concurrence et divergences, voire contradictions dans leurs intérêts affrontés et la bonne entente au moment du cocktail ne sera pas la même que l'atmosphère entre la poire et le fromage.

À moins d'un grand dévoilement, avec preuves irréfutables de ces grands complots nous considérons qu'il est criminel d'éparpiller les forces et de semer confusion et incertitude parce que l'heure est grave, le sentiment d'urgence devrait habiter toutes les poitrines. Selon la trajectoire actuelle et tous nos faits et gestes, la surface de la planète est en train de devenir de plus en plus inhospitalière à la vie telle que nous la connaissons.

Nous enclenchons bientôt, peut-être est-ce déjà fait, des boucles de rétroaction positive : une accélération, qui nous fera passer des seuils au-delà duquel nous perdons toute possibilité de contrôle sur le climat qui part à l'épouvante dans un régime chaotique.

La préoccupation environnementale est actuellement et pour longtemps la plus grande, pose le défi le plus intense auquel aura eu affaire l'humanité, désormais en péril.

Alors, oui, sans doute que l'événement du 9/11 n'est pas ce qu'il paraît : tout probablement que cette catastrophe aura été orchestrée pour frapper les esprits et créer l'atmosphère pour asseoir un régime illégitime jouant sur la peur pour rogner les libertés. Nous croyons que sera connue plus largement bientôt la découverte de nanothermites dans les fouilles de "ground zero", indiquant une main cachée comme véritable responsable de l'effondrement des tours jumelles.

Mais cela n'est plus que de médiocre importance en regard des problèmes réels qui confrontent la survie de l'humanité dans son ensemble et maintenant que l'on y revient dans un esprit de meilleure collaboration, cela laisse dans l'ombre les prétextes dont devait s'autoriser le soubresaut d'un empire moribond.

vendredi 17 avril 2009

Holà!

Obama au Mexique félicite monsieur l'autre président pour les efforts consentis dans la lutte aux narco-trafiquants qui construisent des empires de part et d'autres des frontières en manipulant les vices des gens dits ordinaires et qui chutent, ce qui dégrade et nécrose en masse de grands pans du tissus dit social.

Mais faudra-t-il parler de la pénurie en différents métaux. Par exemple, il reste 12 ans d'exploitation du métal argent. 16 ans de zinc et d'or, moins au Canada. 22 ans de plomb, ce vil métal... (batteries, munitions, etc...). Dans les Rapports de ressources naturelles du Canada les manques sont constatés mais aucune alerte, aucune solution n'est proposée. Là on n'aura pas le choix de prendre ou non le virage de la récupération.

lundi 13 avril 2009

Disparition du blocus contre Cuba ?

Les présidents démocrates semblent successivement moins convaincus de l'importance de maintenir un haut niveau de sanctions contre Cuba que la suite des présidents républicains. Obama ne fait pas exception à cette règle. Il a décidé d'assouplir les restrictions et je cite ici le texte pris sur le site du journal français Le Monde :


"Le président Obama a ordonné une série de mesures en direction du peuple cubain, afin de soutenir leur souhait de jouir de droits fondamentaux et de déterminer librement l'avenir de leur pays", a dit le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs. Les Américains d'origine cubaine pourront ainsi voyager à Cuba et envoyer de l'argent à leurs proches restés sur l'île, sans limitation. Ces nouvelles règles, qui ne nécessitent pas l'accord du Congrès, concerneraient près de 1,5 million d'Américains dont un membre de la famille vit à Cuba.

Les Etats-Unis imposent depuis 1962 un embargo à Cuba, sauf pour les produits alimentaires et pharmaceutiques. Cet embargo est régulièrement dénoncé par les Nations unies. Les Américains d'origine cubaine ont pu se rendre librement à Cuba pendant une courte période de cinq ans, lorsque le président démocrate Jimmy Carter avait refusé en septembre 1977 de renouveler les restrictions imposées à l'île, rétablies ensuite par son successeur, Ronald Reagan, en avril 1982.

