samedi 6 novembre 2010

De-mocracy

De-mocracy

Le fonctionnement chaotique de la démocratie américaine donne le mauvais exemple. Il va fournir des arguments aux dirigeants chinois, par exemple, en faveur d’une direction ferme et unifiée d’une manière impériale, sous réserve d’une légitimité diffuse à la limite superstitieuse et qu’ils appellent, là-bas, le mandat du Ciel. Le pouvoir communiste a été là-bas conquis à la pointe des fusils. De même, la prépondérance de la puissance militaire américaine a été acquise lors des deux guerres mondiales, surtout la deuxième, sur tous les champs de bataille du pacifique et d’Europe.

Partout, oui, le pouvoir est au bout du fusil… mais surtout en temps de guerre. Alors que c’est pendant la paix que la légitimité se valide dans la durée. Les valeurs de la civilisations s’apprécient dans une vision constructive à long terme, et c’est pour elles que les masses, les peuples, les citoyens se lèvent lors des crises, dans la guerres, lorsque ces valeurs sont menacées. Ont voit qu’il est au moins aussi important, et sûrement plus, dans le long terme, de gagner la paix après avoir gagné la guerre. De toutes façons les perdants sont vite oubliés en sombrant dans les poubelles de l’histoire.

Maintenant, la nouvelle donne après l’élection de mi-mandat fait que le système américain se retrouve pratiquement paralysé. Les Républicains sont en mesure de contrer les initiatives présidentielles à la chambre des représentants mais n’y ont pas la majorité de contrôle pour y imposer leurs propres réformes (2/3 des voix nécessaire) et leur victoire est trop courte puisque la majorité au Sénat leur échappe encore. Alors que le président sera toujours en mesure d’opposer son veto aux projets de loi qui seront contraire à sa politique.

Le pari est difficile à tenir mais je crois que Barack Obama, tellement plus intelligent, et avec tellement plus d’aplomb, saura faire la démonstration d’une grande éducation politique au bénéfice du peuple et de ses « ennemis ». Ils va démontrer qu’ils n’ont rien à proposer, que plus de confusion, haine et stupidité. Toujours des mêmes soi-disantes recettes pour augmenter les même maux. Leur seule politique tient à sauver de l’argent, leur slogan de « moins d’État » signifie en fait moins d’impôts pour les riches (ceux qui en payent encore…). Déjà on voyait au lendemain des élections la différence dans la compréhension et l’interprétation du résultat. "Le peuple a montré sa frustration devant les résultats qui ne se démontrent pas assez vite" a dit le président. "Je comprends, c’est un peu ma faute mais il me faut continuer ma politique pour aller dans la bonne direction." Voilà ce qu'il a répondu aux journalistes qui s'acharnaient à lui faire dire qu'il avait erré.

L’adversaire comprenait le verdict du peuple tout autrement ! Il se croyait investi d’un mandat clair de détruire « cette monstruosité » du Health Care, qui nuisent aux revenus énormes des compagnies d'assurance et des pharmaceutiques, tout ce lobby des médecins de haut-vol et autres voleurs diplômés, pour faire dérailler aussi toutes les autres mesures progressistes que la présidence essaye de mettre en place. Dans deux ans, témoins des débats au Sénat et à la chambre des représentants, les gens pas si bêtes du bon peuple vont le réélire haut la main, notre charismatique président qui aura fait cette démonstration de la destructivité haineuse de l’opposition. Comme il l’a dit : il faut sortir la voiture du trou, pas juste l’ornière. Pour cela, il faut pousser tous dans la même direction. Ce qui n’est pas le cas.

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