mercredi 18 mars 2009

La colère gronde

Non seulement AIG (American Insurance Group, Inc.) enrage et provoque une réaction de réprobation partout de la part de ceux qui sont interrogés, mais le feu est pris dans l'opinion publique : jusqu'où le président Obama pourra-t-il se compromettre dans la tentative de renflouer le système des cyniques profiteurs à tout prix sans s'aliéner l'immense capital de sympathie dont il jouit encore, torpillant ainsi l'espoir qu'il mobilise ?

De plus, à peine une cerise sur le "sundae", nous avons appris que le chiffre des bonis cumulés était de 225MU$ et non pas "seulement" de 165M... Mais un peu plus, un peu moins... c'est tout un système à réformer qui a permis une telle inflation apparemment sans limite de l'appétit, de la gourmandise, de l'avidité et rapacité au gain, cynique et sans aucune sorte de remords ou de complexe : sans aucun questionnement éthique, sans aucun scrupule apparemment de ceux qui se croient tout permis parce qu'ils ont compris assez tôt où et comment se placer du bon côté de la machine distributrice des privilèges et richesses. Sans aucune réflexion sur la légitimité de tels avantages, appropriation le plus souvent très injuste --du vol en fait!-- des avoirs confisqués des petits, moyens et maintenant pas si moyens, même gros investisseurs !...

C'est quand les gros intérêts ont été lésés que le scandale a éclaté : quand les grandes banques d'investissement ont été directement menacées que l'incurie du système financier a éclaté au grand jour et que les journaux se sont emparés de l'"histoire" et que l'on a connu des détails, horibles ou croustillants. Ceux qui disent que c'est la faute à... et là, mettez la bête noire favorite de l'intervenant... d'avoir brisé la confiance des investisseurs, ce qui serait la cause de la crise mondiale actuelle font par là preuve simplement de leur idéalisme crasse, angélisme qui confine à l'irresponsabilité.

La confiance n'est pas la cause, elle est un effet, qui peut être un effet d'entraînement, de la situation réelle de l'économie et de la position effective de l'économie-casino virtuel dans l'ordre du monde qu'elle prétend dominer, voire posséder complètement. Tant que les gens ne sont pas touchés directement dans leurs conditions de vie, tant qu'ils ne sont pas touchés dans leur vie personnelle, leur famille, et puisqu'ils ne comprennent pas les "règles" de ces jeux financiers virtuels, carburant aux produits dérivés trop souvent de haute voltige, ils ne s'en préoccupent pas et continuent à vivre leur vie de petits et grands soucis.

Mais quand ils sont directement affectés dans leurs revenus, dans leurs conditions de travail, voire perdent leur emploi, leur maison et vivent des drames familiaux, ils commencent à s'intéresser à ces agissements "magiques". Certains demeurent intéressés à mieux comprendre de quoi il s'agit mais quand la sérénité nécessaire à l'étude fait défaut dans la situation tragique, ils cherchent plutôt à y mettre la main. Le réflexe de détruire ne peut être arrêté que par la confrontation de la force ou bien par l'espoir d'obtenir enfin justice de la part d'un représentant respecté. Président Obama est encore ce rempart respecté contre la montée des tactiques plus violentes d'une opposition montante. Ses faits et gestes, ses décisions sont scrutés à la loupe.

Combien de temps pourra-t-il encore ainsi imposer le respect, si une solution globale aux multiples problèmes ne semble pas en vue ? L'avenir le dira...
Ph. Ph.

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