Un scénario qui s'était reproduit avec les présidents Bill Clinton et George W. Bush, qui ont respectivement allégé puis renforcé les sanctions contre l'île. Il restera cependant interdit d'envoyer de l'argent à des membres du régime castriste ou de l'armée, selon un responsable de la Maison Blanche.

Le Congrès avait voté début mars un allégement des restrictions sur les voyages à Cuba pour les Américains d'origine cubaine, leur permettant de s'y rendre une fois par an, au lieu d'une fois tous les trois ans et de dépenser chaque jour jusqu'à 179 dollars, contre 50 dollars précédemment. L'annonce de ces nouvelles règles intervient à quelques jours du sommet des Amériques, les 17 et 18 avril à Trinité-et-Tobago, organisé en l'absence de La Havane, qui n'a pas été invité."

C'est ainsi que se poursuit la redéfinition de la politique étrangère américaine qui devrait leur permettre de trouver de nouveaux alliés. Il n'est pas utile ni nécessaire, en effet, de continuer à s'aliéner de plus en plus de pays d'Amérique du Sud par une politique économique et une diplomatie tendue. Chavez, pas plus que les autres ne sont fatalement hostiles aux Américains, si ceux-ci recommencent à faire cause commune avec les intérêts sud-américains. En fait, les États-Unis ont besoin de retrouver un plus grand nombre d'alliés qui sauront les soutenir dans les défis et/ou confrontations à venir.

mardi 7 avril 2009

Obama écrivain !

Je suis présentement à lire l'autobiographie de Barack Obama Dreams from My Father dans la version originale anglaise de 1995, ceci malgré une plus grande difficulté pour moi de cette lecture en anglais, afin de mieux apprécier si possible le talent de cette intelligence exprimant par l'écrit la qualité de sa vision. Pour comprendre les qualités et les valeurs, la détermination qui lui a permis de gravir les échelons sans s'aliéner de la base. Ici, il faut parler de la profonde compréhension qu'il a développée des problèmes concrets et quotidiens non seulement des noirs américains mais de tout un chacun se débattant dans la vie de tous les jours dans les difficultés et la confusion de notre monde moderne. Il doit cette profonde compréhension à son expérience de travailleur social à Chicago qui remonte aux années 1980.

Il ne faut pas croire que le cheminement du nouveau président fut un chemin de roses. Il est passé des ténèbres à la lumière, lui aussi, progressivement et par un long et difficile travail de métamorphose lorsqu'il s'efforçait de tirer les leçons des pénibles expériences de la vie. Il n'a pas non plus toujours été un saint, et même si l'on ne voit aucune trace de graves vices, le jeune Barack est passé par des périodes de confusion et de découragement, avant d'acquérir l'impression de connaître sa voie et de reconstruire sa personnalité avec plus de discipline.

J'en veux pour preuve un exemple que je retiens de sa prose à un moment où il s'interroge sur les situations glauques et les attitudes de fuite qu'il a un moment adoptées. Page 96 Three Rivers Press, New York 1995, 2004.

"Billie (--Holliday, sur disque--) had stopped singing. The silence felt oppressive, and I suddently felt very sober. I rose from the couch, flipped the record, drank what was left in my glass, poured myeself another. Upstairs, I could hear someone flushing a toilet, walking accross a room. Another insomiac, probably, listening to his life thick away. That was the problem with booze and drugs, wasn't it? At some point they couldn't stop that ticking sound of certain emptiness. And that, I suppose, is what I'd been trying to tell my mother that day: that her faith in justice and rationality was misplaced, that we couldn't overcome after all, that all the education and good intentions in the woerld couldn't help plug up the holes in the universe or give you the power to change its blind, mindless course."

Ce jeune homme, seul, méditant sur la musique, buvant un quelconque alcool, est en train de se sortir du narcissisme inconséquent qui "always think its about you" et se maintient dans l'auto-indulgence, les excuses et le déplorable apitoiement sur soi, dans l'inconscience des drames et difficultés beaucoup plus sérieuses souvent vécues par d'autres.

Je vous laisse sur cette impression pour le moment mais je me réserve la possibilité d'étoffer le commentaire et ma réflexion. Ce blog est un "work in progress" parce que je peux toujours modifier, amplifier, changer les messages inscrits à toute date.

Ph. Ph.

dimanche 5 avril 2009

Enfin le plan Vert : assez ambitieux ?!

Aux dernières nouvelles, le plan de l'administration Obama pour s'attaquer aux plus urgents problèmes environnementaux se précise...

L'heure est grave et l'air est troublé, tout autant que l'ère qui est, pourrait-on dire, chaotique ou grosse de toutes sortes de dangers : en tout cas, la situation est loin d'être claire...

Mais ce qui est certain c'est que le danger environnemental associé aux changements climatiques provoqués par l'homme va être croissant dans les prochaines années et deviendra la souci de toutes les personnes, de tous les membres de cette étrange espèce que l'on nomme, entre nous, l'humanité.

Moins vite se mettra en place une véritable collaboration internationale, plus on aura des guerres sans nom pour s'accaparer des dernières ressources disponibles. Il faut déjà voir, par exemple, le conflit israélo-palestinien dans le contexte plus large d'une guerre de l'eau entre un colonisateur de type occidental high-tech et un peuple démuni s'accrochant à ses pierres comme à ses derniers espoirs. Personne ne veut céder un pouce de terrain mais le déséquilibre des forces est immédiat : énorme en faveur de "Tsahal" (cela me fait toujours grincer des dents quand je me crois obligé d'employer ce nom que cette armée de sans-cœurs se donne à elle-même, comme s'il s'agissait d'une sorte de héros romantique) ; mais il n'en demeure pas moins que le peuple, tout un peuple, appuyé par l'Islam aura toujours l'avantage sur la durée. Plus l'injustice est grave, plus le temps de la domination sera court.

J'ai lu le livre de Gwynne Dyer, Climate wars et je peux vous dire que c'est terrifiant. Les scénarii sont situés dans une sorte de gradation en termes de gravité, mais semblent, dans le confort inconscient dans lequel encore nous nous blottissons, tous plus apocalyptiques les uns que les autres. Les arguments sont solides, le livre dans son ensemble vachement bien informé. C'est pourquoi je pense que certains de ces scénarii, et pas les plus bénins malheureusement, seront incontournables... si... Si !?

Si nous ne faisons rien. Il faut, d'abord, éviter de déclencher un processus d'accélération d'émission du méthane par fonte accélérée du pergélisol : cela produirait un effet d'emballement où la hausse des températures serait globalement et totalement hors de contrôle. Si cela se produit, une chose est certaine : en 2050 cela sera l'enfer sur Terre, pour nos enfants survivants et tous nos descendants.

Alors, aussitôt que j'en saurai un peu plus, que j'aurai eu l'occasion de mieux l'étudier, je vais rendre-compte de ce plan Vert de l'administration Obama, parce que lorsque l'on parle de "l'espoir maintenant", c'est très beaucoup là, sur cette question que cela se joue.

vendredi 3 avril 2009

L'OTAN maintenant

L'Occident resserre ses alliances. La France rejoint la défense intégrée surtout pour renforcer sa position au sein de l'Union Européenne et augmenter le poids de ses propositions dans les discussions sur les affaires internationales. Pas pour diminuer son indépendance, comme auraient pu le croire les anciens gaullistes. C'est prendre acte du fait que dans un monde de croissantes interdépendances, la seule façon d'accroître son prestige et son leadership est de prendre des initiatives responsables et perçues comme amélioration de la coopération au sein de l'alliance.

Par exemple, la Turquie est membre important de l'OTAN puisqu'elle compte le second contingent en importance, plus de 500,000 soldats rapidement mobilisables. De plus elle frappe à la porte de l'Union Européenne et la France, parmi d'autres, s'oppose à son entrée. Les États-Unis ne peuvent qu'appuyer la démarche de leur allié turc car en fait, cela n'est pas de leurs affaires. Les Européens sont libres de faire entrer dans leur communauté qui ils veulent et poser les conditions qu'ils jugent indispensables aux candidatures, présentes ou éventuelles.

La Turquie a un moment fait mine de s'opposer au choix du prochain secrétaire général de L'OTAN en la personne du premier ministre danois Rasmussen, pour fins de politique intérieure, probablement, mais le prétexte invoqué paraissait un peu mince, avec le recul cependant, puisque les caricatures publiées dans un journal danois moquant le prophète Mahomet avaient soulevé une colère qui a fait vaciller un moment la liberté d'expression dans la presse... internationale... Cela fait aussi réfléchir.

La Russie, vaguement invitée à se joindre à l'alliance a préféré la position superbe de grande puissance : "Une grande puissance, dit-elle par la voix de ses dirigeants, ne rejoint pas une alliance, elle crée une alliance autour d'elle". Les Russes ont mal digéré l'envie, les velléités montrées par quelques-uns de leurs voisins, dont la Géorgie et L'Ukraine de rejoindre l'alliance atlantique. Il faut donc s'attendre au retour de l'expansionnisme de l'empire russe.

Dans ce contexte de redistribution des cartes, le président Obama semble frôler l'incohérence lorsque d'un côté il prétend chercher à débarrasser la terre entière de toute arme nucléaire et que de l'autre il maintien sa détermination à poursuivre le projet de son prédécesseur d'un bouclier anti-missile européen, dirigé notamment contre la menace iranienne. La Pologne et la République Tchèque ont accepté, en effet, de recevoir les équipements nécessaires sur leur territoire, au grand dam des Russes ! Encore eux...

La cohérence ici est de l'ordre de la distinction entre l'articulation d'une tactique à la stratégie d'ensemble qui se veut être plus généreuse. Le moyen pour y parvenir étant un chemin escarpé et ardu. Ainsi le président Obama ne pourra être targué de rêverie et passer pour un dangereux idéaliste.

Mais c'est aussi le moment que le président Obama choisit pour annoncer ses coupures dans le big budget militaire. C'est là où il commence à marcher sur de gros orteils. J'élaborerai là-dessus bientôt, j'espère, quand on en saura plus...

jeudi 2 avril 2009

G-20

Les grands commis responsables du volet politique du capitalisme mondialisé ont fait leur travail : le Capital se débat et il choisit la voie de la réforme. Pour survivre.

D'abord il faut dire qu'une réunion du groupe de nations dit du G-20 est déjà en soi une bonne nouvelle. Longtemps on n'a eu droit qu'au G-7, en questionnant même la légitimité de la participation du Canada, la plus petite des économies les plus avancées au monde, souvent perçu comme simple appendice des États-Unis.

Puis quand la Russie, amputée de son empire, se relevait de la crise et du chaos économique dans lequel elle était tombée suite à la chute de l'URSS en 1989 et la curée déprédative de la nouvelle oligarchie et quelques mafia, prétendait rejoindre à nouveau le rang des grandes puissances, nous avons eu le G-8.

Le G-20, donc, intègre tout un paquet d'autres pays pas seulement européens (l'Espagne s'ajoute) ou occidentalisés, comme le Japon, dont les principales économies émergentes aux vastes marchés, dont bien sûr la Chine, l'Inde et le Brésil et qui ensemble pèsent très lourd dans les parts prises au produit mondial total.

Que tous ces gens puissent discuter et faire valoir leur intérêts, au total fortement divergents, est un garant pour une meilleure chance d'atteindre à une sorte d'équilibre ou de justice dans l'organisation des échanges internationaux, prélude, faut-il l'espérer, à un partage plus équitable des richesses et autres avantages.

Puis quand il faudra discuter plus avant, dans l'urgence de cette crise encore plus fondamentale que la crise économique, et c'est bien la crise écologique résultant des menaces accumulées au-dessus de nos tête par le changement climatique en cours, il faudra qu'une meilleure compréhension de la situation particulière de chacun des participants à ce forum des nations précède la négociation de la contribution qui sera attendue, voir exigée de chacun.

Il semblerait que le résultat des négociations marque une sorte de compromis, match nul entre les deux leaders d'opinion que sont la France et les USA qui avaient des priorités divergentes. Il y aura réglementation accrue des marchés et chasse aux abris fiscaux comme le voulait la France, et du bout des lèvres les autres États se sont engagés à intervenir et dépenser plus dans les mesures prétendument efficaces pour sortir les économies de la crise mondiale.

Maintenant il faut admettre que cette crise a été déclenchée par les excès prolongés de l'économie américaine au développement malsain, exagérée par l'absence de réglementation favorisant à outrance les fonds spéculatifs, pimentée encore par les outrances de la politique internationale de l'ère Bush II. Il est légitime que dans la foulée de cette suite ininterrompue de graves erreurs, les États-Unis perdent beaucoup de leur influence et ne peuvent plus se poser en "leaders du monde libre" comme jadis, en l'ère Kennedy, mettons, ou encore naguère en l'ère Clinton.

Ce n'est que le talent et le charisme du président Obama qui peut encore un moment cacher ce fait : l'empire américain est ébranlé sur ses bases puisque c'est le rôle exagéré du dollar comme monnaie de change internationale qui est fortement remis en question, d'abord par la Chine, principal créancier de la dette américaine, puis par tous les autres qui en ont soupé du "problem" que représente "our currency" (cf. plus bas, la déclaration de Paul Volker).

Puis les mesures pratiquement aveugles de gonflement du crédit sont critiquables si elles n'équivalent qu'à donner les consommations gratuites à des alcooliques en espérant qu'ils cesseront de boire leur éthylisme jusqu'à la lie. Il faut bien admettre, comme le dit Jacques Attali sur son blog, que tout ce que l'on a trouvé jusqu'à maintenant c'est "qu’on emploie pour résoudre la crise les mêmes armes que celles qui l’ont créée." Et encore : "Tout se passe comme si les alcooliques anonymes, tout heureux de leurs bonnes résolutions, avaient décidé, au sortir de leur réunion, de prendre un dernier verre. Pour la route." Et vlan dans les dents!

Mais dans les dents de qui ? Par les mesures étatiques de relance c'est le public en fait qui se tire dans les pieds en gonflant démesurément la dette publique, qui est reportée aux générations futures qui auront déjà bien des problèmes sur les bras avec ce que nous leur laissons comme gâchis à réparer. Tout cela sans aucune réflexion en profondeur sur les tenants et aboutissants de la crise, tout cela sans aucun plan crédible de réforme du système.

Si l'on ne change pas la manière de prêter de l'argent et pour quoi faire, il se passe exactement le pire, c'est-à-dire "more of the same thing", c'est-à-dire que les banquiers et groupes financiers vont se servir de ces nouveaux leviers pour recommencer et continuer à spéculer dans l'idée du gambler qui est celle de "se refaire". Ainsi que pour continuer à se payer des primes énormes et bonus de congratulation des dinosaures qui n'ont encore rien compris et qui provoquent la colère légitime, malheureusement impuissante, on dirait, des citoyens dits ordinaires, par l'importance de leur fortune personnelle sans doute.

Dans ce contexte d'un bordel légué par le vacillant leadership américain, l'Europe se retrouve, à une nouvelle croisée des chemins en face de son destin, qui est d'assumer sa nouvelle position d'importance dans le système des rapports de forces stratégiques. La maturité implique d'assumer son indépendance et de définir sa propre politique. La France a pris acte de ce fait en se réimpliquant, paradoxalement en apparence, plus directement dans l'OTAN.

mercredi 1 avril 2009

Le Capital... et après !

Très souvent l'histoire avance par le mauvais côté. Puis cela devient une question de survie, plus urgente donc, et les gens se mobilisent pour faire avancer l'autre pied de ce vaste organisme qui serait l'humanité si tant est que celui-ci doive ou puisse encore continuer à se tenir debout. Dans le cas de la dite mondialisation qui s'achève --l'anglais parle de "globalisation", ce qui est à la fois moins surchargé de sens et plus pervers, parce que cela semble une simple extension d'un processus naturel-- nous avons affaire à une coalition de gros intérêts commerciaux qui se voyaient en position de dominer complètement les marchés pourvu que leur lobbying auprès des décideurs leur permettait de faire sauter tous les mécanismes légaux de protection et les réglementations dans les marchés locaux, de manière à laisser le champ tout à fait libre à leur invasion. Invasion de capitaux, invasion par les produits et ainsi de suite, jusqu'à l'invasion culturelle et linguistique et les pressions pour le biais politique nécessaire au soutien actif de cette sorte de recolonisation nouveau genre.

Recolonisation non plus, un peu partout, par une nation étrangère, mais recolonisation en quelque sorte transnationale ou plutôt métanationale. En fait, c'est le capital lui-même, ce procès sans sujet à l'âme de machine à broyer de l'humain, qui s'organise en cette pointe la plus "avancée", c'est-à-dire prédatrice, la plus agressive, sanguinaire et immorale (en fait amorale : les évaluations humaines et valorisations ne l'intéressent guère et les quelques rares personnages au sang glacial qui agissent ce type de conscience ne manifestent que profond mépris pour "tout ce qui est humain"), pour étendre les mailles de son filet en un réseau qui enserre le monde, c'est-à-dire toutes les régions et potentiellement la Terre entière.

Enfin le système capitaliste laisse voir toute sa négativité, qui pouvait passer encore inaperçue tant qu'il y avait des ennemis à vaincre et des espaces ou de nouveaux marchés à conquérir. Tout ce qui fait mal, tout ce qui pollue, tout ce qui est impropre à la vie s'accumule sans recours et sans ressort dans l'environnement. Et nous en sommes au point où il devient évident, en tout cas pour ceux qui ne se servent pas de leur cerveau principalement pour ne pas voir, qu'il faut faire quelque chose à ce sujet.

Something has to be done about that : and this is us, the people, that are going to suffer the most, that are prompted to impulse initiative and pressure to the powers to act. "Us" : les peuples de la terre. Pas seulement les moins privilégiés de l'Empire américain. Pas les United States de la barbarie ! Ce n'est pas nous, ça.

La crise de ce système qui se croyait au-dessus de toute défaillance a au moins ceci de bon qu'il force de plus en plus de gens à se rendre compte que l'on ne peut pas continuer comme ça : à confier les clefs du destin de la planète à une bande de profiteurs qui ne sont même pas capable de gérer correctement leur agression et qui ne peuvent dans leur extrême cupidité (extrême surévaluation d'eux-même --"parce que je le vaux bien!") s'empêcher de tuer la poule aux œufs d'or !

Les talents, la créativité, les savoirs et le savoir-faire, c'est nous qui l'avons : le peuple, la communauté, la collectivité, la société. Nommez-nous comme vous voulez. Quand on aura réglé quelques problèmes plus concret, on reviendra sur les questions de vocabulaire. Il n'est plus tolérable que tous les profits soient appropriés par des intérêts privés et les pertes, coûts sociaux et humains, soient assumés publiquement. Cette crise est en train de faire la preuve que la système capitaliste ne se réforme pas, qu'il n'est pas rentable ni socialement ni à long terme, qu'il est un parasite qui gangrène l'humanité et que celle-ci doit maintenant trouver une manière de s'en débarrasser, en gardant ses côtés positifs sûrement, en faisant un pas donc de l'autre pied pour le dépasser.

Dans l'intervalle, bonne chance ! Live long and prosper.

Ph. Ph.